L’ex-Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kigbafori Soro, a affirmé que « je reste candidat à la présidentielle et je gagnerai » après que le tribunal d’Abidjan l’a condamné ce mardi 28 avril 2020, à 20 ans de prison ferme, pour détournements de deniers publics.
« Je reste candidat à la présidentielle et je gagnerai. C’est une sentence qui ne nous émeut absolument pas. La parodie de procès à laquelle nous avons assisté ce jour est la preuve ultime que l’Etat de droit est définitivement enterré par Alassane Ouattara », lit-on dans le message de l’ancien Premier ministre.
Parlant de son ancien mentor, Alassane Ouattara, celui qui en plus est privé de ses droits civiques pour sept ans à l’issue de ce procès, soutient que « cet homme qui porte aujourd’hui avec beaucoup d’aisance les habits de dictateur, qui soumet la justice à sa botte et commande des sentences de mise à mort politique contre ses rivaux afin de les exclure de la compétition électorale, incarne la pire version du dirigeant africain ».
Pour Guillaume Soro, l’ex-chef rebelle, le président Ouattara « a bien vite oublié que cette justice qu’il manipule aujourd’hui est la même qui l’avait décrété il y a quelques années, inéligible à toute élection en Côte d’Ivoire, pour nationalité et moralité douteuses. Même être député, lui était impossible. La suite nous la connaissons tous: il est devenu président ».
Pour le premier candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne de 2020, considéré comme un adversaire de taille pour le pouvoir d’Abidjan, cette décision ne l’ébranle pas. « Je considère ce verdict comme un non-événement, je maintiens ma candidature à la présidentielle et je demande à tous mes partisans de demeurer mobilisés et de continuer le travail de mobilisation et d’implantation », dit-il dans sa note où il s’est voulu tout au long de son texte rassurant pour sa victoire fin 2020.
« Notre victoire ne fait aucun doute. Nous gagnerons la prochaine élection présidentielle, c’est une certitude », a-t-il conclu.
Selon des médias, le procès s’est déroulé en l’absence des Conseils de l’ex-Premier ministre. A noter aussi que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), dans un arrêt publié le 22 avril dernier ordonnait l’Etat ivoirien de « surseoir » à l’exécution du mandat d’arrêt émis contre M. Soro, exilé à Paris il y a près d’un an.
Par Bernard BOUGOUM