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Député Fiacre Kambou: «Si j’ai décidé de revenir en politique … ce n’est nullement pour manger»

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Après quelques années de retrait de la politique, le député Fiacre Kambou, sociologue de formation, un des chefs d’antenne régional du Sud-Ouest du Fonds d’investissement des collectivités décentralisées (FICOD) et ex-maire de la commune de Gaoua, dans le Sud-Ouest du Burkina, y est revenu mais, selon lui, «ce n’était nullement pour manger comme les gens aiment le dire». Il a accordé un temps d’entretien à Wakat Séra, où il revient sur ses premiers pas en politique, les raisons de son militantisme dans le parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), son élection en tant que maire et le bilan de sa gestion, le processus de lotissement mort-né et ses rapports avec les autres députés du Sud-Ouest.

Wakat Séra: Comment l’idée vous est venue de vous lancer en politique ?

Député Fiacre Kambou: L’intérêt pour la politique en moi est venu au fur et à mesure que je prenais de l’âge, que je grandissais dans le cadre de mon cursus scolaire en côtoyant des grands frères qui étaient déjà dans des lycées et collèges et même à l’université. En les côtoyant, nous avons appris très vite à côté d’eux, les activités syndicales en même temps que les activités politiques qu’ils menaient. C’est donc naturellement que lorsque nous prenons de plus en plus conscience, nous avons bien voulu également, à l’image d’autres jeunes de notre âge, nous intéresser et puis bon, participer dans ces mouvements estudiantins-là, dans ces mouvements scolaires qui plus tard généralement glissent vers des activités politiques. C’est ainsi que je suis arrivé à la politique.

Quel a été le parti dans lequel vous avez commencé votre militantisme politique ?

Comme je disais tantôt, très jeune au lycée déjà, nous avons sympathisé avec certaines organisations de gauche comme on le disait en son temps. Mon premier parti politique, si je puisse le dire ainsi, a été le groupe Communisme burkinabè (GCB). C’est le premier parti auquel j’ai appartenu. Il y a plusieurs personnalités, aujourd’hui vivant, d’autres décédés, paix à leurs âmes, avec lesquelles je me suis fait la main à travers ce parti politique qui est le GCB.

Lorsque le Burkina Faso revenait un peu à la vie démocratique dans les années 90, 91, alors, ce parti communiste burkinabè là avait changé de dénomination devenant Mouvement des Démocrates Sociaux (MDS), auquel également j’ai appartenu dont un des leaders a été Issa Dominique Konaté ou Mathieu Ouédraogo pour ceux qui se rappellent toujours. Et puis bon, entre temps, je me suis un peu éclipsé de la politique pour me consacrer exclusivement à mes activités professionnelles jusqu’aux années 2012, 2013 où encore je suis revenu doucement dans la politique en sympathisant avec, bien entendu, quelques partis politiques progressistes. Lorsque le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) est arrivé alors, je me suis engagé avec ce parti politique.

Justement, aujourd’hui vous êtes au parti au pouvoir. Quelles ont été vos motivations en allant au MPP ? Est-ce parce qu’il y a à manger comme le pensent certains ?

Comme je le disais tantôt, à un certain moment donné de mon parcours, je me suis volontairement mis en marge de la politique. Pendant une vingtaine d’années, je me suis consacré exclusivement à mes activités professionnelles. Dieu merci, mes activités professionnelles avec le boulot que je faisais, me donnaient suffisamment de revenus pour me permettre véritablement de me construire socialement, de pouvoir m’organiser et vivre en digne homme. N’est-ce pas ?

Si j’ai décidé de revenir en politique à un certain moment donné, ce n’était nullement pour manger comme les gens aiment le dire parce que comme je l’ai dit, grâce au travail que j’avais et grâce à une bonne organisation j’ai pu en tout cas me mettre à l’abri des besoins essentiels. Donc c’est vraiment tout à l’aise que j’ai choisi de militer au MPP sans pour autant avoir l’ambition d’être quoique ce soit. Mais dans la logique du changement qui a été opéré à la faveur de l’insurrection (de fin octobre 2014), je m’étais dit que d’autres perspectives encore pouvaient s’offrir aux jeunes et aux cadres burkinabè. Raison pour laquelle j’ai choisi de militer au MPP.

Alors étant au MPP, vous avez été élu maire de la commune de Gaoua en 2016. Après cinq ans de gestion, quel bilan tirez-vous ?

C’est vrai que les militants du MPP de la commune de Gaoua m’ont fait confiance et m’ont fait l’honneur de me désigner comme candidat à la mairie de Gaoua. Dieu merci, j’ai été élu en 2016 comme maire de la commune et ensemble avec le Conseil municipal, avec les camarades, bien entendu du MPP, nous avons essayé de mettre en œuvre un programme, en tout cas, pour améliorer les conditions de vie des populations de Gaoua.

Alors, après cinq ans, nous pouvons affirmer que nous avons ajouté de la pierre à la pierre parce que c’est dans la suite logique de ce que nos prédécesseurs ont posé comme actions que nous nous sommes inscrits. Nous avons essayé de travailler surtout au niveau des secteurs sociaux de base, parce que, vous savez, les préoccupations des populations c’est des préoccupations basiques. Elles vont des besoins en eau potable, des besoins en santé, des préoccupations au niveau de l’éducation. C’est ça les principaux besoins des populations et c’est sur ces leviers là que nous avons essayé un peu de faire progresser la commune de Gaoua durant les cinq ans.

En parlant des besoins des populations, on se demande mais quels sont les projets que vous avez pu mettre en œuvre durant votre mandature ?

Qu’en est-il des autres secteurs, comme l’économie, l’environnement…?

Oui, on peut aussi parler du secteur de l’économie. Durant mon mandat, c’est en tout 157 boutiques de rue qui ont été aménagées dans la ville de Gaoua. Et ces boutiques ont véritablement permis à la commune de pouvoir mobiliser des ressources propres, parce que vous savez que pour que la commune puisse investir dans les domaines sociaux, il y a non seulement les ressources transférées par l’Etat, mais il y a que les communes aussi doivent de leurs propres capacités essayer de diversifier les sources de revenus propres. C’est la raison pour laquelle, lorsque je suis arrivé, je m’étais donné pour objectif de pouvoir permettre à la commune de Gaoua de pouvoir elle-même mobiliser des ressources propres. Ce qui explique que nous avons pu construire ces 157 boutiques de rue. Lorsque vous arpentez un peu la ville de Gaoua, vous voyez très bien ces boutiques-là dans lesquelles les commerçants exercent joyeusement et qui permettent à la municipalité de pouvoir avoir un peu d’argent.

On a également pu construire un deuxième marché dans la ville de Gaoua parce que Gaoua n’avait qu’un seul marché. Avec les activités commerciales qui se développent, avec la ville qui s’agrandit, ce marché était devenu exiguë, ce qui explique que nous avons profité du 11-Décembre pour créer un deuxième marché, dans l’objectif de désengorger ce marché. 

Nous avons également réalisé une deuxième gare routière sur la route de Loropeni-Kampti, ce que nous avons appelé la gare de l’Ouest, pour aussi contribuer à désengorger la seule gare de Gaoua qui existait. Aujourd’hui lorsque vous passez vous voyez très bien que cette gare fonctionne à merveille.

Il y a aussi des jardins, qu’on appelle communément les jardins du maire, que nous avons aménagés au nombre de trois. Au secteur n°2 nous avons réalisé deux et au secteur n°3 nous avons réalisé un jardin, toute chose qui permet à la commune de mettre en location ces infrastructures plus ou moins marchandes et de pouvoir en retour avoir des loyers mensuellement pour renforcer le budget communal. Donc voila ce que nous avons pu faire au niveau de l’économie, ce qui a permis à la commune de passer d’un budget d’environ 300 000 000 F CFA lorsque je suis arrivé en 2016, en 2021 dans notre budget primitif que nous avons voté en décembre 2020, nous avoisinons les 700 000 000 F CFA de budget en 2021. Vous voyez bien qu’il y a eu une grande progression du budget au niveau de la commune de Gaoua due à ce regain d’activités économique-là mais due aussi au travail que nous avons eu à faire dans le secteur d’infrastructure marchand pour pouvoir rehausser un peu le budget.

Au niveau de l’environnement nous avons fait un bosquet dans le village de Nampéla où nous avons essayé de faire des plantations d’arbres avec l’appui d’un partenaire technique et financier.

Au niveau de la voirie, aujourd’hui lorsque vous rentrez à Gaoua, c’est fièrement que vous arpentez les 52 km de bitume qui ont été réalisés dans la ville de Gaoua à l’occasion des festivités du 11-Décembre en 2017 et ça c’est vraiment un des acquis aussi que nous pouvons capitaliser au niveau de notre bilan sans oublier la salle polyvalente d’une capacité de 500 places qui fait vraiment la fierté des habitants de Gaoua.

Je vais terminer le bilan en parlant des équipements sportifs. Avec les festivités du 11-Décembre, nous avons avec le ministère en charge des Sports réalisé, bien entendu, le stade régional, gazonné synthétiquement, et aménagé deux plateaux omnisports pour permettre le développement des sports de main comme le volley-ball et le Hand-ball football. Voila un peu ramassé ce que nous avons pu poser comme actions, sans oublier les activités de sensibilisation, de nettoyage, la brigade verte que nous avons créée qui aujourd’hui s’occupe d’entretenir les principales artères de la ville et d’évacuer les ordures en dehors de la ville.

Alors ça c’est ce que vous dites avoir pu réaliser. Mais comme on le sait, aux yeux de la population, ce n’est pas toujours suffisant. Qu’en est-il de ce que vous aviez voulu faire, dès que vous avez mis les pieds à la maire, et que pour une raison ou une autre vous n’aviez pas pu les mettre en œuvre ?

Comme je le disais, les secteurs pour lesquels nous avons été beaucoup sollicités au cours de notre mandat, ce sont les secteurs liés à l’eau et au désenclavement. Beaucoup de villages sont très enclavés et certains villages, à partir de mai-juin avec l’arrivée des pluies, sont totalement coupés du chef-lieu de la commune. Et ça, malheureusement le budget de la commune ne permet pas de pouvoir travailler dans ce secteur parce que construire un pont, un dalot, coûte extrêmement cher si fait que le budget de notre commune ne peut pas nous permettre de pouvoir réaliser ce genre de projets qui pourtant sont importants pour nos populations. De ce côté, vraiment, avec notre bonne volonté nous avons frappé à des portes mais nous n’avons pas pu obtenir des financements qui nous permettent de faire des ouvrages de franchissement pour désenclaver un peu nos populations.

Fiacre Kambou, député du Poni

L’autre domaine dans lequel nous avons bien voulu faire quelque chose, et que les moyens également ne nous ont pas permis de le faire, c’est les adductions d’eau potable simplifié au niveau de toutes les formations sanitaires de la commune. Comme je vous le disais, il y a les CSPS qui sont implantés dans cinq à six gros villages de la commune et notre objectif c’était que l’on dépasse le cap des forages à motricité humaine pour arriver à des adductions d’eau potable simplifiées avec des châteaux qui facilitent l’approvisionnement en eau au niveau de ces CSPS. Et au-delà de ces CSPS, on peut faire profiter aux populations environnantes de ces CSPS de cette source d’approvisionnement en eau qui est totalement meilleure par rapport aux forages.

Voila un peu quelques domaines sur lesquels on avait bien voulu travailler mais malheureusement les ressources financières ne nous ont pas permis de pouvoir réaliser ces projets.

Et les questions de lotissement ? On a oui dire que vous avez entamé des processus à ce niveau.

Au niveau de l’aménagement du territoire communal, c’est vrai qu’avec le 11-Décembre nous avons pu faire un lotissement spécial. C’est comme ça qu’on appelle ça parce qu’il faut le dire, les lotissements étaient suspendus jusqu’à preuve du contraire. Mais avec le 11-Décembre, le gouvernement permet aux communes qui reçoivent de faire un lotissement spécial. C’est la raison pour laquelle ce lotissement spécial nous a permis de dégager des parcelles au niveau de deux zones, la cité au niveau du secteur 1 communément appelé « Gaoua Par » et la cité au niveau de Tonkar dans le secteur n°7. Ce lotissement a permis de mettre à la disposition d’un certain nombre de populations des parcelles mais avec des conditions, bien sûr, de réalisation.

Au-delà de ce lotissement spécial, nous avons voulu aller dans le sens de pouvoir mieux organiser l’occupation de l’espace communal. Ce qui nous a amené à initier une opération de lotissement (à la suite de la levée de la suspension dans certaines localités, NDLR) pour laquelle nous avons commencé des démarches au niveau de terrain parce qu’il faut réunir un certain nombre de conditions avant de pouvoir avoir l’autorisation au niveau du ministère. Donc le processus que nous avons entamé n’a pas pu aboutir parce que les propriétaires terriens avaient des exigences assez complexes. Ce qui ne nous a pas permis de mobiliser le foncier pourtant l’élément essentiel dans un lotissement. On ne pouvait pas mobiliser le foncier et le présenter à l’Administration, à l’Etat, pour le rassurer que nous avons le foncier pour pouvoir faire le lotissement. Donc voila comment est-ce que les exigences des propriétaires terriens nous ont amené à laisser tomber ce projet de lotissement. Bon, vous l’aurez constaté, les habitations spontanées sont en train de se développer dans la ville, bon, à notre corps défendant.

Quelles ont été les exigences des propriétaires terriens ?

Les exigences des propriétaires terriens sont simples hein ! Avec les reformes, avec la loi actuelle sur le foncier, les propriétaires terriens ont leurs domaines qu’ils cèdent à leurs conditions à l’Etat, aux collectivités territoriales. C’est ainsi que dans le processus des échanges, les propriétaires terriens bien qu’ayant vendu leur terrain à des gens qui ont déjà aménagé, exigent toujours qu’on puisse réserver un certain nombre de parcelles à eux, à leurs enfants, à leurs arrières arrières petits enfants qui vivent aussi bien au village qu’à l’extérieur du village. Donc ces conditions étaient extrêmes pour la collectivité parce que ne sachant pas quel nombre de parcelles nous allons dégager, qu’est-ce que ça allait nous coûter, il nous était difficile de pouvoir répondre de façon favorable à leurs exigences. Donc toute chose qui nous a amené à abandonner le projet. Mais nous espérons que ceux qui sont venus à notre suite avec l’accompagnement de l’Etat, vont continuer l’opération afin que, en tout cas, la commune de Gaoua, la ville de Gaoua puisse voir un autre lotissement les jours à venir…

Avez-vous un regret à nous partager ?

Oh! Pas du tout ! Aucun regret! Aucun regret! Beaucoup d’expériences acquises. Beaucoup de leçons apprises. Il n’y a rien à regretter dans cette expérience, une expérience, vraiment heureuse que j’ai vécue avec ses exigences, avec ses contraintes. Je n’ai vraiment aucun regret d’avoir servi en tout cas ma population à un moment donné de ma vie.

En 2016 vous avez été élu maire de la commune de Gaoua, et en 2020 député du Poni. La politique vous réussit on dirait ?

Je dirai plutôt que je bénéficie de la confiance de la population. Si en 2016, j’ai été élu maire de Gaoua sans pour autant avoir milité de façon réelle dans des partis politiques, en 2020, on peut dire que mon élection est le fruit d’un capital de confiance que les populations ont placé en moi au vu de ce que j’ai pu faire en tant que maire de la commune de Gaoua durant les cinq années.

Alors y a-t-il un secret pour bénéficier de la confiance de la population au point d’être élu maire sans pour autant avoir milité de façon réelle dans des partis politiques ?

Je crois que c’est le travail bien fait, l’ouverture d’esprit. Je dirais également que c’est la clarté des actions menées. Je crois que c’est tout ça qui fait que la population a confiance à l’homme que je suis. Lorsque vous êtes à l’écoute de tout le monde, lorsque vous êtes réceptifs aux problèmes de tout le monde, même lorsque vous n’arrivez pas à les résoudre, les populations se disent que vous êtes vraiment intéressés à leur cause. 

Après votre élection à la députation, vous avez démissionné de votre poste de maire. Vos partisans disent ne pas comprendre ce choix car souhaitant vous voir toujours maire pour la poursuite de vos œuvres que vous avez entamées. Que répondez-vous à ces personnes ?

C’est vrai que la fonction de maire et la fonction de député ne sont pas incompatibles. Il faut le dire ainsi. Ce n’est pas incompatible. La preuve c’est que beaucoup de députés sont des députés maires de leur ville. Cependant, je milite dans un parti politique qui est le MPP avec ses règles internes qui n’autorisent pas le cumule de mandats électifs. En tout cas pour ce qui concerne le poste de député et de maire. Donc j’avais à choisir entre laisser mon poste de député pour lequel je venais d’être élu et de continuer d’assurer ma fonction de maire qui d’ailleurs le mandat était pratiquement achevé. Je vous rappelle que l’élection municipale devait se tenir en mai 2021. C’était le choix entre un mandat qui finissait et un mandat qui commençait.

« Si tant est que j’avais pu poser des actions assez concrètes durant les cinq années, qui étaient en perspective, pour lesquelles je pense que d’autres personnes pouvaient venir et continuer dans le sens de ce que nous avons commencé. »

Après l’avis de quelques membres de ma famille, de quelques camarades politiques, j’ai choisi d’aller dans le sens du mandat qui commençait plutôt que d’aller dans le sens du mandat qui finissait. Si tant est que j’avais pu poser des actions assez concrètes durant les cinq années, qui étaient en perspective, pour lesquelles je pense que d’autres personnes pouvaient venir et continuer dans le sens de ce que nous avons commencé. Comme je l’ai dit à certaines personnes qui pensaient que je devais encore rester quelques années à la mairie, je disais que les hommes indispensables, il ne faut pas qu’on en fasse. Chacun joue sa part sur cette terre et nous sommes tous amenés un jour à diriger et à céder la place à d’autres qui vont venir continuer ce que nous avons commencé.

Alors quel conseil avez-vous pour votre successeur ?

Le conseil que j’ai pour mon successeur c’est surtout beaucoup de courage. Je lui souhaite beaucoup de courage parce que mon successeur c’est un vieux de la vieille comme on aime le dire parce qu’il a été deuxième adjoint au maire, il était mon premier adjoint au maire, donc la gestion municipale n’a aucun secret pour lui. C’est toujours le courage et puis bon, s’inscrire dans la dynamique que nous avions lorsque nous étions ensemble dans le Conseil municipal, avoir travaillé toujours pour l’intérêt supérieur de la population. Je pense que c’est le seul conseil que je puisse lui donner.

En tant que Député, quels sont vos projets pour le Poni ?

Il faut dire toute suite qu’en tant que député, comme on le dit couramment, notre travail consiste à voter des lois, voter de bonnes lois et contrôler l’action du gouvernement. C’est ça le rôle du député. Le député n’a pas pour fonction, j’aime le dire aux populations, de réaliser des projets parce que la mission de réaliser des projets de développement appartient au gouvernement. Maintenant en tant que députés, nous devrons voter de bonnes lois et puis s’assurer que les projets pour lesquels nos populations ont besoin pour améliorer leurs conditions de vie sont pris en compte dans les planifications du gouvernement. Donc notre rôle sera de travailler à ce que les besoins de nos populations soient pris en compte dans les différentes planifications sectorielles du gouvernement et s’assurer qu’en tout cas, ces projets seront réalisés pour leur bonheur.

Quels sont vos rapports avec les autres députés de la région du Sud-ouest ?

Nous sommes au total huit députés de la région du Sud-ouest. Sur les huit, quatre députés sont du même bord politique que moi, à savoir le MPP, deux députés du CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès) et deux députés de l’UPC (Union pour le Progrès et le Changement). Au-delà de nos appartenances politiques, je voudrais dire honnêtement que nous entretenons des relations de fraternité, de collaboration en plaçant l’intérêt supérieur de la région au-delà de tout. C’est la raison pour laquelle nous avons ensemble créé une plateforme d’échange entre les députés de la région. Ensuite nous avons créé une plateforme d’échange entre les députés de la province pour travailler à ce que les principales préoccupations de la région, de notre province soient portées auprès des autorités compétentes et veiller à ce qu’elles soient prises en compte.  C’est cet esprit de collégialité, de collaboration que nous avons essayé de mettre en place et nous espérons que c’est ça qui doit nous guider durant les cinq ans de notre mandat.

Alors quel mot pour finir ?

Pour finir, je voudrais remercier tous ceux qui ont cru en moi depuis 2016 en me portant à la tête de la mairie de Gaoua et tous ceux qui ont cru en moi en me donnant leurs voix pour que je sois aujourd’hui député. Je m’engage véritablement à représenter dignement cette population et de continuer à travailler dans le sens de ce que j’ai fait dans la commune de Gaoua pour qu’au bilan des cinq années de législature, les résultats soient les mêmes que ce que j’ai pu engranger au niveau de la commune de Gaoua.

Par Daouda ZONGO