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Côte d’Ivoire: Ouattara et Bédié vont-ils se parler?

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ADO et Bédié, ça, c'était avant!

Le président ivoirien Alassane Ouattara et son ex-allié Henri Konan Bédié au sein du Rassemblement des Houphouetistes pour la paix et le développement (RHDP), avaient depuis août 2018, «coupé igname», comme on le dit en Côte d’Ivoire, pour signifier qu’ils sont en désaccord et ne se parlent plus. Leurs chemins se sont séparés, après que le chef de l’Etat ivoirien a refusé de faire la passe au patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ce dernier ayant accepté de s’écarter, en 2015 lors de la présidentielle d’octobre, pour ouvrir la voix à son allié.

Si l’on s’en tient au communiqué publié ce mercredi 21 octobre 2020, au terme d’une rencontre organisée par le ministre de l’Intérieur, les deux hommes devraient se parler dans les jours qui suivent. Ce compromis a été obtenu par la mission de bons offices menée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO),  qui a demandé aux deux hommes de briser la glace afin de mettre fin aux violences qui endeuillent la Côte d’Ivoire depuis aout 2020.  «Concernant la rencontre entre le président Alassane Ouattara et le président Bédié, le gouvernement a indiqué la disponibilité du chef de l’Etat», lit-on dans le document. Si cette ce tête-à-tête intervient, cela contribuera, probablement, à faire baisser la tension dans le pays, après les affrontements meurtriers entre militants de l’opposition et ceux du pouvoir dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Depuis ce lundi 19 aout, à Dabou, ville située à 50km d’Abidjan, les autochtones Adioukrou et les allogènes ont croisé le fer, provoquant des morts, des blessés

et de nombreux dégâts matériels. Les mêmes scènes de violence ont été vécues à Bongouanou, fief du président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, où il a été dénombré trois morts et des blessés. Ces affrontements sont les conséquences directes de l’appel à la désobéissance civile lancée depuis septembre 2020 par le président du PDCI soutenu par les « Gbagbo ou rien », GOR, pour dire «NON» au troisième mandat de Alassane Ouattara qu’ils juge anticonstitutionnel. Il faut espérer que cette rencontre entre Ouattara et Bédié mette fin au cycle des violences qui continue d’endeuiller les familles ivoiriennes impuissantes face à la guéguerre entre hommes politiques.

Par Mahamadou Doumbia, Correspondant Wakat Séra en Côte d’Ivoire