«Blazo, blazo, zoblazo, on a gagné…». C’est le refrain de l’artiste ivoirien Meiway qui circule en boucle sur nombres de réseaux sociaux, postés par des Burkinabè, qui fêtent la qualification de l’équipe française pour la finale de la coupe du monde 2018. «On a avalé les moules frites», affirme un Béninois dans un groupe sur Whatsapp. «Le coq a chassé les diables», renchérit un autre. «Bravo les Bleus, Bravo l’équipe africaine du mondial» conclut un autre post comme pour dire que cette victoire merveilleuse des Français est aussi celle de l’Afrique. En dehors des Africains qui composent l’équipe de France, il faut dire que le continent noir, notamment sa partie francophone, a gardé des liens séculaires avec l’ancien colonisateur, dont la langue sert aujourd’hui de langue nationale dans bien des pays sous les tropiques. De même, l’histoire a renforcé les liens entre nos ancêtres les Gaulois et nous, comme le relève si bien, un autre «facebookard», selon qui les Africains «sauvent la France encore, comme à la seconde guerre mondiale». A ce titre, «pour service rendu à la nation, la France doit autoriser tout Africain le souhaitant, d’entrer sur le territoire français sans visa». A côté de ces déclarations euphoriques qui sans chauvinisme aucun prouve l’amour qu’ont toujours porté les Africains à la France, il faut relever ce concert de klaxons qui a accompagné le coup de sifflet final, dans certaines rues de la capitale burkinabè.
Le but de Samuel Umtiti qui a délivré les supporters des Bleus et propulsé la France vers sa troisième finale de mondial dont celle gagnée en 1998, serait-il annonciateur du renouvellement de l’exploit réalisé par les coéquipiers de Zinedine Zidane il y a de cela 20 ans? En tout cas, la pépite française de 19 ans, Kylian Mbappé qui a éclaboussé cette coupe du monde de sa classe insolente, et ses camarades sont sur la trajectoire de leurs aînés de 1998. Sauf que les temps ont changé et qu’avec les nombreuses surprises qu’il a engendrées, le mondial russe s’accommode très mal des favoris. Or, tout le long du tournoi au cours duquel ils ont monté en puissance, le valeureux capitaine Hugo Lloris et ses camarades, qui, d’ailleurs n’ont perdu aucun match, se sont érigés en potentiels gagnants de cette coupe qui devrait leur permettre d’accrocher une deuxième étoile à leur tableau de chasse. Si la France a dû s’en remettre souvent à deux têtes en or de sa défense, en l’occurrence Raphaël Varane contre l’Uruguay et Samuel Umtiti contre la Belgique, face au gagnant de Croatie-Angleterre de ce mercredi 11 juillet, l’attaque des français devra faire parler la poudre pour se donner toutes les chances de se hisser sur le toit du monde.
En tout cas, les Bleus n’auront pas trop de temps pour savourer cette victoire sur les voisins belges, car la finale c’est déjà dimanche et la joyeuse mais très consciencieuse de Didier Deschamps n’aura pas droit à l’erreur. C’est tout le peuple français et tout le continent africain qui comptent sur eux pour pousser le cocorico final du 15 juillet, lendemain de la commémoration de la…fête nationale française. Curieux clin d’œil du destin non?
Par Wakat Séra