A l’issue de la proclamation du verdict dans l’affaire dite de détournement de plus de trois milliards F CFA au ministère burkinabè en charge de l’Action humanitaire, le tribunal qui a connu de cette affaire a livré un message à l’attention du peuple burkinabè.
« Si cette audience a été rendue publique, il nous semble que l’un des objectifs recherchés, était de sensibiliser le maximum de Burkinabè pouvant être touchés par cette affaire d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, les personnes que nous avons jugées sont M. Tiegnan Amidou, M. Ouédraogo Salifou, M. Bayoulou Philippe, Mme Tarpaga Ouédraogo Pétronille. Si l’on investigue bien dans nos différentes administrations, nous avons certainement d’autres personnes comme celles-là qui ont été jugées ce jour.
Lorsqu’on est nommé, malheureusement la première réaction de nos proches, c’est de fêter cette promotion sans même qu’on ait reçu le moindre avantage lié aux nouvelles fonctions auxquelles nous avons été promeut. Si nous demandons aujourd’hui à M. Tiegnan Amidou, à M. Ouédraogo Salifou, à M. Bayoulou Philippe, à Mme Tarpaga Ouédraogo Pétronille, qui sont leurs amis dans la salle ici, ils pourront les compter certainement sur les bouts des doigts. Pourquoi ? Parce que, à la lumière de cette affaire, les gens ont honte de se présenter comme étant proches de vous. C’est de faire en sorte que chacun à son niveau soit suffisamment conscient de la situation de notre pays. Et que le moindre centime compte pour l’Etat burkinabè.
Il faut retenir qu’il n’est pas du tout possible, sinon même, il est impossible de satisfaire pleinement l’être humain. Soi-même, on a du mal à se satisfaire à plus forte raison les autres. Soyons modérés tout simplement dans nos actions dans la conduite des affaires publiques.
Nous avons dans les différents corps de l’administration, des inspections techniques de services. Il appartient à chacun de faire son travail de la meilleure des manières avec les ressources dont on dispose. La plupart du temps, les contrôles sont focalisés sur les structures déconcentrées. Alors que, au niveau central, le maximum de ressources qui doit être déployée dans ces structures déconcentrées, ne fait pas d’objet de contrôle. Pour que le contrôle donc soit efficace, il faut qu’au niveau interne, on commence à être plus rigoureux, à être plus regardant.
Au-delà de l’inspection technique de service qui existe dans tous les corps de l’administration, nous avons d’autres organes de contrôle. Ses organes de contrôle, nous avons notamment, l’Autorité supérieure de lutte contre la corruption, qui effectivement doit s’impliquer davantage dans le contrôle et la gestion de la chose publique et signaler en temps opportun ce qu’il y a lieu d’être signalé, de relever les imperfections, de faire en sorte que les ressources soient gérées du mieux.
Aux autorités de tutelle, notamment les chefs de département ministériel, il leur appartient de faire en sorte que, on ne demande pas aux agents du circuit financier de faire ce qui n’est pas possible pour satisfaire à leurs désidératas. La plupart du temps, ce que nous entendons: « Fait de ton possible pour que la situation soit gérée ». Mais il faut retenir que l’agent du circuit financier à qui vous demander de faire le possible ou l’impossible, ne peut le faire que conformément à ce que la loi lui permet de faire. S’il fait autrement, il se met en porte-à-faux avec la loi. Il faut donc que lorsque vous demandez quelque chose aux agents du circuit financier, que cela soit conforme aux textes. Seul le texte protège.
Le souhait que je formule avec le peuple burkinabè qui consent régulièrement les efforts financiers pour soutenir la stabilisation de ce pays est qu’après cette affaire, des faits nouveaux donc postérieurs à cette décision ne soient pas découverts. Pour les faits antérieurs, il est pratiquement sûr qu’on pourrait se retrouver dans pareille situation. Mais que des faits nouveaux après cette décision, ne soient plus constatés.
Notre pays, le Burkina Faso, mérite plus et mieux de chacun de nous. Chacun doit consentir l’effort qui lui est possible pour mieux accompagner la situation. Pour paraphraser quelqu’un, il ne faut pas être égoïste. Et je souhaite que chacun de nous ici, ne soit pas égoïste. Comme je le disais, pour paraphraser quelqu’un, nul n’a le droit d’être heureux tout seul.
Je ferai une mention spéciale à tous ceux et toutes celles qui veillent au quotidien sur notre sécurité, qui font de leur mieux pour que ce pays tienne afin que nous vaquions à nos occupations au quotidien.
Les ressources mobilisées que vous et nous mobilisons, doivent être affecté du mieux à la stabilisation de ce pays. Force et honneur donc à ces combattants grâce à qui ce pays tient debout. J’ai foi que le meilleur reste à venir pour ce peuple burkinabè à la condition que nous nous engagions pleinement et sincèrement.
Je dirai en fin,
vive le peuple burkinabè,
vive le Burkina Faso
La patrie ou la mort, nous vaincrons. »