Engagement social. Investissement économique. Epanouissement humain. Voici les leitmotivs de BUSPAD. Créée en 2005, cette association regroupe des étudiants, stagiaires, et diplômés burkinabè en Allemagne. Avec son siège à Hildesheim, ville voisine de Hannovre, Buspad, avec ses 36 membres, déploie compétences, savoir-faire, et savoir-être. Son objectif ? Rendre radieux les Burkinabè aussi bien en Allemagne qu’au Faso.
Et bientôt, ce sont les étudiants burkinabè titulaire du Bac et désirant étudier en Allemagne qui seront ravis. La reconnaissance de ce diplôme universitaire est en cours. C’est le 21 mai 2016 à Cologne, lors de sa visite à la communauté burkinabè résidant dans la Rhénanie-du-Nord–Westphalie que l’ambassadeur du Burkina Faso en Allemagne, Simplice Honoré Guibila, avec l’appui de Buspad, a pris l’engagement d’œuvrer à l’acceptation de ce diplôme par les autorités allemandes. Et ce, d’autant que les Bacs de pays comme le Cameroun, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Togo, et le Bénin sont acceptés. Et pourquoi pas celui du Burkina Faso ?
En février 2016 à Berlin, une rencontre de travail a eu lieu. Cette rencontre a regroupé, le président sortant de Buspad, depuis ce 31 décembre 2017, Mathias Balma, l’ambassadeur Simplice Honoré Guibila, l’ancien attaché culturel de l’ambassade du Burkina Faso, Alexis Bako, et le Secrétaire général de la conférence allemande des ministres de l’éducation des états fédéraux, Udo Michallik. Le but ? Lui exposer le désir de voir le Bac burkinabè reconnu. Et encore ? Obtenir son soutien. Pari accompli, assure Mathias Balma.
Ravi, l’ancien président de Buspad affirme : « Nous rassurons tous nos étudiants et la communauté burkinabè en Allemagne que ce problème est en cours de résolution. C’est aussi le lieu, de souligner l’engagement personnel de S.E.M. GUIBILA qui n’a ménagé aucun effort pour l’évolution positive de ce dossier. »
En attendant cette reconnaissance, Elisée Yameogo, étudiant en électromécanique, endure toujours les conséquences de cette non reconnaissance de son premier diplôme universitaire obtenu au Faso. « Je suis obligé de faire ce que l’on appelle « Studienkolleg » qui dure une année. Ce processus induit des coûts financiers supplémentaires pour mes études. Le pire, c’est le mépris de notre BAC par l’Allemagne. C’est ce qui me fait le plus mal. »
Ce calvaire va bientôt prendre fin. Ce 31 décembre 2017, le diplomate Guibila a affirmé que les autorités allemandes ont soumis un questionnaire à celles burkinabè. « Les réponses données par notre pays sont en cours d’examen et c’est aux allemands de les apprécier » insiste l’ambassadeur Guibila. Et tout confiant, il assure qu’il est sûre que cette reconnaissance aboutira en 2018.
Les efforts pour l’admission du Bac burkinabè dans le système éducatif allemand est seulement l’une des nombreuses actions de Buspad.
Des projets à hauteur de millions de Francs CFA
Avec des membres hautement qualifiés en télécommunication, en médicine, en sociologie, en journalisme, en ingénierie, etc., Buspad mène des réalisations utilitaires au Burkina Faso. Elles sont environnementales : améliorer les performances énergétiques des bâtiments réalisés. Mieux, maîtriser les coûts permettant d’allier confort et économies d’énergies à travers le solaire. Elles s’orientent vers l’entreprenariat avec la construction d’une savonnerie avec l’association des femmes Pugwissinga de Ouargaye dans la province du Koulpelogo.
Elles se veulent éducationnelles. Et elles s’affichent comme socle pour une jeunesse épanouie et instruite. Et pour ce faire, Buspad construit. Elle construit. Elle a construit dans différentes régions du Burkina Faso des établissements scolaires.
A Nandiala, dans la province du Boulkiemdé, au Centre-Ouest du Faso, elle a fait érige en 2011, une école de trois classes avec latrines, magasin, et bureau d’enseignants. Pour l’année scolaire 2015-2016, 170 élèves ont eu le privilège de s’y instruire. Le directeur de l’école, Belibi Nébié, confie : « avec l’électricité solaire, installée et fonctionnelle depuis le 12 avril 2011, Buspad a fait de Nandiala « D », une école de différence et de référence dans la commune rurale de Nandiala. Ce système composé de quatre plaques et de deux grandes batteries de conservations d’énergie aliment régulièrement l’école. »
La réalisation de ces œuvres a couté 45 424 € euros soit environ 30 millions de FCFA. Et pour la construction du collège d’enseignement général de Kampoaga dans la province du Boulgou dans le sud-est du Burkina Faso, l’association a investi 30 000 € soit 20 millions FCFA.
Mais comment cette association arrive-t-elle à mobiliser tant de fonds pour ces projets ? « La collecte des fonds se fait lors de nos activités culturelles, la promotion de nos activités auprès de nos amis et collègues, par des actions ponctuelles de vente de produits importés du Burkina Faso comme les mangues fraiches, séchées, surtout les produits biologiques de très haute qualité, » lâche d’un trait l’ingénieur en génie civil et en imagerie médicale, Jean-Eric Yanna, Secrétaire général sortant de Buspad. Puis, d’ajouter : « la plus grande partie des fonds, hors subvention du gouvernement allemand à travers le ministère de la coopération (BMZ), vient de nos propres membres qui font des dons aussi bien en nature qu’en espèce. »
Le transfert du savoir-faire
Buspad, c’est aussi les actions dans le transfert de connaissances et des compétences. Depuis 2017, elle co-Organisation le Salon Business on Technology à Ouagadougou, si elle n’organise pas des conférence- débats sur les efforts de développement endogènes au Burkina. Egalement, elle exhorte les universités allemandes et burkinabè à consolider leurs expertises. C’est le cas depuis 2008 entre celle du Hochschule Niederrheine et celle de Bobo-Dioulasso et depuis 2011 entre l’université de Erlangen-Nuernberg et celle de Koudougou.
Entre autres, le transfert du savoir-faire de Buspad se fait en son sein. C’est ainsi que lors de son assemblée générale annuelle du 11 au12 novembre 2017 à Mönchengladbach dans la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Mathias Balma, ingénieur en mécanique générale a passé le témoin à Samuel Ouédraogo, ingénieur en télécommunication.
Le président sortant assure que : « durant mon mandat, nous avons pu consolider nos liens de solidarité et présenter une image positive de BUSPAD à travers des actions concrètes. Ce qui nous a permis de mobiliser de nouveaux membres. Ma vision pour un Burkina émergeant est que nous renforcions la coopération surtout dans le domaine académique. Pour cela, je suggère qu’il y ait une plus grande mobilisation de nos compétences afin que nous puissions en effectuer un transfert en faveur du Burkina Faso. »
Le nouveau président, Samuel Ouédraogo, a pris fonction ce 01.01.2018. Son mandat ? deux ans, renouvelable, une seule fois. Ses actions, parmi tant d’autres, continuer les projets identifiés et non encore achevés de son prédécesseur. Ces projets d’envergures sont, entre autres, permettre la construction d´un forage à Zomtoega au Nord-Ouest de la province du BOULGOU à 45 Km de Tenkodogo, d´un orphélinat multi-fonctionel à Banfora, dans la Comoé au sud-ouest du Faso, d´un centre d´éveil artistique ou « Kinderhaus » à Ouagadougou, dans le Plateau central…
Par ailleurs, Samuel Ouédraogo assure que son mandat, il fera tout : « consolider les acquis et la cohérence sociale au sein de l’association. Et pérenniser nos partenariats à tous les niveaux.»
Buspad, divisé en 4 régions, a vu ses différents membres élire le 11 novembre dernier un nouveau Bureau :
Président : Ing. Samuel Ouédraogo, Dinslaken
Vice-Président : Dr. med. Romuald Yanna, Pirmasens
Secrétaire Générale : Alimata Zanga, Erlangen
Trésorier : Ing. Jean-Eric Yanna, Nüremberg
Responsable de la région de l´Ouest : Dr. med. Valérie Nuhn, Haan
Responsable de la région du sud : Ing. Fanta Coulibaly-Yanna, Nüremberg
Responsable de la région du Nord : Salfo Ouédraogo, Hamburg
Dans sa vision d’inventer le Burkina radieux de demain, Buspad, comme acteur d’émergence, prend en considération les aspirations de ses membres. Ses aspirations s’articulent autour de l’accompagnement et de l’épanouissement des étudiants en Allemagne. La solidarité, sacrée, au sein cette famille permet d’impulser des idées et de réaliser des projets utiles au Burkina Faso.
Ramata Soré