Détecté en Afrique du Sud, où il n’est aucunement prouvé qu’il est né, ni dans un pays de l’Afrique australe, le nouveau variant du Covid-19 a mis très peu de temps pour traverser les frontières, ouvertes ou fermées, du continent, pour atterrir en Afrique de l’ouest. Omicron, c’est son nom, comme s’il voulait prendre de court l’érection de barrières, terrestres, maritimes et aériennes qui se met progressivement en place, a pris les devants. Il vient d’être découvert au Nigeria, le pays le plus peuplé de l’Afrique, où il a pris pied, dans les valises de personnes ayant voyagé en Afrique du Sud. Trois cas ont déjà été découverts, officiellement, il faut le dire, car le nombre pourrait être bien plus élevé, vu que les cas suspects sont dans la nature. Compte tenu de la forte densité des populations dans ce pays, qui plus est, du fait de son attractivité commerciale, attire énormément du monde venu d’ailleurs, c’est certain que le virus se trouve en terrain fertile pour se déployer.
Du reste, le Ghana voisin, déplore déjà des cas, des personnes venues de l’Afrique du Sud, mais aussi du Nigeria. Certes, l’Etat fédéral a multiplié les tests pour les voyageurs à l’arrivée, ajoutant à celui d’une semaine après, un autre de deux jours après qu’ils ont foulé le sol nigérian. Mais cette mesure, n’a visiblement pas pu bloquer l’entrée de Omicron qui a pu se glisser entre les mailles du dispositif sanitaire mis en place. Il ne faut pas occulter non plus, la corruption endémique, cette plaie incurable et séculaire que portent «le géant de l’Afrique», à l’instar de la plupart des pays africains, qui rend davantage les frontières poreuses sous les tropiques.
En tout cas, la lutte contre le nouveau variant sera une des plus ardues pour le continent noir, qui, jusqu’à présent, avec une population jeune et bénéficiant d’un climat plus hostile au Covid, a été relativement épargnée, notamment dans sa partie subsaharienne, de l’hécatombe à lui prédite par les experts de la santé mondiale. S’il faut éviter, tant que faire se peut, de fermer ou refermer frontières, marchés, écoles, églises et tous les endroits de rassemblement de la foule comme les salles de spectacle, il est urgent de renforcer la vaccination, le respect des simples mais salutaires gestes barrière. Le port du masque dans les lieux publics, le lavage régulier des mains au savon au savon, ou leur nettoyage constant à l’aide du gel hydro-alcoolique doivent redevenir automatiques.
En somme, il faudra faire reprendre du service à tous ces dispositifs installés dans l’administration, les écoles, les églises et mosquées, les stades, etc., et qui sont désormais recouverts de poussière et de toiles d’araignée, parce que non utilisés. Car, Omicron tire plus vite que son ombre, et en attendant de cerner sa forte dangerosité annoncée, plus tard sera trop tard!
Par Wakat Séra