Deux explosions ont frappé la capitale afghane Kaboul en pleine heure de pointe lundi matin, tuant au moins 25 personnes et faisant 49 blessés. Un photographe de l’AFP et plusieurs journalistes ont été tués dans l’attentat.
Un double attentat-suicide, dont un perpétré au milieu des journalistes, a frappé un secteur proche du siège des renseignements afghans (NDS) à Kaboul à l’heure de la rentrée des bureaux, lundi 30 avril, faisant au moins 25 morts selon un premier bilan officiel. L’organisation de l’État islamique a revendiqué l’attaque en s’en prenant dans un communiqué aux « apostats des forces de sécurité et des médias ».
La seconde explosion s’est produite quelques minutes après la première, visant les reporters accourus sur place, a confirmé le porte-parole de la police de Kaboul Hashmat Stanikzai.
Mort d’un photographe de l’AFP
Au moins cinq journalistes, dont un photographe de Reuters, figurent parmi les blessés, d’après l’agence de presse anglo-saxonne.
Selon une source sécuritaire, le kamikaze qui a visé la presse s’était préalablement glissé parmi les reporters, « muni d’une caméra ».
Le photographe de l’AFP tué lors de l’explosion s’appelait Shah Marai. Il était chef du bureau à Kaboul et travaillait pour l’AFP depuis 1996. Il a notamment contribué à la couverture pour l’agence de l’invasion américaine de 2001.
Un reporter de la BBC tué dans le Sud-Est
Le premier attentat, perpétré par un kamikaze à moto, s’est produit peu avant 8 h près du siège des services de renseignement afghans (NDS) a précisé le porte-parole du ministère de l’Intérieur Najib Danish : « Un kamikaze circulant à bord d’une moto s’est fait exploser devant un cours d’anglais dans le secteur de Shash Darak ».
Selon lui, plusieurs bureaux du NDS se trouvent dans ce secteur « mais l’explosion a eu lieu devant le cours d’anglais ».
Le siège du NDS avait été la cible d’un attentat-suicide en mars : un kamikaze à pied avait franchi le barrage de police et s’était fait exploser à l’entrée des bureaux. Cette attaque intervient une semaine après un attentat-suicide dans un centre d’enregistrement électoral de la ville qui a fait 60 victimes.
Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier pour les médias de l’histoire de l’Afghanistan, pays particulièrement dangereux où plus de 80 journalistes et employés d’organes médiatiques ont été tués depuis 2001, dont 20 rien que l’an dernier.
Par ailleurs, lan BBC a annoncé qu’un reporter afghan de la radio-télévision britannique à Kaboul a été tué par balles lundi à Khost, dans le sud-est de l’Afghanistan. « C’est avec une immense tristesse que la BBC confirme la mort de notre reporter afghan Ahmad Shah à la suite d’un attentat », a indiqué le média britannique dans un communiqué.