Ceci est une tribune du député de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), Moussa Zerbo, qui appelle, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, à un sursaut en faveur, entre autres, du Centre hospitalier universitaire Souro Sanou de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, qui « ne dispose que d’un seul respirateur ».
A la date du 10 mai 2020, la Région des Hauts-Bassins enregistrait 71 cas confirmés de Covid-19, 52 malades guéris et, malheureusement, 06 décès.
A ces malades, et à l’ensemble de nos compatriotes atteints par le Covid-19, nous souhaitons un prompt rétablissement. Nous présentons nos condoléances émues aux familles de ceux qui n’ont pas survécu à la maladie.
Notre présente tribune porte sur les conditions de prise en charge des malades du Covid au CHU Souro SANON de Bobo-Dioulasso, et sur les conditions de travail des membres de l’Equipe d’intervention rapide (EIR).
L’hôpital Souro SANON ne dispose que d’un seul respirateur, lequel respirateur est d’ailleurs non-fonctionnel. L’appareil avait été acquis avec des dons de bonnes volontés. Aujourd’hui, environ trois mois après l’apparition du premier cas de Covid-19 dans les Hauts-Bassins, la région ne dispose pas d’un seul respirateur. Or, les cas compliqués de Covid-19 nécessitent une assistance respiratoire.
De sources dignes de foi, la Région des Hauts-Bassins n’a reçu que deux mini-respirateurs non-adaptés au traitement du Covid-19. Un respirateur adapté à la prise en charge des malades du Covid, selon les spécialistes, coûte entre 15 et 30 millions de Francs CFA. Ce n’est pas une si grosse somme, certes, mais la procédure d’acquisition prend au minimum deux mois.
De ce fait, comme alternative, nous préconisons une mutualisation des moyens disponibles. Ainsi, nous plaidons pour que le Ministère de la Santé mette à la disposition du CHU Souro SANON, trois des douze respirateurs que possède Ouagadougou, pour la prise en charge des cas graves de Covid dans les Hauts-Bassins.
Dans le même registre, le CHR de Dori dispose de deux à trois respirateurs, mais ces appareils ne sont pas utilisés, l’hôpital n’ayant pas d’anesthésiste. C’est pourquoi, nous demandons que l’Etat affecte à Dori un anesthésiste.
Le second volet de notre plaidoyer a trait aux conditions de travail de l’Equipe d’Intervention Rapide de Bobo-Dioulasso. Les membres de cette équipe ont été pris en charge par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à hauteur de 5000 Francs CFA par jour et par personne, au moment où leurs collègues de Ouagadougou percevaient de l’Etat 10.000 Francs par jour et par personne. L’équipe de Bobo a dénoncé cette injustice, et le bailleur de fonds (OMS) a été saisi, pour une harmonisation des primes servies à Bobo avec ceux servis à Ouagadougou. Il nous revient que le problème est en voie de résolution. Il faut réparer ce manque d’équité, car une interruption de travail de l’EIR porterait un sérieux coup à la lutte contre la pandémie dans les Hauts-Bassins.
Nous plaidons pour que le Gouvernement agisse avec diligence pour sauver des vies humaines dans les Hauts-Bassins et le Sahel. Par voie de conséquence, nous plaidons également pour que les régions du Burkina qui se trouveraient dans les mêmes difficultés que les Hauts-Bassins et le Sahel, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, puissent bénéficier de la même solidarité nationale et de la haute attention du Gouvernement.
Notre cher pays dispose, certes, de moyens très limités. Mais, dans l’unité, la solidarité et la discipline, nous allons vaincre le Covid-19 et relever bien d’autres défis.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !
Ouagadougou, le 11 mai 2020
Honorable Moussa ZERBO
Député à l’Assemblé nationale