Le Conseil de l’ordre des avocats du Niger s’est prononcé, le mardi 1er août 2023, sur la situation sociopolitique du pays, exprimant son opposition à toute intervention militaire extérieure et en condamnant «fermement» les sanctions économiques de la CEDEAO et de l’UEMOA prises contre le Niger.
Le barreau du Niger dit «s‘insurger» contre toute intervention militaire extérieure, peu importe d’où qu’elle provienne et quels qu’en soient le but et le fondement. Il explique qu’une telle intervention «ne fera qu’exacerber la situation sécuritaire et la paix intérieure et provoquer des pertes en vies humaines».
Quant aux sanctions économiques prises par les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest contre le Niger, la faîtière des avocats s’y oppose également, estimant que celles-ci vont «toucher directement la population nigérienne et ne feront qu’aggraver sa souffrance (… )». A cet effet, le barreau dit étudier la possibilité d’engager le recours devant les juridictions internationales compétentes, notamment en procédures d’urgence contre lesdites sanctions.
Par ailleurs, l’ordre des avocats dit condamner le coup d’Etat du 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum et appelle, pour ce faire, au rétablissement de la légalité constitutionnelle «au moyen de la concertation entre Nigériens».
Les avocats ont aussi réaffirmé leur attachement au principe de la séparation des pouvoirs, donc à l’indépendance de la Justice, soutenant «qu‘aucune circonstance, ni aucun motif ne viendrait justifier une restriction des libertés individuelles et collectives, y compris l’argument de la lutte contre le terrorisme». Ainsi, ils ont appelé à la libération de toutes les personnes ayant fait l’objet d’arrestation arbitraire et de mettre fin à toute mesure extrajudiciaire de privatisation de liberté.
Par Siaka CISSE