Le Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF), a plaidé ce mardi 3 août 2021 pour l’ouverture des frontières terrestres fermées il y a plus d’une année dans le but de limiter la propagation du coronavirus. Cette organisation de la société civile, estimant que ce sont plus les acteurs de l’économie informelle qui, face à cette situation, en font les premiers frais, demande au gouvernement burkinabè de travailler «s’adapter» à la Covid-19 et à «prendre des précautions» pour ouvrir les frontières afin de soulager les passagers.
Depuis plus de 16 mois, les frontières terrestres du Burkina Faso sont fermées pour lutter contre le virus qui s’est déclaré fin décembre 2019 à Wuhan en Chine, et qui continue d’éprouver les pays du monde entier. Mais, cette situation devient « intenable » pour les économies locales, surtout pour les acteurs du monde informel.
Face à cette dure réalité qui a entrainé une cherté de la vie au Burkina Faso, notamment une augmentation substantielle des prix de certains produits alimentaires, le CNEI-BF sonne le tocsin.
«Nous plaidons pour que les autorités travaillent à ce que les frontières s’ouvrent le plus tôt possible parce que nous souffrons beaucoup. Vous-mêmes vous voyez que rien ne va à tous les niveaux», a déclaré Salif Nikiéma, le président du CNEI-BF, face à la presse.
La fermeture des frontières terrestres «a fait que des gens traversent les frontières mais de manière illégale et ça leur revient encore plus cher. Donc nous estimons qu’à l’heure actuelle, c’est mieux qu’on ouvre les frontières terrestres et prendre des précautions pour encadrer ça», a demandé M. Nikiéma, attirant l’attention des autorités sur cet état de fait qui a contribué «aujourd’hui à augmenter l’état de corruption dans nos frontières».
« Vous savez déjà qu’avec la Covid-19, les populations surtout nous qui sommes dans le secteur informel souffrons beaucoup. On ne peut pas attendre la fin de la maladie avant de vivre. Il faut qu’on s’adapte à la situation de la maladie », a déclaré le premier responsables des acteurs de l’économie informelle qui a ajouté que «c’est vrai qu’on ne peut nier que la maladie est là et est réelle, mais nous demandons à ce qu’on travaille à s’adapter à cette maladie».
Pour Salif Nikiéma, les populations burkinabè sont suffisamment matures et «si les pays voisins s’entendent, on peut trouver des mécanismes pour permettre au trafic de reprendre avec des mesures légales que les passagers vont suivre à la lettre». «Cela va vraiment soulager les populations», a-t-il insisté.
Sur la cherté de certaines denrées alimentaires liées à la Covid-19, M. Nikiéma a rétorqué «c’est une crise mondiale qui a tapé aussi l’économie mondiale ». Actuellement en Chine, a-t-il pris en exemple, «un conteneur 40 pieds qui était entre 3 500 et 4 000 dollars US, est passé actuellement entre 14 000 et 15 000 dollars US » pour son transport. «Donc le coût du transport de ce conteneur a été multiplié par 4. Alors, c’est obligé qu’une fois le produit arrivé ici, le consommateur sente une augmentation du coût du produit », a-t-il fait observer, réitérant que «cela n’est pas dû forcement à la fermeture des frontières entre les pays mais c’est le transport mondial même qui a augmenté».
«C’est une crise mondiale et donc il faut que chacun accepte que le problème n’est pas vécu au Burkina Faso seulement», a-t-il déclaré, voulant que face à cette situation, «les autorités travaillent à valoriser les produits locaux et à faire en sorte que la consommation même deviennent locale».
Pour lui, cette idée de consommer local «peut nous sauver dans cette situation. Sinon, si nous voulons continuer de compter sur l’extérieur, le coût ne se fera qu’augmenter tant que cette maladie va demeurer».
Par Bernard BOUGOUM