Le gouvernement en changeant le nom de l’hôpital qui portait le nom de l’ex-président Blaise Compaoré, qui devient désormais le Centre hospitalier universitaire de Tengandogo (CHU-T), a « seulement mis le doigt sur ce qui a été un gros problème » à un moment de l’histoire du Burkina Faso, a déclaré ce mardi 7 août 2018 le président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), face à la presse à Ouagadougou.
En changeant l’appellation de l’hôpital qui portait le nom de Blaise Compaoré, « nous n’avons pas dit que pendant les 27 ans (de l’ex-président) rien n’a été fait », a dit le président par intérim, Simon Compaoré, par ailleurs ministre d’Etat. Selon lui, « nous avons débaptisé des ponts et des rues qui portaient des noms d’éminentes personnalités mais cela n’a pas posé problème ».
Cette rébaptisation de l’hôpital Blaise Compaoré qui devra permettre « d’encadrer » des étudiants en médecine « est même une dynamique de l’histoire » du Burkina, a-t-il estimé.
Répondant à l’ex-chef de la diplomatie burkinabè, Dr Ablassé Ouédraogo qui avait dénoncé cette décision du Conseil des ministres du 1er août dernier, Simon Compaoré a fait observer que le président du parti Le Faso Autrement, un parti de l’opposition, n’y « connait rien » en la matière car « il n’a jamais été maire ni conseiller » dans ce pays.
L’une des questions qui a aussi poussé le président du MPP a réagir de façon vigoureuse, c’est la démission de Mady Ouédraogo connu sous le pseudonyme de Mady de Gounghin, un cyber-activiste qui a animé une conférence de presse la semaine passée pour signifier qu’il quittait le parti au pouvoir avec plus de 300 autres militants.
Pour Simon Compaoré, c’est la presse qui « donne de l’importance » à Mady de Gounghin qui a affirmé qu’il a déposé ses valises au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir. « Pourquoi voulez-vous donner de l’importance à Mady de Gounghin », s’est interrogé le président intérimaire du parti du président Roch Kaboré qui se dit serein. « Moi je suis à Gounghin mais je ne le connais pas », a-t-il ajouté sur la question tout en notant qu’il y a plusieurs personnes qui viennent «adhérer au MPP mais on n’en parle pas ».
Par Bernard BOUGOUM