Dans cette déclaration sur une liste de Burkinabè circulant sur les réseaux et qualifiés d’apatrides, le mouvement Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP/BF) interpelle le président de la Transition Ibrahim Traoré, garant de la cohésion nationale, «à rappeler à l’ordre ce type de Burkinabè dont le dessein malsain est d’opposer les Burkinabè dans cette période charnière où l’unité nationale doit être la chose la mieux partagée».
Le mardi 7 février 2023, le sieur Wangnin ZERBO par le canal de sa page Facebook a rendu public une liste de 22 Burkinabè qu’il qualifie d’apatrides comprenant mon identité à la place numéro 19. Pire, avant d’énoncer nos identités, il cite le Chef de l’État, Président de la transition en affirmant ceci: «liste et classement des APATRIDES selon les caractéristiques du comportement d’APATRIDE donné par le capitaine Ibrahim Traoré».
D’emblée, il est important de signifier que la notion d’apatride est un qualificatif qui désigne un individu dépourvu de nationalité légale, qu’aucun État ne considère comme son ressortissant.
À notre connaissance, le Chef de l’État n’a aucunement donné une définition formelle de la notion d’apatride pour que l’auteur de l’écrit puisse s’y référer. Et même, à sa récente grande interview, le Président a évoqué le terme dans une dynamique de présenter ses excuses pour l’avoir employé.
Ainsi, le sieur Wangnin ZERBO s’est donné le pouvoir de me déchoir de ma nationalité burkinabè en me livrant de fait à la vindicte populaire dans un contexte où le mot apatride peut être considéré comme « ennemi d’Etat ». Je ne savais pas jusqu’à ce 7 février 2023 que la constitution burkinabè, la loi fondamentale, dans l’une de ses dispositions lui avait donné le pouvoir et l’autorité de designer qui est Burkinabè et qui ne l’est pas. Plus grave, pour étayer son forfait, il dit s’appuyer, selon lui, sur des caractéristiques du comportement d’apatride donné par le Chef de l’État.
Bonnes gens, il vous souviendra que c’est ce type de classification des citoyens d’un même pays qui a créé la guerre, le chaos, la tristesse et la désolation dans plusieurs pays en Afrique notamment dans la sous-région.
Face à la volonté affichée du sieur Wangnin ZERBO de porter atteinte à mon intégrité et de créer les prémices d’un embrasement entre Burkinabè, je viens par la présente interpellé le Procureur du Faso sur ce présent grave.
J’interpelle le Président de la transition, garant de la cohésion nationale, à rappeler à l’ordre ce type de Burkinabè dont le dessein malsain est d’opposer les Burkinabè dans cette période charnière où l’unité nationale doit être la chose la mieux partagée.
J’attire l’attention des organisations de défense de droits de l’homme notamment le MBDHP sur cette dynamique destructrice des droits des citoyens dans notre pays.
En tout état de cause, je me réserve le droit de saisir les juridictions compétentes dans les jours à venir afin que plus jamais un Burkinabè ne soit traité d’apatride pour avoir donné son opinion dans le cadre d’un débat démocratique.
Fait à Ouagadougou, le 09 février 2023
Pour la Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP/BF)
Ousmane SO
Président
