Accueil A la une Distribution de vivres: attention aux voleurs du pain des pauvres!

Distribution de vivres: attention aux voleurs du pain des pauvres!

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Les personnes déplacées internes et autres couches vulnérables crient à la famine (Ph. d'illustration)

La crise sécuritaire a plongé de nombreuses populations dans une situation d’insécurité alimentaire au Burkina Faso. De Barsalogho à Kongoussi, en passant par Dédougou, Kaya, et Sebba, et la liste n’est pas exhaustive, les personnes déplacées internes (PDI) et les couches vulnérables classiques, ont atteint le seuil critique.

Confrontées à la violence aveugle que leur imposent les combattants de groupes terroriste et des hommes armés non identifiés (HANI), des familles entières ont fui leurs localités d’origine pour «préserver leur nez». Dans leur fuite, elles ont tout abandonné jusqu’à manquer du minimum vital. Elles sont ainsi frappées par une grave crise alimentaire, contraignant certains à la mendicité.

Les gens souffrent de la faim. Au-delà d’un cri du cœur, c’est une triste réalité que des milliers de personnes vivent au Burkina Faso. La dernière sortie de Médecins Sans Frontières (MSF) confirme la gravité de cette situation alimentaire. En effet, l’Organisation non gouvernementale (ONG) alertait sur la situation des habitants de Sebba dans le Sahel burkinabè, qui se nourrissent, selon elle, de feuilles d’arbres.

A Titao dans le Loroum au Nord ainsi qu’à Foubé dans le Centre-Nord, les populations vivent une grave crise alimentaire. Ces Burkinabè qu’ils soient de l’ouest vers la zone de Nouna, ou de l’est à Fada N’Gourma, ou encore du nord à Titao, ou du sud, impuissants face à ce drame multiplient les cris de détresse afin que l’Etat vienne à leur secours.

Si le Gouvernement, à travers le ministère en charge de l’Action humanitaire, a construit des sites d’hébergement pour ces déplacés de la guerre terroriste, l’assistance alimentaire se fait toujours attendre. Et cette attente n’aurait pas dû durer autant, alors qu’une bonne quantité de vivres ont été offertes par des initiatives privées et des personnes morales. Faut-il attendre le pire, avant de donner à manger aux populations meurtries?

Il y a donc urgence à agir, d’autant plus que l’Etat qui détenait déjà des stocks de sécurité dans les magasins de la SONAGESS, la Société nationale de gestion des stocks de sécurité au Burkina, a reçu des dons de vivres de toutes parts.

Au rang de ces dons, figurent les 1 000 tonnes de maïs offertes par la Loterie nationale burkinabè (LONAB) en réponse à l’appel à la solidarité nationale et internationale lancé par le président du Faso. Il y a également les six tonnes de la CEDEAO pour répondre au besoin humanitaire crucial au Burkina Faso. Pour ne citer que ces gestes.

Il faut déjà se réjouir du lancement, ce vendredi, sous l’égide du chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, himself, de l’«opération spéciale de distribution gratuite de vivres et de cash transfert au profit des personnes vulnérables». Cela devrait soulager un tant soit peu les nombreuses populations vulnérables. A condition que l’initiative aille effectivement en direction des véritables bénéficiaires et que les sacs de maïs ne soient pas détournés au niveau de l’administration ou se retrouvent pas sur le marché, aux mains de commerçants véreux qui maîtrisent l’art de s’enrichir sur le dos, pour ne pas dire le ventre plat, des nécessiteux. Plus que jamais, les brigades de contrôles mises en place dans ce cadre, la société civile dans son rôle de veille, et les autorités soucieuses de la galère des PDI et des couches vulnérables doivent ouvrir l’œil et le bon. Et surtout sévir avec la dernière rigueur, contre tous ceux qui essaieront de voler le pain des pauvres.

Par Siaka CISSE (Stagiaire)