A la suite de la mort de «12 présumés terroristes», à Tanwalbougou, dans l’Est du Burkina, le gouvernement burkinabè s’est saisi de l’affaire et a instruit les ministres compétents d’engager des enquêtes sans délai, afin de faire la lumière sur cette affaire, selon le Premier ministre Christophe Dabiré face à la représentation nationale au cours de son discours sur la situation nationale, ce mardi 19 mai 2020.
Le 12 mai dernier, le procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Fada, Judicaël Kadeba, informait de l’arrestation de 25 personnes dans la nuit du 11 au 12 mai 2020 à Tanwalbougou car «suspectées de faits de terrorisme» et 12 d’entre elles ont été retrouvées mortes dans la même nuit dans leurs cellule.
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Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) qui a pris des renseignements de son côté estime que ces personnes ne sont pas mortes de suite d’asphyxie, mais plutôt à la suite de grandes hémorragies dues à des «Bastonnés». Selon un témoignage d’un député-maire, Aziz Diallo, parent d’une des victimes, son cousin qui fait partie des personnes décédées, serait exécuté.
Le Premier ministre burkinabè qui était face aux députés ce mardi, a affirmé que instruction a été donnée pour que des enquêtes soient diligentées sans délai, tant sur le plan administratif que sur le plan judiciaire afin de faire la lumière sur l’affaire et situer les responsabilités.
«J’en appelle à l’esprit de responsabilité de tous les acteurs afin que la lumière soit faite sur cette affaire dans un climat de sérénité», a laissé entendre le Premier ministre Dabiré, informant qu’à chaque fois qu’il y a eu des exactions, d’incidents graves ou des manquements, des procédures administratives et judiciaires ont été diligenté.
Selon M. Dabiré, le Burkina est soucieux du respect des droits humains et prend en exemple le rapport présenté, par son pays, l’année dernière devant le Comité des Nations unies de lutte contre la torture qui a convaincu les membres dudit comité sur l’importance des efforts fourni par le Burkina en matière de respect des droits humains. «Cela a valu au Burkina Faso d’être élu membre du Conseil de droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies», a-t-il indiqué.
«Je peux vous assurer que les Forces de défense et de sécurité interviennent en ayant à l’esprit, le respect des droits humains, la sécurité des Burkinabè et des personnes qui ont trouvé refuge au Burkina Faso», a dit le Premier ministre, notant que «le progrès accomplit en matière de gestion des réfugiés a favorisé l’acceptation de la candidature du Burkina comme membre statutaire du Comité exécutif du programme du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés».
Par Daouda ZONGO