Le premier janvier 2019 a été marqué par le massacre de nombreux Peulhs, 210 affirment les membres du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC). Un mois après cette tragédie inédite, qui a vu un groupe d’autodéfense s’en prendre à une communauté, Dr Daouda Diallo, vice-président et porte-parole du CISC s’en remet à la justice, car, pour lui, toujours, «force reste à la loi».
Wakat Séra: Un mois après le drame de Yirgou quels sont les sentiments qui vous animent?
Dr Daouda Diallo: Ce sont des sentiments de tristesse et de choc jamais égalés que nous ressentons.
Y’a-t-il un début de justice?
Début timide, oui, car le procureur du TGI (Tribunal de grande instance, NDLR) de Kaya s’est auto-saisi du problème et, nous l’espérons, est à pied d’œuvre pour son règlement judiciaire. Les suspects sérieux et criminels sont toujours en divagation, accordent des interviews à visage découvert. Ils sont armés, continuent de menacer et d’enlever les populations. Le dernier cas c’était le 28 janvier dernier avec l’enlèvement d’un Peulh d’une quarantaine d’années du nom de Alaye Idrissa Diallo. Fort heureusement, grâce à des pressions multiformes, il a été retrouvé.
Comment vivent les miraculés de cette tragédie?
Les survivants vivent dans la peur, la psychose d’être agressés encore. Les besoins élémentaires sont difficilement couverts.
Comment conjurer le mauvais sort pour que plus jamais le Burkina Faso ne vive un Yirgou 2?
Le pouvoir doit s’assumer pleinement. La justice doit sévir car force reste à la loi. Les milices défiant l’autorité de l’État doivent être dissoutes. Le délit de faciès doit être banni.
Par Wakat Séra