Le Conseiller municipal Kouliga Nikièma de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), a demandé au président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MMP), Simon Compaoré, pointé du doigt dans la crise de Saponé qui a conduit à la suspension du Conseil municipal, « d’arrêter (son) esprit de Tuk-djili » qui signifie littéralement en langue moré, « tout pour moi et rien pour vous ». M. Nikièma a fait cette déclaration à la presse à Ouagadougou alors qu’une délégation de Saponé a dénoncé le caractère « illégal » du décret qui met le conseil municipal sous tutelle d’une délégation spéciale et demandé son annulation.
L’UPC, parti de Zéphirin Diabré, Chef de file de l’opposition politique burkinabè demande au ministre d’Etat, Simon Compaoré, qui a aidé l’ex-maire Idrissa Ouédraogo lors des primaires, « d’arrêter cet esprit de Tuk-djili », a dit M. Nikièma qui a trouvé «quand même choquant que ce soit le premier responsable du MPP qui se soit levé pour venir organiser une primaire à Saponé pour désigner le candidat (Idrissa Ouédraogo) qui doit être élu ».
« Et nous on comprend bien sûr que son candidat n’ayant pas été élu, il a juré que ça ne fonctionnera jamais, et la preuve a été faite. On le démontrera dans le dossier judiciaire que tout a été fait pour que la mairie conduite par Abdoulaye Compaoré ne fonctionne jamais », a-t-il ajouté avant de confier que lui et ses camarades dont le maire déchu Abdoulaye Compaoré ont engagé depuis le 23 janvier dernier, deux procédures pour l’annulation du décret de suspension, auprès du Conseil d’Etat.
Il s’agit « d’une procédure au fond contre la décision du gouvernement entre autres pour excès de pouvoir et pour violation de la loi mais il y a aussi une procédure de référé de suspension », a précisé l’enseignant de droit, Kouliga Nikièma qui pense que si le MPP n’arrive pas à résoudre la situation de Saponé, cela créera un précédent pour certains politiciens véreux de procéder à des casses ou autres actes de vandalisme pour empêcher les mairies de fonctionner et obliger le gouvernement à leur suspension.
Le maire déchu et ses camarades accusent le gouvernement de rester passif face aux agissements qui l’ont conduit à prendre la décision de suspension du Conseil municipal. « Les autorités devaient tout faire pour permettre à notre conseil de fonctionner », ont-ils estimé.
Même si M. Compaoré qui a animé la conférence avec deux conseillers de l’UPC, dit ne pas quitter le MPP, son parti, il avoue néanmoins avoir le sentiment que son organisation politique ne l’a pas « soutenu » dans cette épreuve car elle « n’a pas bien géré la crise ». Il a demandé que des enquêtes soit menées afin que tous ceux qui ont été instigateurs de violences notamment les saccages de certains établissements privés ou publics, répondent de leurs actes devant la loi.
Par Mathias BAZIE