Par le biais de nouveaux variants et diverses autres mutations, le Covid-19 continue de sévir en Europe, au Brésil et aux Etats-Unis d’Amérique, pour ne citer que ces endroits. Le vaccin qui s’est longtemps fait attendre avant de faire son apparition, demeure encore une denrée rare, au point de nécessiter un rationnement, surtout en Afrique. Pire, le liquide miracle est craint par les populations dont certaines le fuient comme la peste, cette autre épidémie très meurtrière à l’époque. Du reste, certaines réalités comme leurs effets secondaires, qui auraient causé la mort chez certaines personnes, la rupture observée dans leur fabrication et commercialisation, et leur falsification dénoncée, ont créé autour du vaccin contre le Covid-19, une actualité des plus préjudiciables pour lui. Et ce n’est pas la polémique récente et persistante autour du vaccin AstraZeneca qui pouvait arranger les choses.
Dite plus ou moins épargnée par le virus, l’Afrique qui, cependant, n’a pas manqué, elle aussi, de passer par la case des mesures restrictives, allant de la fermeture des classes, églises, mosquées et autres lieux publics, à des mises en quarantaine de villes ou de régions, en passant par des suspensions d’activités culturelles et sociales et interdictions de grandes fêtes avec des invités en grand nombre, même celles qu’on croyait intouchables, en l’occurrence, la Noël, la Saint-Sylvestre, la Tabaski ou le Ramadan. Mesure qui a, sans doute connu ses heures de gloire, parce que visant à empêcher la circulation massive de potentiels voyageurs porteurs du petit, mais méchant virus à couronne, la fermeture des frontières aériennes, maritimes et terrestres, n’en n’a pas moins contribué à plonger le secteur des transports dans une crise sans précédent. Malgré l’assouplissement qu’a connu cette restriction qui avait cloué les avions au sol, permettant désormais les voyages d’un pays à un autre et d’un continent à un autre, c’est toujours la galère pour les transporteurs aériens. Les raisons sont toute simples et ont pour noms, entre autres, les tracasseries liées aux tests Covid et leurs coût non harmonisés et exagérément élevés dans certains pays comme le Bénin en Afrique de l’ouest.
Mais, le véritable danger se trouve aux frontières terrestres. Officiellement fermées dans la sous-région, pour citer l’exemple que nous connaissons, ces points d’entrée sont aussi béants que les poches des agents chargés de veiller sur ce passage d’un territoire à un autre. Le sésame, est loin d’être une quelconque autorisation officielle, encore moins le document portant ces résultats de test covid, attendus, souvent avec anxiété, pendant 24 heures, par des candidats au voyage par les airs. A la frontière terrestre, il suffit de délier le cordon de la bourse et le tour est joué. Cette corruption à ciel ouvert, car au vu et au su de tout le monde, a même permis à un agent des forces de sécurité, selon un enquêteur, d’acheter sa parcelle et d’espérer que le Covid-19 continue de sévir, pour pouvoir construire sa maison. Et après, on s’étonnera de l’augmentation alarmante des nouveaux cas contaminés qui, par exemple, en Côte d’Ivoire, pour la seule journée de ce jeudi 25 mars, cumulent à 757, pour un total de 42 074, contre 477 nouveaux guéris, pour un total de 37 797, et 5 nouveaux décès, pour un total de 229. Le nombre de cas actifs, depuis le début de la maladie, sur les bords de la lagune Ebrié, s’élève, quant à lui, à 4048.
Si la situation n’est pas pire à Abidjan, comme à Washington ou, plus près, à Johannesburg, il n’en demeure pas moins qu’elle reste préoccupante, la maladie, touchant de plus en plus, les enfants dans les établissements scolaires. Certes, les frontières terrestres fermées, mais…ouvertes ne sont pas les seules causes de la propagation du virus, car l’on ne saurait occulter le non-respect des simples mesures barrière, comme le port de masque et le lavage régulier des mains. En attendant, il faut ouvrir les frontières et les surveiller, ou les fermer et les…surveiller!
Par Wakat Séra