Le premier adjoint au maire de Solhan, Sou Issoufi, a affirmé ce mardi 15 juin 2021 face à la presse à Ouagadougou, que «dans la nuit du samedi à dimanche (6 juin), les terroristes sont revenus après la première attaque et ils ont pillé d’autres boutiques et incendié le Centre santé et de promotion social (CSPS) de Solhan».
Le premier adjoint au maire de Solhan, localité ayant subi la furie des terroristes dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 juin, et le maire de Sebba, se sont exprimés sur l’attaque barbare au cours d’une conférence de presse animée par les responsables de l’Association des ressortissants du Yagha (ARY) dans la capitale burkinabè.
Sur la polémique du retour des assaillants qui seraient revenus à Solhan après le massacre qui a fait 160 morts selon des sources non officiels, M Issoufi confirmera que les terroristes sont effectivement revenus dans la nuit du samedi à dimanche pour continuer leur sale besogne qui s’est résumée cette fois-ci à des dégâts matériels.
A propos, également de la polémique sur le bilan de l’attaque, en tant qu’autorité communale, Sou Issoufi a demandé de « maintenir toujours les 132 puisque depuis que les 132 ont été enterrés, personne n’est venue jusqu’à ce jour personne n’est venue découvrir un corps au niveau la brousse ou dans un trou quelque part ». « Même hier, il y a le syndicat des orpailleurs et des Volontaires de Défense pour le Patrie (VDP) qui ont fouillé dans les trous abandonnés comme on dit que les gens pouvaient rester dedans, mais ils n’ont découvert aucun corps », a-t-il soutenu son point de vue.
A en croire le premier adjoint au maire, au niveau de la sécurité de la zone, « depuis le 7 juin, il y a une unité sécuritaire qui est descendue au niveau de Solhan. Et on enregistre même des retours à Solhan ».
Mais sur l’explication de la non réaction de l’armée qui a un détachement situé à Sebba, à une quinzaine de kilomètres de Solhan, l’autorité communale de la ville meurtrie a plutôt demandé de louer et saluer le courage et l’action des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui ont permis d’enterrer les corps des 132 personnes, tuées pour la plupart à bout portant. « L’unité de Sebba était à Solhan dans la matinée après l’attaque », a-t-il précisé avant d’ajouter que c’est le dimanche dans la soirée que les autorités ont atterri sur les lieux du crime.
Quant à la question d’éventuels disparus, Sou Issoufi a signifié que la commune « n’a pas disparu à ce jour enregistré ».
Le maire de Sebba, Amadou Boubacar quant à lui, a indiqué qu’« en tant que ville hôte, nous avons procédé au recensement des déplacés et des vivres leur ont été distribués ». « Les groupes attaquent les édifices de l’Etat. Tout ce qui est symbole de l’Etat, ils attaquent. Donc en gros, ils attaquent l’Etat », a-t-il fait remarquer.
Pour le maire de Solhan et de Sebba, les raisons pour lesquelles les assaillants attaquent les populations civiles ne sont pas connues et les groupes armés ne sont pas aussi identifiés. Mais, l’ensemble de leur œuvre ignoble, concourt à s’attaquer à tous les symboles de l’Etat ». Alors ces deux autorités communales et les dirigeants, unanimement estiment que vu le niveau d’insécurité grandissant dans la zone aujourd’hui, le Yagha « a vraiment besoin d’un engagement total des FDS, des VDP et de toute la population ».
A écouter ces deux autorités communales du Yagha, la situation sécuritaire actuelle de la zone n’a pas évolué. « En dehors de Sebba et de Mansila, il est difficile d’accéder aux autres villages », a soutenu le président de l’ARY, Amadou Diallo qui a ajouté que « des actions de l’armée se poursuivent mais la situation est toujours alarmante ».
Selon toujours le discours de M. Diallo, l’attaque a commencé au niveau d’un site aurifère. « Les attaques se font la plupart du temps au niveau des sites aurifères. Ce qui intéresse les terroristes, c’est la richesse de cette province. Il y a beaucoup de sites aurifères dans cette zone qui sont attaqués. Les VDP ont été aussi un élément déclencheur », a-t-il déclaré.
Pour les conférenciers du jour, les besoins urgents d’à peu près 8 000 Personnes déplacées internes (PDI) se résument à se reloger, se soigner, s’alimenter, se vêtir et ensuite être sécurisés. C’est-à-dire, les besoins primaires dont tout être humain a besoin avant qu’on envisage de d’actions fortes pour que ces PDI retrouvent leur terre pour mener leurs activités agricoles et pastorales.
Par Bernard BOUGOUM