Des commerçants réunis au sein de la Coalition des associations et syndicats des commerçants et artisans du Burkina Faso (CASCA-BF) ont plaidé, ce mardi 12 mai 2020, face à la presse à Ouagadougou, la mise en œuvre rapide des mesures d’accompagnement au secteur informel, annoncées suite à la crise sanitaire lié au COVID-19.
C’est un cri de cœur qu’ont lancé les membres de la CASCA-BF, ce mardi matin, à l’endroit des autorités. Des commerçants étant dans la «souffrance», à la suite de la fermeture des marchés et yaars, la CASCA-BF invite le gouvernement à mettre «rapidement en œuvre les mesures d’accompagnement annoncées».
Même s’ils disent être «soulagés» avec la réouverture des marchés et yaars et la levée de la quarantaine, «des commerçants se cherchent en ce moment» car ils «sont en faillite», à cause de cette crise sanitaire, a laissé entendre Saïbou Koanda dit le Prince, signifiant que «les marchés sont morts et que les clients ne viennent plus».
La CASCA-BF, souhaite également, selon son porte-parole Sosthène Ouédraogo, que la gestion de ces mesures d’accompagnement soit confiée à des structures étatiques, afin qu’elles soient bien gérées pour que les gens qui sont vraiment dans le besoin puissent en bénéficier. «Cette nouvelle organisation, ayant des structures qui ont été victimes de certaines politisations des accompagnements pour la lutte contre le COVID-19, dénonce et prône la solidarité et le patriotisme pour un commerce uni», a déclaré M. Ouédraogo.
«Nous croyons que le ministre du Commerce était là pour aider les commerçants. Mais en fait, ce n’est pas le cas. Depuis qu’il est arrivé, il est inaccessible. Les commerçants ont des problèmes, les artisans également. Le ministre du commerce ne communique pas. Avec la crise, c’était le moment de monter sur le terrain et être solidaire avec les commerçants mais on n’a pas vu ça. Actuellement il ne fait pas l’affaire de la majorité des acteurs du commerce et de l’artisanat. Les gens ne sont pas contents. Si le ministre part ça va beaucoup nous arranger. On veut qu’on mette un vrai ministre au ministère du Commerce.» Saïbou Koanda dit le Prince
Cette coalition d’association et syndicats de commerçants et artisans a profité de cette occasion, relever un certain nombre d’inquiétudes qui pourraient, selon ses membres, «étouffer la relance économique». Il s’agit entre autres de la limitation des agréments et autorisation d’importation ; le manque de communication avec les artisans ; le réseautage des activités et marchés nationales ; la fusion sentimentale de certaines structures ; le délaissement des petits commerçants au ministère de la Jeunesse, de l’emploi et de l’entrepreneuriat des jeunes ; la monopolisation de certaines denrées alimentaires et le délaissement de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Burkina Faso.
Par ailleurs la coalition invite les commerçants et artisans au strict respect des mesures sanitaire à savoir: le port obligatoire des masques ou caches-nez, le lavage permanent des mains avec du savon, la distanciation sociale, notamment, et à « sursoir sur certains critiques non constructives relatives au COVID-19 ».
Par Daouda ZONGO