Ceci est une déclaration de Charles Blé Goudé
président du COJEP, invitant le président ivoirien à suspendre sa campagne et reporter les élections.
À quelques dix (10) jours de la présidentielle du 31 octobre , la Côte d’Ivoire, notre pays a renoué avec les violences et les tueries.
Dans les localités de BONOUA, BONGOUANOU, DAOUKRO, DABOU, KOTOBI, TOUMODI, KOUN-FAO, BANGOLO, TANKESSÉ , M’BAHIAKRO, ARRAH et bien d’autres bourgades du pays, l’on dénombre déjà plusieurs blessés et morts. Les sources hospitalières parlent de plus d’une dizaine de morts et de centaine de blessés dont 15 cas graves.
Monsieur le Président, je trouve indécent voire méprisant, que vous puissiez continuer de faire campagne, de parler d’élections pendant que vos concitoyens s’affrontent et sont arrachés à l’affection des leurs. Jusqu’ici, pas de mots de compassion de votre part. Et pourtant, les images d’êtres humains découpés à l’arme blanche sont atroces, insupportables; elles n’honorent pas la Côte d’Ivoire.
En votre qualité de premier magistrat du pays, vous êtes le plus informé des citoyens. Vous ne pouvez plus faire semblant de ne pas entendre les cris de certains de vos concitoyens, tout comme il vous est à ce stade des tueries, impossible de feindre de ne pas voir les larmes de familles dévastées. Aucun fauteuil présidentiel ne saurait être au-dessus de la vie humaine.Vous pouvez apaiser cette atmosphère déjà aux odeurs cadavériques, surtout que vous êtes en capacité de la faire.
Monsieur le Président, ce ne sera ni un honneur, ni une démonstration de force d’enjamber des corps sans vie et de marcher dans du sang pour vous déclarer vainqueur au lendemain du 31 Octobre prochain. C’est pourquoi, ma plume vous invite humblement à suspendre votre campagne et à reporter les élections. Une telle décision aura pour avantage de sauver notre pays d’une guerre intercommunautaire (c’est peu dire), qui est déjà à nos portes. Rien n’est encore tard; aucun sacrifice, aucune concession ne sera de trop pour sauver le pays d’Houphouet Boigny d’une guerre civile certaine. En attendant de lendemains meilleurs, je marque une pause pour m’incliner devant la mémoire de ces ivoiriens arrachés atrocement à la vie, présenter mes condoléances à leurs familles profondément affligées et affectées. Je souhaite également prompt rétablissement aux blessés et victimes des récentes atrocités perpétrées.
Que Dieu sauve la Côte d’Ivoire,
Charles Blé GOUDE
Président du COJEP