Le président de l’Assemblée nationale, président du parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), Salifou Diallo, a tiré définitivement sa révérence ce jour 19 août 2017 à 60 ans à Paris des suites de maladie. A l’annonce de ce décès, des personnalités rendent hommage à l’homme au micro de Wakat Séra.
Zéphirin Diabré, président du l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) et chef de file de l’opposition: « Un grand stratège, toujours pourvoyeur d’idées en matière de stratégies »
«C’est une grande tristesse, une grande consternation d’apprendre la perte cruelle du président Salifou Diallo. Mes pensées vont naturellement à sa famille biologique et celle politique, à ses camarades députés à l’Assemblée et à la nation. C’est un grand homme politique qui a marqué l’histoire de notre pays et notre démocratie par son engagement, sa détermination et son courage. J’ai eu l’occasion de travailler avec lui sous le magistère de Blaise Compaoré en siégeant dans le gouvernement. Et récemment à la faveur des événements que le pays a connus en 2014, nous avons combattu côte-à-côte pour empêcher la mise en place du sénat et la révision de l’article 37. De toutes ces étapes, je retiens de lui un homme déterminé, très engagé, très entier et qui aime bien le combat politique. Il est aussi un grand stratège, toujours pourvoyeur d’idées en matière de stratégies. C’est une grande perte pour le Burkina Faso. On ne peut que souhaiter qu’il repose en paix et que la terre très libre du Burkina lui soit légère ».
Armand Béouindé, maire de Ouagadougou, membre du MPP: « Quand le leader n’est pas là, il faut qu’on se resserre les coudes »
«Nous avons appris très tôt ce matin la disparition à Paris de notre ami et camarade le président de l’Assemblée nationale qui est un grand homme politique. C’est une grosse perte pour le Burkina Faso, surtout au moment où les grands défis sont lancés. Vous n’ignorez pas le rôle qu’il a joué pour l’avènement de la démocratie. Nous pleurons la disparition d’un grand homme. Nos pensées vont à sa famille et nous nous apprêtons à célébrer ses obsèques dans le recueillement. C’est un homme de conviction, un homme déterminé, un homme courageux. Il nous laisse le souvenir de quelqu’un qui a su dire très tôt non à l’arbitraire, à l’imposture et qui a été d’un apport important dans la naissance du MPP et pour le retour de la démocratie au Burkina Faso. C’est un coup très dur pour notre parti, en ce sens qu’il venait d’être porté comme président à la tête de notre parti. Quand le leader n’est pas là, il faut qu’on se resserre les coudes pour assumer le reste de l’histoire du Burkina Faso ».
Ablassé Ouédraogo, président Le Faso Autrement: « Présentement c’est la tristesse, nous aurons le temps pour le débat politique »
«C’est une grande perte pour le Burkina Faso. Je connais l’homme pour avoir travaillé avec lui aux côtés de Blaise Compaoré. C’est quelqu’un qui avait des ambitions pour le Burkina Faso. Je l’appelais affectueusement le baroudeur, parce que Salifou Diallo ne reculait devant rien. En ces moments de tristesse et de douleur, je voulais tout simplement présenter à la nation burkinabè nos sincères condoléances et exprimer à la famille Diallo notre compassion. Que son âme repose en paix. Il a beaucoup travaillé pour notre pays et chacun a son tour. C’est une personne qui ne craint rien et qui n’a peur de rien. Vous ne pouvez pas l’arrêter s’il est convaincu de ce qu’il veut faire. En cela ce qui est bien, il a contribué au progrès et au développement de notre pays. Malheureusement nous ne sommes que des êtres humains, nous ne sommes pas éternels, son tour est arrivé de quitter la terre des hommes, que Dieu le reçoive en paix dans son royaume de l’éternel. Ce qui nous anime présentement c’est la tristesse, nous aurons le temps pour le débat politique ».
Philippe Ouédraogo, président du parti pour la démocratie et le socialisme/Parti des bâtisseurs (PDS/Metba) : «Il est parti sans avoir vidé son carquois»
«J’ai appris ce matin avec beaucoup de surprise le décès du président Salifou Diallo qui a quitté Ouagadougou sur ses pieds. Je crois que c’est une très grande perte pour le pays. On sait qui était l’homme, sa vision politique, sa capacité d’analyse des situations, sa capacité à réagir à une situation et le rôle politique qu’il a joué sur plusieurs périodes de notre histoire et notamment durant la dernière période où il a activement participé quand même à la mise en place d’un nouveau régime démocratique. Sa disparition est une perte car il occupait des fonctions très importantes dans le pays. D’une part, il était président de l’Assemblée nationale (PAN) et il a insufflé à cette institution un dynamisme qu’on ne lui connaissait pas, et d’autre part, il est le président du parti majoritaire, le MPP. Je pense à sa famille qui est certainement très éprouvée, et à laquelle je présente mes condoléances et celles de mon parti. Je crois qu’il est bon de souligner que ce compatriote qui a joué un très grand rôle dans l’évolution de notre histoire est parti sans avoir vidé son carquois selon la formule mais également en montrant l’exemple à suivre, celui de l’activité nécessaire pour diriger le pays, celui également de la résistance à montrer son désaccord et celui de l’engagement à bâtir des nouvelles institutions».
Achille Tapsoba, président par intérim du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP): «C’est quelqu’un dont la perte représente quelque chose pour la nation»
«D’abord, je dois dire que c’est une surprise, un choc que nous recevons à l’annonce du décès du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, qui est un homme politique burkinabè qui n’est plus à présenter. Il a occupé la scène politique allant à plusieurs décennies et nous estimons que c’est une perte pour le pays. Nous avons toujours notre façon de faire et de vivre, et chacun y va de sa façon mais ce qui est évident, c’est que chacun pense pouvoir apporter sa contribution au Burkina Faso. Dans ce sens, nous dirons que c’est quelqu’un dont la perte représente quelque chose pour la nation. Au-delà d’autres considérations partisanes et sentimentales, il faut dire que c’est un homme de la scène politique qui s’en est allé et nous profitons de cette occasion pour présenter à sa famille, ses parents et connaissances, nos condoléances les plus attristées. Que Dieu ait pitié de son âme».
Henri Yé, président de la Fédération des Eglises e Missions évangéliques (FEME) du Burkina Faso: «C’est une grande figure de la politique burkinabè que nous avons perdue»
«D’abord, nous présentons à la famille du défunt et à son parti politique toutes nos condoléances les plus attristées. Que le seigneur les console et qu’il leur apporte en ce moment tout le réconfort moral dont ils ont besoin. Je dois dire que c’est une grande figure de la politique burkinabè que nous avons perdue. Tout le monde connaît le grand rôle qu’il a joué dans ce pays. En tout cas, il faut dire que c’est une grande perte pour le pays».
Propos recueillis par Boureima DEMBELE