L’ONG Internews a réuni une quarantaine de journalistes le 18 mai à Ouagadougou pour une formation relative à la sécurité. Les trois modules de la session ont fait comprendre la conduite à tenir par les Hommes de médias sur un front de crise pour se prémunir du danger, tout en ayant accès aux informations, en bonne collaboration avec les forces de sécurité.
« J’étais à l’Etat-major général des Armées pour la couverture médiatique lors de l’attaque du 2 mars. Si c’était après la formation, j’agirais autrement », a confié un journaliste ayant pris part à la session initiée par l’ONG Internews. Cette réaction fait suite à des informations, reçues au cours de la formation, l’existence de périmètres établis sur une scène d’attaque et d’un poste de commandement en contact direct avec les éléments au front. Positionné à ce niveau, le journaliste aura accès, en toute sécurité et sans déranger les éléments en action, aux infirmations pour ses articles.
De fait, non seulement les différents modules développés ont abordé la collaboration entre les Hommes de médias et les Forces de défense et de sécurité, mais encore ils ont parlé des dispositions à observer par les chercheurs d’informations pour leur travail, en toute sécurité et de façon plus efficiente.
Ce sont trois communications et une sortie sur le terrain qui ont rythmé cette session. Ainsi, le commissaire principal Minata Traoré, dans son speech autour du thème « Reportage sur les zones d’attaques : quelle collaboration entre journalistes et force de sécurité intérieure ? », a fait mieux que parler des relations entre ces deux entités.
Elle a fourni des indications pour une couverture médiatique sans prise de risque. Le responsable à la communication et des Relations publiques de la direction générale de la Police nationale, Minata Traoré, a aussi fourni des informations sur l’état du terrorisme au Burkina Faso…
En deuxième communication, le Commandant adjoint de l’Unité d’intervention de la police, le Commissaire Issa Zongo, avant une sortie terrain pour une « simulation d’intervention des forces de police sur un théâtre d’attaque terroriste et positionnement des journalistes pour la couverture médiatique de l’attaque », est revenu sur certains aspects relatifs à la collaboration et a donné des directives sur la conduite à tenir sur un front de crise ; ce sur quoi il est revenu lors de l’exercice de simulation.
Les 40 participants à la formation venus de Ouaga, mais aussi de Nouna, Kaya et du Soum ont, en troisième module, suivi Jean Paul Toé du Conseil supérieur de la Communication (CSC) qui a traité de la « couverture médiatique des attaques terroristes : comment informer sans faire le jeu des terroristes ? ». Il est ressorti de ces échanges que le terroriste ne veut pas que beaucoup de personnes meurent, il veut plutôt que beaucoup soient au courant de ses actions et les journalistes doivent éviter de les aider dans ce sens.
Par Boureima DEMBELE