Le chocolat fondant bien apprécié des consommateurs, a un gout amer pour les forêts ouest-africaines qui disparaissent à une vitesse exponentielle sans une réaction ferme des gouvernements complices de certaines multinationales.
De milliers d’hectares de forêts primaires disparaissent en Afrique de l’ouest à cause de l’extension des aires de cultures du cacao au nez et à la barbe des gouvernements qui restent impuissants face à la gourmandise des multinationales américaines et européennes.
En tout cas, le dernier rapport de l’Ong américaine « MIGHTY EARTH » publié ce vendredi 7 décembre 2018 à Abidjan, la capitale ivoirienne et ailleurs dans le monde, pointe un doigt accusateur sur la faiblesse des Etats « cacaoyers » à freiner la disparition du massif forestier. Intitulé : « Chocolat, mensonges sous emballage », ce document cite l’exemple de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, où même les aires protégées ne sont pas épargnées par les paysans.
« En Côte d’Ivoire, une analyse satellite a permis d’enregistrer environ 13 748 ha de déforestation dans la seule région productrice de cacao dans le sud-ouest, entre novembre 2017 et septembre 2018.
Cette perte de forêt équivaut à 15 000 terrains de football », prévient le rapport présenté à Abidjan par Touré Amourlaye, consultant à MIGHTY EARTH. Le hic, des chocolatiers comme « Hesriney » et « Lindt » ont violé leur engagement de mettre fin à la déforestation liée à la production de cacao et à rendre sa production compatible avec la protection de l’environnement à travers l’Initiative Cacao et Forêt (ICF).
Ce rapport révèle que les zones forestières ivoiriennes subissent un taux de déforestation élevé depuis la mise en place de l’ICF.
« L’industrie du chocolat a passé l’année dernière à s’auto-célébrer pour son engagement pour son engagement de cesser immédiatement la déforestation dû au cacao, mais l’industrie du chocolat continue d’acheter du cacao à des fournisseurs liés à la destruction de certaines des dernières forêts de l’Afrique de l’ouest », dénonce le rapport. Selon Touré Amourlaye, il n’est pas nécessaire d’abattre les arbres pour faire pousser la fève brune si les Etats encouragent l’agro-foresterie.
« Le chocolat fabriqué à partir du cacao planté sous les arbres a une saveur plus intéressante que le chocolat de la déforestation », affirme le consultant. Si l’on ne fait rien pour freiner la déforestation, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer devant les conséquences liées à ce phénomène.
Mahamadou DOUMBIA (Correspondant Wakat Sera en Côte d’Ivoire)