Attaqué à Abidjan, Guillaume Soro contre-attaque à Paris. De fait, sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités ivoiriennes, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, a, lui aussi, déposé une plainte contre le procureur Richard Adou, selon plusieurs médias.
L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne a déposé plainte en France contre le procureur de la République, Richard Adou, et contre trois personnes concernées par l’enregistrement sonore qui lui vaut d’être accusé d’atteinte à la sûreté de l’État.
Accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, de recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux par la justice ivoirienne, l’ancien président de l’Assemblée nationale a déposé plainte en France.
Déposée par les avocats de Guillaume Soro, le 21 janvier à Paris, devant le Procureur de la République, cette plainte vise quatre personnes : Jean-Pierre Perez, Olivier Bazin, Akim Laacher et Richard Adou. Les trois premiers pour « captation illicite de la vie privée », « transmission d’une captation illicite » et « diffusion d’un montage illicite ». Richard Adou, le procureur de la République de Côte d’Ivoire, est lui visé pour « diffusion d’un montage illicite » et « tentative d’escroquerie au jugement ».
Le patron du groupe Pefaco, qui possède plusieurs casinos et hôtels en Afrique de l’Ouest, Perez est une figure des réseaux corses sur le continent. Il a été présenté à Soro en 2012, lorsque ce dernier était Premier ministre, par le chef de gouvernement burkinabè Tertius Zongo. Olivier Bazin est lui un proche de Robert Montoya, ancien gendarme reconverti dans la vente d’armes en Afrique.
Enregistrement audio
Les deux hommes sont au cœur de l’enregistrement rendu public par Richard Adou, lors d’une conférence de presse le 26 décembre, pour justifier les accusations d’atteinte à la sûreté de l’État qui visent l’ancien président de l’Assemblée nationale.
L’enregistrement en question a eu lieu quelques semaines après les mutineries de mai 2017 au domicile abidjanais de Soro, à Marcory Résidentiel. Perez et Bazin sont présents. On l’entend discuter de ses soutiens au sein de l’armée, et notamment de celui des « comzones », qui dirigeaient la rébellion des Forces nouvelles à ses côtés après 2002.