Il s’appelait Ange Didier Houon à l’état civil. Mais dans la vie tout court et le microcosme musical, DJ Arafat, pour ne pas le citer était loin d’être un ange. S’il l’avait été, il aurait du reste perdu ses ailes dans l’accident dramatique qui l’a emporté le 12 août dernier, plongeant le monde des mélomanes ivoiriens et du reste de l’Afrique dans une douleur inénarrable. Le «Yorobo», le «Daïshikan», le «Bérus Sama» ou tout simplement le «Roi du coupé décalé», pour ne pas s’égarer dans les surnoms du «Papa de la Chine» qu’on peut égrener à satiété, n’a laissé personne indifférent, qu’on l’aime ou qu’on le déteste.
Il n’a pas non plus été démon comme voudraient le faire croire ses détracteurs, au vu des mille et une bonnes actions posées durant son passage presque éphémère de 33 ans sur la terre des humains qu’il a fait danser dans une savante harmonie de rythmes et de sons aux bonnes saveurs du Coupé Décalé. Arafat était simplement un artiste qui avait ses caprices comme en avaient d’autres étoiles filantes comme lui, notamment Michaël Jackson, Bob Marley, Brenda Fassie pour ne citer que ces galactiques de la musique. DJ Arafat, au-delà de toutes ses frasques étaient simplement un homme, avec ses qualités et ses défauts.
Même au moment où un dernier hommage, aux allures d’obsèques nationales pour la personnalité qu’il a été, lui sera rendu ce vendredi au stade qui porte le nom d’un autre illustre fils de la Côte d’Ivoire, Félix Houphoët Boigny, DJ Arafat ne cessera pas de déranger. Certes, ses accointances avec des hommes influents tout comme la récupération dont les politiques ont l’art, surtout à la veille des élections auront contribué à cette envergure donnée aux funérailles de l’enfant prodigue de la musique ivoirienne, mais c’est le talent de l’artiste qui a indubitablement fait le reste. En tout cas, DJ Arafat aura dérangé jusqu’à la tombe, ce qui justifie le sérieux que certains accordent à la fameuse liste de personnes interdites d’entrée au stade pour ces funérailles. En tout cas, la «Chine» s’apprête à pousser son Ange vers les cieux ce week-end.
Par Wakat Séra