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Côte d’Ivoire et Madagascar: fin de parcours pour terroristes venus de si loin!

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La lutte contre le terrorisme ne peut être l'affaire d'un seul pays (Ph. d'illustration)

Ils étaient huit Syriens et Irakiens, éléments du groupe terroriste de l’Etat Islamique (EI), dont le parcours s’est arrêté, en Afrique, plus précisément, en Côte d’Ivoire et à Madagascar. Des hommes dangereux qui sont désormais, entre les mains des Forces de défense et de sécurité et de la justice ivoirienne et malgache, qui doivent les surveiller comme le lait sur le feu. Plusieurs griefs leur sont reprochés, dont celui de faciliter les mouvements de combattants de l’EI hors du Moyen-Orient, et celui d’avoir pris part à un projet d’attaque terroriste contre les Jeux Olympiques de Paris, accueillis par la France, du 26 juillet au 11 août dernier. Avaient-ils comme prochaines cibles, Abidjan et Antananarivo? Peut-être pas! Mais pourquoi pas aussi, l’occasion faisant le larron! En tout cas, c’est la preuve que l’organisation de l’Etat islamique, a, maintenant, vue sur d’autres horizons, dont l’Afrique, son «califat» ayant été dynamité. A bon entendeur salut, les membres de l’EI voyagent, désormais loin de leurs bastions syrien et irakiens!

C’est, à la suite d’une traque de fins limiers de plusieurs pays, notamment les services de renseignement des Etats-Unis et de la France, qu’ont été pris, ces membres de l’EI qui étaient certainement, persuadés que les frontières poreuses des pays africains ne pouvaient les empêcher de poursuivre leurs activités macabres. Ils misaient, probablement, aussi, sur le peu, ou même l’absence de moyens, régulièrement déplorés, du renseignement au niveau des armées du continent. C’est même considéré comme le talon d’Achille des armées sous les tropiques. Sauf que les temps changent, surtout avec les partenariats militaires noués entre les Africains et les Occidentaux. Dans le présent cas de figure, ce sont les services secrets américain et français qui ont fait le job, permettant, ainsi, aux Malgaches et aux Ivoiriens, de jeter leurs filets au bon endroit pour cette pêche, peut-être pas miraculeuse, mais bien fructueuse. Comme quoi, pour venir à bout de cette gangrène dont aucun pays n’est à l’abri dans le monde, il importe de mutualiser, et même d’internationaliser, toutes les forces.

Il faut rappeler que l’unité anti-terroriste qui a fait la descente de juillet dernier, sur Koumassi, à Abidjan, pour mettre le grappin sur ces hommes de l’EI, fait partie d’un dispositif sécuritaire renforcé que met en place, la Côte d’Ivoire, dont les voisins burkinabè et maliens luttent au quotidien, avec non moins de réussite, contre les forces du mal qui se sont enkystés dans le Sahel africain. Du reste, la Côte d’Ivoire a déjà été touchée par des attentats terroristes, dont celui de la cité balnéaire de Bassam, avec au moins 16 personnes tuées dans une fusillade, le 13 mars 2016, demeure celui de la plus grande ampleur. Le bilan macabre est encore vif dans les esprits. Ce qui a poussé les autorités ivoiriennes à chercher à éloigner, par divers moyens, cette menace terroriste qui, s’exporte de plus en plus, du Sahel, vers les autres pays du Golfe de Guinée. Si le Nigeria continue de se démener contre des groupes armés, dont la nébuleuse Boko Haram, le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire, n’ont pas été, épargnés par la foudre aveugle des groupes terroristes, dont les plus actifs sont le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim) et l’Etat islamique au Sahara.

Ce coup de filet, opéré avec succès par les armées malgache et ivoirienne, sera loin de faire l’affaire, si tous les pays africains ne se mettent pas en rangs serrés, pour mener de concert, cette lutte contre l’hydre terroriste qui jette ses tentacules partout. Ce ne sont pas les mécanismes de mutualisation qui manquent! Et, si un proverbe universel dit que «l’union fait la force», un dicton bien africain énonce qu’il faut toujours aider à éteindre le feu qui brûle la case du voisin. Car la tienne ne sera à l’abri que si le feu est maîtrisé chez le voisin!

Par Wakat Séra