La Coordination du comité de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), a animé une conférence de presse ce mercredi 4 août 2021, à la Bourse du travail sise au Centre-ville à Ouagadougou, pour informer l’opinion nationale de l’avancée du feuilleton judiciaire et administratif relatif au recrutement de 84 agents à la caisse de prévoyance sociale en 2018. Selon les conférenciers, le directeur général de la CNSS, Lassané Savadogo, «tente d’étouffer (leur) lutte par plusieurs stratagèmes», notamment les intimidations.
Depuis près de quatre ans maintenant, une crise née d’un recrutement entaché de nombreuses irrégularités, concernant 84 agents, oppose les premiers dirigeants de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) notamment le directeur général, Lassané Savadogo, et le syndicat affilié à la section Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) de l’institution. Après un temps d’accalmie qui laissait croire que tout allait bien, le bras de fer qui oppose les deux protagonistes refait surface après une décision de justice rendue le 17 juin dernier, dans le sens de la coordination du comité CGT-B de la CNSS. L’arrêté n°111 de la Cour de cassation rendu le 17 juin 2021 demande aux dirigeants de la CNSS une annulation de l’ordonnance n°159 de la Cour d’appel, qui ordonnait la réintégration des 84 agents.
Ainsi, à la suite d’un mouvement d’humeur le 19 juillet 2021, suivi d’une conférence de presse le 23 juillet dernier, la coordination du comité CGT-B de la CNSS revient à la charge ce jour partager avec l’opinion, leurs préoccupations qui seraient foulées au pied par les responsables de la Caisse de prévoyance sociale du Burkina. Et c’est le directeur Lassané Savadogo une fois de plus qui est principalement pointé du doigt pour sa «mauvaise gestion» emprunte de «mépris, du dilatoire et des intimidations».
«Lassané Savadogo, directeur général de la CNSS, tente d’étouffer notre lutte par plusieurs stratagèmes : en plus de la non-application de l’arrêt, le directeur général a adressé au secrétaire général de la coordination des comités CGT-B une lettre d’explication en date du 2 août 2021. Nous voudrions rassurer monsieur Lassané Savadogo que notre détermination reste intacte», a affirmé Seydou Koné, le secrétaire général de la coordination des comités CGT-B de la CNSS.
Pour M. Koné, le patron de la CNSS «fait du deux poids deux mesures dans l’application des décisions de justice», avançant que M. Savadogo «a eu bel et bien intérêt» dans le recrutement «frauduleux, d’où son obstination à ne pas appliquer l’arrêt». «Mais nous allons mener encore plusieurs autres actions pour contraindre Lassané Savadogo à appliquer cet arrêt ou quitter l’institution», a-t-il crié sous des applaudissements nourris des délégués des comités CGT-B de la CNSS présents à la conférence.
En plus de la non application de l’arrêté 111 de la Cour de cassation, le DG de la CNSS est aussi décrié par les conférenciers qui estiment qu’il doit aller jouir de sa retraite et laisser la tête de l’institution à quelqu’un d’autre.
«La question des retraites participe de la politique de l’emploi au Burkina Faso. Nous sommes dans un établissement public de prévoyance sociale qui fait la promotion de la retraite. Pourquoi lui, a-t- il a peur d’aller à la retraite? Nous gérons des retraités, il faut qu’il dépose ses dossiers on va traiter », a déclaré Seydou Koné, rappelant que M. Savadogo est admis à la retraite depuis 2019.
A noter que le mouvement le «Balai citoyen» et le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac), dans cette crise, soutiennent le comité CGT-B de la CNSS.
A la suite de la suspension de l’intégration des 84 agents qui seraient déjà affectés dans leurs différents services, un autre jugement de l’affaire a été programmé pour le 6 août 2021, soit le vendredi prochain.
Par Bernard BOUGOUM