Accueil Société Coupures d’électricité et d’eau: Prési, les Burkinabè pleurent !

Coupures d’électricité et d’eau: Prési, les Burkinabè pleurent !

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Les nombreuses coupures d’électricité et d’eau provoquent beaucoup de grogne au sein de la population ouagavilloise qui n’en peut plus de voir la situation perdurer. Toute chose qui complique davantage le quotidien de certains citoyens.

En ce temps de canicule, les Ouagavillois sont malheureusement contraints de subir les coupures d’eau et d’électricité sans savoir à quel saint se vouer. Impuissants, ils le sont, rares d »entre eux ont les moyens de s’offrir des groupes électrogènes, des installations solaires ou des châteaux pour se faire des réserves d’eau. Et de ce fait, la recrudescence de ces délestages ne fait que les exaspérer davantage. Le sujet s’est donc installé dans des débats, autour du thé, dans les débits de boissons et autres maquis, et sur les réseaux sociaux où il règne en maître .

Poissonneries, commerces de produits laitiers, menuiserie métallique, petits secrétariats publics, salons de coiffure et ateliers de couture, etc., autant d’activités qui, si elles n’ont pas pris fin pour certains tournent au ralenti. Et cela entraîne des pertes pour des populations qui tiraient déjà le diable par la queue, vie chère oblige.

« Nous vous informons d’une rupture de manchon survenue très tôt ce matin à Pa (Boucle du Mouhoun) sur la ligne d’interconnexion Bobo/Ouaga. Les équipes techniques sont en route pour procéder au dépannage. Toutes nos excuses pour cette interruption indépendante de notre volonté ». Ces genres de communiqué sont devenus courants, de la part de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), qui, elle-même fait des pieds et des mains pour alléger le fardeau des Burkinabè, mais, visiblement peu.

Marcel Zongo, un internaute, se demande pourquoi la nationale d’électricité « refuse de reconnaitre (son) incapacité à fournir l’électricité en période chaude ». Comme M. Nikiéma, un autre internaute, il soutient que la Sonabel ne dit pas la vérité aux consommateurs. Le Burkina Faso, il faut le reconnaître est loin d’être le seul pays empêtré dans ce cycle de galères dont on percevra difficilement la fin, sans une réaction régionale conséquente, le problème étant à une échelle continentale. C’est encore plus difficile à concevoir pour des pays africains indépendants depuis plus d’un demi-siècle et qui peinent à emprunter les sentiers du développement, se contentant d’être jaloux de portions congrues de souveraineté. Comme bien d’autres sociétés d’électricité africaines, le constat est sans ambages que la Sonabel a du mal à satisfaire sa clientèle, surtout en cette période caniculaire où la demande est très forte.

Qu’attendent les autorités pour enfin prendre le taureau par les cornes et soulager les populations de ce faix qui compromet très fortement le pain quotidien des Burkinabè lambda ? A ce rythme, à défaut de pouvoir goûter aux fruits de l’arbre PNDES, les Burkinabè risquent d’en finir avec les racines. Le Plan national de développement économique et social (PNDES), le nouveau référentiel du Burkina en matière d’interventions de l’Etat et de ses partenaires, brandi comme le remède miraculeux à tous les maux des Burkinabè, ne sera réellement opérationnel sur le terrain que lorsque les mille et une promesses des bailleurs se transformeront en espèces sonnantes et trébuchantes dans les caisses de l’Etat et à travers des réalisations socio-économiques de taille pour le mieux-être des populations. Mais là, en espérant que l’avenir nous fasse mentir, demain ne semble pas être la veille !

Le pire. C’est ce que pensent, à raison, vivre les Burkinabè, surtout que les délestages en électricité se conjuguent avec des coupures d’eau qui sont devenues également récurrentes.

Et pourtant, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (Onea) avait promis la fin du calvaire aux Ouagavillois, à partir du 1er avril 2017, dès que Ziga II serait fonctionnel à 100%. A pratiquement deux semaines après ce rendez-vous, le mal demeure toujours. Un poisson d’avril ? Un poisson d’avril qui visiblement ne dérange même pas les Organisations de la société civile, ces fameuses OSC si promptes à s’agiter pour des questions politiques et politiciennes. Pourtant, pour elles et les mouvements de défenses des intérêts des consommateurs, il y a meilleur et utile cause à défendre.

A quand la fin de cette misère ?  » Prési, les Burkinabè pleurent « , sommes nous tentés de dire, en guise d’interpellation à l’endroit du Président du Faso.

Daouda ZONGO