Accueil Société Crise scolaire au Burkina: «Tout sera rattrapé dans les jours à venir»,...

Crise scolaire au Burkina: «Tout sera rattrapé dans les jours à venir», rassure Windyam Zongo de la CNSE

0
Le porte-parole de la Coordination nationale des syndicats des enseignants (CNSE), Windyam Zongo faisant le point du protocole d'accord signé samedi 27 janvier 2018

Le porte-parole de la Coordination nationale des syndicats des enseignants (CNSE) Windyam Zongo, a rassuré ce lundi 29 janvier, les populations burkinabè notamment les parents d’élèves, que «tout sera rattrapé dans les jours à venir» concernant les prestations académiques malgré la crise sans précédent qui a perturbé l’année scolaire durant quatre mois. M. Zongo a fait cette déclaration lors de la restitution des points d’un protocole d’accord que la CNSE a signé samedi dernier avec le gouvernement après plusieurs jours.

«Cette année, c’est notre année», a dit dès l’entame de son discours, M. Zongo qui a fait la genèse des quatre mois de lutte en guise de remerciements à l’endroit de ses camarades enseignants qui se sont mobilisés dans tout le pays pour la satisfaction de leurs revendications.

La CNSE a mené une «lutte responsable. Les cours sont dispensés. Ce ne sont que les évaluations qui ne sont pas faites», a-t-il confié, réagissant que « rien n’est perdu. Tout sera rattrapé dans les jours à venir», face à ceux qui estiment que le spectre de l’année blanche plane au Burkina.

Les négociations ont porté sur la plate-forme minimale de la CNSE comprenant les points de revendications suivant : «l’adoption d’un statut valorisant au profit des personnels de l’éducation et de la recherche, l’amélioration de l’accès à l’éducation, l’amélioration des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif et la revalorisation de la fonction enseignante». a précisé le porte-parole de la CNSE.

Selon lui, le gouvernement s’est engagé, entre autres, à «octroyer une bonification d’un échelon à tout le personnel du Ministère de l’éducation et de l’alphabétisation (MENA) pour compter du 1er janvier 2018, avec constatation de l’effet financier à partir du 30 septembre 2018, créer des emplois des administrateurs d’établissement et des personnels de laboratoire dans un délai de trois mois, à compter de la date de signature du protocole d’accord, poursuivre la construction, dans un moyen terme, d’un lycée scientifique avec internat dans chaque région, doter toutes les écoles préscolaires et primaires publiques en vivres pour quatre mois en 2019, six mois en 2020 et neuf mois à partir de 2021 et élargir la dotation des vivres aux structures non-formelles à partir de l’année scolaire 2018-2019».

Sur le point tant attendu par les membres de la CNSE à savoir la revalorisation de la fonction enseignante, Wendyam Zongo a indiqué que le gouvernement s’est engagé entre autres «à améliorer l’indemnité spéciale de logement pour le personnel enseignant en classe et le personnel d’encadrement sur le terrain ainsi qu’il suit : une augmentation de 7 800 F pour la catégorie C, 11 050 F pour la catégorie B, 14 300 F pour la catégorie A et 17 500 pour la catégorie PB ; à harmoniser l’indemnité de logement du conseiller pédagogique de l’enseignement secondaire (PC) avec celle de la catégorie PB, soit une augmentation de 30 000 F pour la catégorie PC ; à apurer les retards d’avancement et de reclassements de 2016 dans un délai de deux mois à compter de la date de signature du présent protocole d’accord et à assurer le mandatement des nouveaux agents au plus tard un (01) mois après la date de leur prise de service».

Pour le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) Mamadou Barro, «cette année est l’année des enseignants (car) c’est la première fois qu’une telle lutte a été menée». «Je peux partir (à la retraite) le cœur confiant car les jeunes de la CNSE ont tenu bon malgré les pressions diverses indicibles ici», a-t-il confié.

«L’année blanche n’était pas au cœur des débats parce que l’essentiel a été fait. Et c’est ça qui nous permet à la moitié de l’année de dire que nous pouvons boucler l’année», a-t-il conclu.

Par Mathias BAZIE