La région du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) compte près de cinq millions de personnes déplacées du fait des attaques terroristes mais aussi des conflits communautaires, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui note que cette situation s’est aggravée avec le sous-développement et le réchauffement climatique. Avec près de deux millions de personnes déplacées internes (PDI) enregistrées sur son sol, le Burkina est le pays le plus touché par cette crise humanitaire.
Fin juin 2022, «la région du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) est confrontée à une grave crise humanitaire prolongée, qui a contraint 4 820 871 personnes à fuir leur foyer», dont près de trois millions de déplacés internes dans leurs pays, s’est alarmé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué présentant la visite de Filippo Grandi, patron de cet organe onusien, au Tchad pour deux jours, jeudi et vendredi.
Le haut-commissaire a indiqué que «le pays le plus touché est le Burkina Faso» qui compte près de deux millions de déplacés internes.
«Il y a deux ans, on en enregistrait 500 000 au Mali et au Burkina Faso, ce qui me paraissait déjà énorme, a déclaré le diplomate italien dans un entretien accordé à l’AFP. Pour lui, ce sont ces deux pays qui «inquiètent le plus», expliquant que cela est dû à l’action des groupes armés qui «terrorisent les populations, vident les villages et poussent les gens vers les grandes villes».
En guise de solution face à la menace terroriste, le patron du HCR a estimé que les gouvernants doivent appuyer la réponse sécuritaire par «le développement de l’éducation, la lutte contre la pauvreté et les inégalités au Sahel». «Tout cela va affaiblir l’extrémisme, l’action militaire seule ne suffit pas», a-t-il insisté.
Filippo Grandi a aussi souligné les effets des changements climatiques qui « privent les communautés de ressources et favorisent les conflits », avant d’appeler à «plus d’aide humanitaire» pour tous les pays du Sahel.
Dans le cadre de la force conjointe G5 Sahel, le Burkina, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ont, en plus de la réponse sécuritaire, envisagé des actions de développement pour contrer la menace terroriste. Mais la force, depuis sa mise en place, bat de l’aile, à cause notamment d’un sérieux problème de financement. Elle a davantage perdu de sa puissance avec le retrait du Mali voulu par le pouvoir de Transition dirigé par les militaires.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)