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Criminalité environnementale: des acteurs font des recommandations à Ouagadougou

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Photo d'illustration d'un éléphant tué

Durant trois jours, des acteurs engagés dans la lutte contre la criminalité environnementale en Afrique de l’Ouest se sont réunis autour du complexe du Pô-Nazinga-Sissili, PONASI, Parc national de Mole et le Parc national de la Comoé (PoMoCo) à Ouagadougou ont, au cours d’intenses travaux fait des recommandations pour améliorer la protection de l’environnement.

Cet atelier transfrontalier, organisé par le projet «Gouvernance régionale des aires protégées en Afrique de l’Ouest», sous la houlette de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), vise à mettre en réseau une trentaine d’acteurs de lutte contre la criminalité environnementale autour du complexe PoMoCo que sont les personnes issues des aires protégées du complexe PoMoCo, des postes et unités de la chaîne de contrôle de surveillance autour du complexe, (Chef de bureau de Douane, Responsable de surveillance, les gestionnaires des aires protégées, direction provinciale de Police, direction provinciale de l’Environnement, les ONG spécialisées dans le domaine de la lutte contre la criminalité environnementale autour), les acteurs de la société civile, de représentants des institutions d’intégration régionale (UEMOA/CEDEAO) et les opérateurs de la composante 1 PAPBio ( Projet PONASI).

Les travaux de cette rencontre de mise en réseau des acteurs de Lutte contre la criminalité environnementale (LCE) ont été marqués par une vingtaine de présentations portant sur les échanges d’expériences et de connaissances, la création du réseau des acteurs de LCE, la formation des acteurs sur le système d’information sur la criminalité environnementale. Les présentations ont été faites par docteur Ogoudje Isidore Amahowé, expert en criminalité faunique en Afrique de l’Ouest.

Photo de famille à la fin de l’atelier

Ces trois jours d’atelier ont permis aux participants d’échanger les expériences/connaissances et d’engager la mise en place du réseau des acteurs de LCE du complexe PoMoCo. De plus les acteurs ont défini les objectifs, la zone d’intervention et les types d’acteurs mobilisables pour la constitution du réseau.

Après avoir remercié les participants pour leur engagement et leur dévouement pour l’intérêt porté à la question, le coordonnateur du projet, représentant le directeur régional de l’UICN, docteur Arsène Sanon, a indiqué que «les présentations ont été très riches en informations». A la suite des débats que ces présentations ont suscités, cela a mis en lumière «l’impérieuse nécessité de travailler en réseau, se parler et communiquer».

A l’issue des travaux et discussions, entre autres, recommandations formulées, il est demandé aux acteurs du terrain de «renforcer l’implication des communautés locales dans le système de renseignement dans le cadre de la lutte contre la criminalité environnementale autour du complexe» et de «mettre en place le comité national CITES au Burkina Faso à l’instar de la Côte d’Ivoire pour faciliter la mobilisation des données sur la criminalité environnementale par les autres structures impliquées dans la répression des infractions environnementales».

A gauche, Dr Isidore Amahowé, expert en criminalité faunique en Afrique de l’Ouest, Dieudonné Yaméogo, représentant point focal CITES, président de la séance, Dr Arsène Sanon, représentant le directeur régional de l’UICN

Les acteurs de terrain doivent également «renforcer la collaboration entre les chefs d’unité de gestion des aires protégées (Nazinga, Mole et la Comoé), les directions provinciales de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique autour du complexe, et les services de Douanes et de Police» et aussi «les capacités des agents d’application des lois et surtout la Douane et la Police pour le contrôle et la gestion des spécimens confisqués».

Les personnes qui luttent contre la criminalité environnementale sont de même exhortées à «veiller à la protection des sources d’information et des informateurs ; organiser et financer les opérations conjointes mixtes sur les marchés de contrebande des espèces sauvages ; renforcer les équipes en moyens matériels tels que les drones pour la surveillance dans les frontières, les aires protégées et leurs périphériques et collaborer entre (eux) et lutter efficacement contre la coupe illicite de bois, le braconnage et l’orpaillage».

Ensuite, à l’endroit des Etats que sont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Ghana, il est recommandé aux acteurs LCE d’«élargir l’accord de gestion transfrontalier aux trois pays y compris la Côte d’Ivoire ; encourager ; initier les actions conjointes d’envergures pour lutter contre les crimes environnementaux et l’insécurité autour du complexe».

Il faut noter que cette formation a été financée par l’Union européenne.

L’UICN est composée de gouvernements et d’organisations de la société civile. Elle fait aujourd’hui autorité au niveau international sur l’état de la nature et des ressources naturelles dans le monde et sur les mesures pour les préserver.

Par Bernard BOUGOUM