Conformément à la Constitution burkinabè, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a été devant la représentation nationale, ce jeudi 12 avril, pour livrer son discours sur la situation nationale. Cet exercice a été diversement apprécié à l’hémicycle, a constaté Wakat Séra.
Si pour les uns le message livré par le chef du gouvernement, est un « discours qui montre que le Burkina avance réellement », comme le soutient la majorité présidentielle, pour certains tel les députés de l’opposition, il s’agit d’un discours « hautement politique et vague ».
Pour le groupe parlementaire CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès), il invite le gouvernement à l’action au lieu de rester dans « une gouvernance de rétroviseur », avoir tendance à toujours pointer du doigt le régime précèdent. « Les Burkinabè ont besoin de l’action », ont laissé entendre les députés du CDP.
« Je suis resté sur ma faim en ce qui concerne la prise en charge des ayants droits des victimes du terrorisme, les veuves, les enfants. Je pense qu’il urge qu’on puisse trouver une solution à ces gens », a affirmé Juliette Bonkougou de l’ex-parti au pouvoir. Pour elle, il faut « prendre en charge ces enfants jusqu’à leur majorité parce que leurs parents ont perdu leur vie pour que nous nous puissions vivre ».
Par contre Mme Bonkougou soutient qu’ « on sent (que le Premier ministre est) de bonne volonté. « On sent que de tout son cœur il veut bien faire, il croit à ce qu’il fait mais malheureusement, la foi, la volonté et l’engagement ne suffisent pas parfois », a-t-elle poursuivi.
Quant au groupe parlementaire UPC (Union pour le Changement et le Progrès), il manque « de solennité, de sérieux et de clarté » dans ce discours. Pour ce parti de l’opposition le message est « vague » et le Premier ministre Paul Thiéba « n’a convaincu personne ».
« Le premier ministre a ignoré que c’était un discours solennel. Nous ne nous reconnaissons pas dans ce discours », a confié le député Mathias Ouédraogo de l’UPC.
Pour le député Maxime Koné du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) pour qui c’est un « discours républicain », le chef du gouvernement « est venu livrer un message d’espoir ».
« Il y a trois ans en arrière, les fondamentaux de notre économie étaient au rouge. Aujourd’hui le taux de croissance de six à sept, nous avons une inflation qui est maitrisée », a-t-il noté, souhaitant que « cet embelli économie puisse être ressenti dans le panier de la ménagère ».
Par Daouda ZONGO