La Nation burkinabè a rendu un hommage national, ce jeudi 24 août, au désormais ex-président de l’Hémicycle Salifou Diallo, un homme qualifié de « bête politique » décédé le samedi 19 août à Paris.
Parents, amis et collaborateurs ont fait le déplacement au Palais des sports Ouaga 2000 (Sud de Ouagadougou) pour rendre hommages à M. Diallo qui « a su donner goût à tous les combats qu’il a menés en dépit des hauts et des bas », selon le président du Faso Roch Kaboré.
« Salifou Diallo, tu as été de tous les combats, tu n’auras pas vécu pour rien », a affirmé M. Kaboré qui s’est incliné sur la dépouille mortuaire de l’homme qu’on appelait affectueusement « Gorba ». Pour lui, « le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre c’est de nous engager individuellement et collectivement à remporter les batailles à venir pour la paix et la prospérité de notre Nation ».
« Devant la mort il n’y a ni opposition, ni majorité », a fait savoir le leader de l’opposition politique burkinabè Zéphirin Diabré. C’est « un baobab » qui est parti et « le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre c’est de continuer à se battre chacun dans son rôle de façon à poser les bases d’un devenir meilleur pour le pays car c’est ce pour quoi il (Salifou Diallo) se battait ».
A cet hommage national, ont pris part, entre autres, des corps constitués du Burkina, des autorités religieuses et coutumières, les présidents du Niger, Mahamadou Issoufou, et de la Guinée Conakry, Alpha Condé, des représentants des pays tels que la Côte d’Ivoire, le Mali et le Ghana qui se sont recueillis sur la dépouille de M. Diallo.
Pour le président nigérien qui a pris la parole au nom des autres chefs d’Etat, la disparition de Salifou Diallo « est plus qu’une perte, elle est un désastre » et cette mort les « affecte singulièrement », appelant les Burkinabè à « poursuivre le combat commun ».
« Nous partageons la triste nouvelle et la disparition d’un grand homme », a dit l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Burkina, Kapeletien Soro. « A cette occasion la Côte d’Ivoire voudrait présenter sa profonde tristesse et ses condoléances à la famille de l’illustre disparu, au président du Faso et à tout le peuple du Burkina », a-t-il poursuivi demandant « au Burkina de rester fort pour avancer ».
Au cours de cette cérémonie d’hommages, l’ex-président de l’Assemblée nationale du Burkina a été fait Grand-Croix de l’ordre national à titre posthume.
Après les hommages rendus à cet homme politique, à Ouagadougou, le corps a été transporté à Ouahigouya sa ville natal, dans le Nord du pays pour être inhumé vendredi 25 août.
Le samedi 19 août matin, le peuple burkinabè qui pleurait toujours les morts de l’attaque « terroriste » du dimanche 13 août, a appris le décès du président de l’Assemblée nationale à Paris.
M. Diallo titulaire d’un doctorat en droit public international est un ex-étudiant de l’Université Cheick Anta Diop à Dakar dans les 1980. Il était l’un des fidèles compagnons de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, avant de tomber en disgrâce auprès de ce dernier.
Par Daouda ZONGO
