Accueil A la une DJ Arafat: l’étoile filante du «coupé décalé»

DJ Arafat: l’étoile filante du «coupé décalé»

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L'un des rois du "coupé décalé" s'en est allé (DR)

DJ Arafat est mort! Pour une surprise douloureuse, l’annonce du décès de celui qui à l’état civil s’appelait Ange Didier Houon et plus connu sous son célèbre nom d’artiste, DJ Arafat, en fut bien une. Et pour confirmer cette nouvelle macabre qui a gâché un lendemain de Tabaski que nombre d’Ivoiriens, de Burkinabè et d’Africains entamaient, digérant encore le mouton ingurgité en quantité la veille, il a fallu bien des messages des autorités et de la télévision ivoiriennes. Personne, surtout les fans de l’artistes ne voulaient y croire! Comme le disait cette jeune fille de 16 ans, une Béninoise en vacance à Ouagadougou au Burkina Faso, c’est «une tragédie». Le «Yorobo», le «père des Chinois» en référence à ses fans assimilés à la Chine continentale compte tenu de leur grand nombre, pour ne citer que ces surnoms de l’artiste controversé, mais tout autant adulé, était une véritable icône de la musique ivoirienne, comme l’ont été sa mère «Tina Spencer» et feu son père Pierre Houon. Sa réputation a tout naturellement traversé les frontières de la Côte d’Ivoire.  Auréolé de plusieurs distinctions qui l’ont placé dans l’estime des mélomanes mais surtout au sommet du «coupé-décalé», genre musical né sur les bords de la lagune Ebrié, avec comme géniteur Douk Saga, lui aussi décédé le 12 octobre 2006,à la fleur de l’âge (32 ans),  l’artiste savait créer le buzz autour de lui.

Les clashs avec d’autres artistes, c’était le lot de patron du «Yorobo Gang», décédé ce lundi 12 août 2019 des suites d’un accident de la circulation, alors qu’il était sur sa moto. Ce n’est pas fortuit si à sa mort, les autorités ivoiriennes ont appelé au calme et à la raison. Surtout qu’en Afrique derrière chaque décès, les proches et amis du défunt trouvent toujours la main de quelqu’un. Il est immédiatement lancé une fatwa contre cette personne indexée, souvent quelqu’un avec qui le disparu à eu maille à partir. Et ceux ou celles avec qui DJ Arafat n’étaient pas en odeur de sainteté, il y en avait un bon nombre. L’artiste n’avait pas sa langue dans sa poche et était un brin provocateur. Certes son talent est indiscutable, mais il était loin de faire l’unanimité socialement parlant. Toutes les occasions étaient bonnes pour lui pour en découdre avec ces adversaires. Mais tout cela, même les écarts entre le jeune musicien, il n’avait que 33 ans, selon des observateurs bien avisés de la scène musicale, n’était que caprices de star. Et star, le roi indéboulonnable du coupé décalé l’était. Il figure même dans le cercle très réduit des «étoiles filantes», de la musique, de la politique, ou du sport, que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main dans chaque génération. DJ Arafat, aura marqué son passage sur terre, et surtout dans la galaxie musicale africaine, lui dont les albums s’arrachent comme de petits pains et les spectacles étaient des moments de plaisir inestimable pour les «Chinois» en délire.

Un artiste ne meurt jamais, surtout pas en Afrique où «les morts ne sont pas morts». DJ Arafat, que ton immense œuvre parle pour toi sur cette terre des hommes où tout passe, comme ta vie vient de passer, au guidon d’une simple moto. Salut l’artiste!

Par Wakat Séra