Le Porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Ravina Shamdasani, dans un communiqué, ce mardi 25 avril 2023, demande qu’«une enquête complète et indépendante» soit menée sur ce qui s’est passé à Karma, dans le Nord du Burkina et qui est qualifié de «drame» par des ressortissants de ce village.
Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU qui cite des informations faisant cas d’ «hommes armés en uniforme», qui «ont encerclé le village de Karma, dans la province septentrionale du Yatenga, et ont tiré au hasard sur des personnes» faisant plusieurs victimes, appelle à «une enquête complète et indépendante» sur ces meurtres.
«Des sources dans la ville voisine de Ouahigouya ont rapporté avoir entendu des coups de feu à 7 heures du matin, le 20 avril, trois heures après avoir vu des hommes en treillis militaire à bord de véhicules et de motos se diriger vers Karma», affirme le porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Ravina Shamdasani dans son communiqué.
M. Shamdasani souhaite que l’enquête annoncée par le procureur de la ville de Ouahigouya soit «rapide, approfondie, indépendante et impartiale et doit aboutir à des poursuites crédibles, si l’on veut mettre fin à ces violations flagrantes».
Le 15 avril 2023, une position des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a été attaquée à Aorèma, à 15 km de Ouahigouya. Selon le communiqué de l’ONU, «des témoignages crédibles indiquent que les assaillants ont accusé les habitants du village d’abriter des membres du groupe musulman Jamaat Nusrat al-Islam wal, un groupe terroriste et d’autres groupes armés non étatiques».
«Nous appelons toutes les parties au conflit au Burkina Faso à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en s’abstenant de prendre pour cible des civils et des biens de caractère civil», lit-on dans le document du porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme qui soutient que «prendre délibérément pour cible des civils ou des personnes ne participant pas directement aux hostilités constitue un crime de guerre».
Selon M. Shamdasani, «il s’agit de l’une des nombreuses autres attaques signalées contre des civils» ces derniers mois, rappelant que «le 9 novembre de l’année dernière, au moins 50 civils ont été tués» dans des «villages près de la ville de Djibo», entre autres. Il appelle les autorités à publier les conclusions des enquêtes qui ont été annoncées.
Dans un communiqué, des ressortissants du village de Karma qui ont qualifié la tuerie qui a eu lieu de «drame», ont expliqué, selon eux, comment les événements se sont déroulés.
Par Wakat Séra