Ceci est l’intégralité de l’entretien avec la représentante des États-Unis auprès des Nations unies, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield. En liaison depuis Libreville au Gabon, l’ambassadrice Thomas-Greenfield a évoqué son déplacement au Mali, au Niger et au Gabon.
Modératrice : Bonjour à tous du Centre médiatique régional pour l’Afrique du département d’État des États-Unis. Je voudrais souhaiter la bienvenue à nos participants de l’ensemble du continent et je vous remercie tous de prendre part à cette discussion. Aujourd’hui, nous avons le grand plaisir de nous trouver en compagnie de la représentante des États-Unis auprès des Nations unies, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield. L’ambassadrice Thomas-Greenfield évoquera son déplacement au Mali, au Niger et au Gabon. Elle est maintenant en liaison depuis Libreville au Gabon.
Nous commencerons l’appel d’aujourd’hui par les propos liminaires de l’ambassadrice Thomas-Greenfield ; nous passerons ensuite à vos questions. Nous essaierons de répondre au plus grand nombre possible d’entre elles dans le temps qui nous est imparti.
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À titre de rappel, le point de presse d’aujourd’hui est officiel, et sur ce, je vais céder la parole à Madame l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield pour son allocution d’ouverture.
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Merci Marissa, et merci à vous tous pour votre participation.
Je viens de terminer un excellent déplacement au Mali et au Niger dans le cadre d’une délégation du Conseil de sécurité, et je suis aujourd’hui au Gabon, qui siègera au Conseil de sécurité à partir de janvier 2022.
À chaque escale, j’ai rencontré nos partenaires stratégiques pour évoquer nos objectifs communs en ce moment important pour nos relations au Sahel et en Afrique centrale.
Au Mali, dans le cadre de la délégation du Conseil de sécurité et lors de réunions séparées, j’ai rencontré le gouvernement de transition, notamment le président et le Premier ministre, pour discuter de l’importance du retour du Mali à un régime constitutionnel par le biais d’élections démocratiques et du rôle essentiel que joue la MINUSMA pour la promotion de la paix et de la sécurité.
Lors de ces réunions, ainsi que des discussions avec la société civile malienne, les représentants du comité de suivi de l’Accord d’Alger et l’équipe de médiation internationale, nous avons réaffirmé que les États-Unis continuent de soutenir fermement le peuple malien et ses aspirations à la démocratie, à la paix, au développement et au respect des droits de l’homme.
Nous sommes ensuite allés au Niger, également avec le Conseil de sécurité, et nous avons poursuivi les discussions avec des membres du gouvernement, dont le président et les représentants de la Force conjointe du G5 Sahel, sur l’importance des institutions démocratiques dans la région et la propagation rapide de l’instabilité et de l’extrémisme violent dans tout le Sahel.
Lors de mes discussions bilatérales, nous avons recherché des moyens de collaborer sur nos objectifs communs, en particulier pendant la durée restante du mandat du Niger au Conseil de sécurité.
J’ai personnellement félicité le président Bazoum pour la première passation du pouvoir d’un président démocratiquement élu à un autre au Niger.
Nous travaillons en étroite collaboration avec les institutions et partenaires africains, en particulier le G5 Sahel et la CEDEAO, ainsi qu’avec des partenaires internationaux, pour renforcer les capacités institutionnelles civiles afin de faire face aux défis persistants dans cette région.
Et enfin, ici au Gabon, j’ai participé à des réunions productives avec le gouvernement. Je l’ai félicité pour la récente élection du Gabon au Conseil de sécurité des Nations unies, qui témoigne du rôle du Gabon en tant que leader mondial dans le domaine climatique et régional en matière de promotion de la paix.
Ce leadership est tellement important, car le délai dont nous disposons pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius se réduit. Et en ce moment, les dirigeants mondiaux – dont le président Bongo – se réunissent à Glasgow pour assister à la COP26.
Le président Bongo s’est affirmé en tant que champion de l’Union africaine sur la question du changement climatique, et montre la voie à suivre en protégeant la forêt du bassin du Congo, un absorbeur net de dioxyde de carbone dont le monde entier bénéficie.
La protection de la sécurité des précieuses forêts du Gabon est primordiale pour notre lutte contre le changement climatique, et je suis ravie d’avoir vu ces efforts de mes propres yeux à l’arboretum Raponda Walker ce matin même.
Tout au long de la visite, j’ai souligné le fait que les États-Unis dialoguent régulièrement avec les pays africains en tant que partenaires sur la voie de nos objectifs communs et dans le cadre de nos priorités mondiales et régionales, notamment la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Et dans le cadre de cet engagement, j’ai eu la grande fierté de recevoir à mon arrivée au Mali et au Gabon de nouvelles cargaisons de vaccins contre la COVID-19 fournis par le peuple américain. Au Niger, j’ai été témoin de l’administration de vaccins donnés par les États-Unis. Ce don répond à un seul objectif : affronter et vaincre ensemble cette pandémie.
Nous entendons faire progresser nos priorités mondiales et régionales communes avec nos partenaires africains, et nous nous engageons à travailler avec et dans le cadre des institutions africaines.
Nous avons noué un partenariat de longue date avec l’Union africaine, comme en témoigne notre collaboration dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.
Et nous travaillons avec les gouvernements et les entreprises, les entrepreneurs, la société civile d’Afrique et le secteur privé américain et les institutions financières internationales pour accélérer une croissance économique équitable et durable sur l’ensemble du continent.
Nous espérons notamment promouvoir l’esprit d’entreprise et le dynamisme des femmes et des jeunes en Afrique, et encourager les gouvernements africains à faire de même.
Ce déplacement a été très productif. Il s’inscrit dans la lignée d’une série de réunions de haut niveau récentes en Afrique, et j’ai eu la fierté de réaffirmer nos engagements avec nos partenaires au Mali, au Niger et au Gabon.
Après cette vue d’ensemble, c’est avec grand plaisir que je répondrai à vos questions. Je vous repasse la parole, Marissa.
Modératrice : Merci Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield. Nous allons maintenant commencer la partie questions et réponses de l’appel d’aujourd’hui. Nous vous demandons de vous limiter à une seule question en rapport avec le sujet du point de presse d’aujourd’hui : ce déplacement de l’ambassadrice Thomas-Greenfield au Mali, au Niger et au Gabon.
Notre première question concerne votre séjour au Gabon. « Le Gabon est l’un des cinq pays africains qui ont participé au Sommet du président Biden sur le changement climatique en avril. Pourquoi le changement climatique est-il un problème dont les gouvernements africains et leurs citoyens doivent se préoccuper ? Et que font les États-Unis pour aider les petits états africains à lutter contre le changement climatique ? »
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Permettez-moi de commencer par dire, tout d’abord, que nous félicitons le Gabon pour son rôle à la COP26 et son leadership dans la lutte contre le changement climatique dans la forêt du bassin du Congo. En tant que champion de l’Union africaine dans la lutte contre le changement climatique, le président Bongo a fait la preuve d’un leadership africain impressionnant face au changement climatique. Mais je pense que la réponse à cette question, encore une fois, est très simple : les citoyens africains doivent se soucier du climat, du changement climatique, car cela les affecte chaque jour, et nous le constatons lorsque nous voyageons sur le continent. Cette question a été soulevée pendant que j’étais au Niger, car le climat a un impact sur les moyens de subsistance dans ce pays. Le climat contribue à l’insécurité.
Nous devons donc travailler en partenariat avec les pays africains pour faire face à cette crise, et je pense que sans efforts considérables de la part de tous les pays pour aboutir au zéro net d’ici le milieu du siècle, nous ne serons tout simplement pas en mesure de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré. Et c’est pourquoi la 26ème Conférence annuelle des Nations unies sur le climat qui se déroule la semaine prochaine est si cruciale.
Modératrice : Merci. Ensuite, nous passerons en direct à Julian Pecquet de Jeune Afrique et de The Africa Report. Monsieur Pecquet, vous pouvez poser votre question.
Question : J’aimerais vous poser des questions sur les informations selon lesquelles la Russie bloquerait la nomination d’un groupe d’experts pour surveiller les violations des sanctions de l’ONU dans cinq pays africains, notamment le Mali, la République centrafricaine, la RDC, où le Niger participe à des opérations de maintien de la paix.Je me demandais dans quelle mesure l’administration Biden est préoccupée par cette question, si ce point a été soulevé pendant votre déplacement, et si les États-Unis font quelque chose sur le front diplomatique pour faire face à l’obstruction russe en ce qui concerne les missions de l’ONU en Afrique.Merci.
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Eh bien, écoutez, cette question n’a pas été soulevée pendant le déplacement, heureusement, mais c’est une question que nous entendons aborder dans le cadre du Conseil de sécurité. Nous savons que pour que le Conseil fonctionne et fonctionne efficacement, les membres du Conseil – et en particulier ceux du P5 – nous devons parvenir à coopérer. Et c’est un domaine où nous rencontrons des difficultés, et je peux vous dire que travaillons au niveau diplomatique pour résoudre ces problèmes et que nous essayons de les résoudre très, très rapidement.
En ce qui concerne ce que nous faisons, je n’entrerai pas dans les détails dans le cadre de cet appel, mais sachez que nous travaillons à ces questions.
Modératrice : Merci. La question suivante nous a été envoyée du Royaume-Uni, d’African Voices Platform. C’est une question de M. Baillor Jalloh : « En tant que diplomate très expérimentée ayant servi en Afrique de l’Ouest, quel rôle jouez-vous pour garantir le respect de la volonté du peuple – la démocratie – dans la sous-région et aussi pourquoi la Guinée n’a-t-elle pas été incluse dans votre visite, puisque la situation de tous ces pays est similaire ? »
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Merci pour cette question. Et encore une fois, les États-Unis privilégient les relations directes avec les peuples de l’ensemble du continent africain. Nous avons la même priorité que tous nos partenaires en ce qui concerne des institutions démocratiques fortes et une bonne gouvernance. La protection des droits de l’homme est au cœur de notre identité. C’est une valeur fondamentale pour les États-Unis. Et notre soutien à une gouvernance démocratique, centrée sur les citoyens, centrée sur les personnes et au respect des droits de l’homme fait également partie intégrante de notre stratégie sur le continent africain.
Je sais qu’il y a eu des reculs inquiétants au niveau de… de la démocratie, de l’espace civique, et du respect des droits humains dans certaines régions du continent, et cela me préoccupe personnellement. Après plus de 35 ans régulièrement sur le continent africain, j’ai vu de nombreux changements se produire et je vous dirai maintenant que les changements que – certains des changements que je vois sont très, très préoccupants, et je pense que nous devons travailler pour y remédier.
Sur le fait de ne pas faire escale en Guinée, il s’agissait d’un voyage axé sur le Conseil de sécurité et le Sahel.Nous nous sommes donc rendus au Mali et au Niger pour cette raison, et j’ai profité de ce temps passé sur le continent pour m’arrêter également au Gabon puisqu’il s’apprête à intégrer le Conseil de sécurité, et j’ai voulu échanger avec les dirigeants sur les domaines d’intérêt mutuel et de coopération potentielle au Conseil à leur entrée en janvier.Je reviendrai sur le continent.Le Ghana va également siéger au Conseil, et je tiens à dialoguer avec le gouvernement ghanéen, et la Guinée sera certainement à notre programme à un moment donné dans le futur.Mais nous avons une secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, et je peux vous assurer que le bureau chargé des Affaires africaines travaille directement sur la situation en Guinée.
Modératrice : Merci. La question suivante nous est adressée par Pamela Falk de CBS News aux États-Unis, la question de Pamela est la suivante : « Les dirigeants du Mali et du Niger, au Sahel, voient-ils une crise économique et politique en Afrique, comme l’a dit le secrétaire général de l’ONU, « une prolifération de coups d’État » » ?
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Oui, nous venons de voir le coup. En fait, nous observons l’évolution de la situation au Soudan. Donc je peux dire que nous sommes préoccupés. Je ne peux parler que de ce que les États-Unis voient en Afrique. Nous pensons qu’un continent bien gouverné et sûr est une condition préalable indispensable à la croissance économique, et nous adoptons une approche holistique des défis de sécurité. Nous savons qu’assurer la sécurité, la bonne gouvernance et le développement sur le continent, qui se renforcent mutuellement et sont, je pense, complets, contribuera à la prospérité économique sur le continent africain. Ce sont deux choses indissociables.
Et je crois que les dirigeants et les organisations du monde entier, y compris le Conseil de sécurité, l’Union africaine, ainsi que d’autres, ont condamné unanimement les prises de pouvoir par les militaires. Comme je l’ai dit, nous observons actuellement celui du Soudan où les autorités militaires ont pris le pouvoir. Nous sommes préoccupés par la situation en Guinée, où nous avons également vu l’armée prendre le pouvoir. Nous avons assisté à deux coups d’État au Mali en moins d’un an. Tout cela est très, très préoccupant et nous pensons que le peuple doit être l’élément central de tout pays, et en particulier en ce qui concerne la situation au Soudan, le peuple soudanais doit être autorisé à manifester pacifiquement et le gouvernement de transition dirigé par des civils doit être rétabli. Ces pays ne pourront pas autrement garantir la prospérité économique de leur population.
Modératrice : Merci. Nous passerons ensuite en direct à Simon Ateba de Today News Africa. Monsieur Ateba, veuillez poser votre question.
Question : Merci. Merci Madame l’ambassadrice. Merci de répondre à ma question. Je m’appelle Simon Ateba de Today News Africa à Washington, où il est 4h40 du matin.
Madame l’ambassadrice, comme vous venez de le dire, le président du Mali a été renversé. Le président guinéen a été renversé. Le Premier ministre soudanais a été renversé. Le président du Tchad a été tué. Le président tunisien a renversé le parlement, limogé son Premier ministre et consolidé son pouvoir. Pendant ce temps, le Premier ministre éthiopien bombarde le Tigré et a recours à des moyens antidémocratiques pour consolider son pouvoir. Et il est question de possibles coups d’État et d’instabilité au Nigeria et au Cameroun. Il semble que l’Afrique suive la Chine. Le président Biden lâche-t-il l’Afrique ? Manque-t-il au respect de sa promesse de défendre la démocratie face à l’autocratie ? Et puisque les réseaux sociaux jouent un rôle important dans les nouvelles tendances de désinformation et de coups d’État en Afrique, le gouvernement américain échoue-t-il à soutenir les médias indépendants et les militants susceptibles de défendre la démocratie ? Le gouvernement américain doit-il aller au-delà de la condamnation et de l’inquiétude et habiliter les médias et les militants indépendants ?
Modératrice : Merci.
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : J’ai compris les questions, Simon. [Rire.] Elles se résument toutes en une seule. Et non, l’administration Biden ne laisse pas tomber l’Afrique. Nous avons pris des engagements envers ce continent, nous dialoguons avec le continent, et malgré les coups d’État que vous avez énumérés, il y a des points positifs sur tout le continent. Le Niger, par exemple, est un pays extraordinaire où l’on a assisté à la première passation de pouvoir à un président élu, le président Bazoum, et nous voyons d’énormes opportunités dans ce pays. C’est le phare du continent africain.
Il y a des pays comme le Ghana où nous assistons à des élections démocratiques qui ont conduit à un gouvernement stable, et ils ont connu une transition démocratique après l’autre. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas préoccupés par la situation en Éthiopie, et nous savons que la solution à cette situation n’est pas militaire. Nous voyons des Éthiopiens tuer des Éthiopiens, et nous devons nous efforcer d’encourager le gouvernement et toutes les autres parties prenantes à ce conflit à négocier et à trouver une solution pour permettre au peuple éthiopien d’aller de l’avant et de revenir à la prospérité qu’a connue l’Éthiopie.
Nous sommes de fervents partisans de la presse libre. Nous l’encourageons partout où nous allons. Nous parlons aux gouvernements et nous leur parlons honnêtement de l’importance de permettre une presse libre. Et nous défendons inlassablement les libertés de la presse et les droits de la société civile.
Encore une fois, nous observons ces tendances inquiétantes que vous décrivez, mais nous voyons également des signes positifs sur le continent africain. Et je dirais que la jeunesse africaine en est un. Je rencontrerai de jeunes participants africains au programme YALI ici au Gabon aujourd’hui, et je peux vous dire sans aucun doute que ces jeunes de l’ensemble du continent en sont vraiment l’avenir. Et à Washington, où vous vous trouvez, je vois également en vous l’avenir et le fait de pouvoir vous fournir à tous sur cet appel des informations précises que les gens peuvent utiliser pour prendre des décisions concernant leur avenir. La désinformation est un énorme problème, mais c’est en vous que réside la solution à ce problème.
Modératrice : Merci. La question suivante nous vient en direct du Sénégal de Carley Petesch d’AP. Carley, vous pouvez poser votre question.
Question : Merci. Je suis Carley Petesch de The Associated Press, et merci Madame l’ambassadrice.
Après votre – il s’agit spécifiquement du Mali. Après vos entretiens, le gouvernement de transition a dit assez fermement qu’il devra tenir des réunions – des réunions supplémentaires en décembre et des discussions sur le respect de la date des élections de février. Pouvez-vous nous parler des craintes selon lesquelles les élections pourraient ne pas avoir lieu en février, et ce qui est fait pour y remédier, ou ce qui sera fait ?
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Écoutez, nous avons été très clairs, en tant que Conseil de sécurité, au Mali, sur le fait qu’ils devaient mettre en place, immédiatement, des plans pour faire avancer l’organisation des élections. Et le 27 février était une date qu’ils s’étaient fixée, et nous nous sommes associés à la CEDEAO pour leur demander de respecter cette date. Il s’agit d’un gouvernement de transition et pour que ce pays commence à progresser sur la voie des réformes, ce que ce gouvernement a reconnu, il doit y avoir un gouvernement civil permanent pour lancer le processus d’instauration de ces réformes.
Nous espérons donc que le gouvernement aura écouté le Conseil, les 15 membres qui l’encouragent à faire ce qu’il faut pour son peuple et à entamer le processus de mise en place d’un calendrier et de préparatifs en vue de la tenue d’élections.
Modératrice : Merci. Nous allons maintenant aller en direct à Pearl Matibe du Zimbabwe. Pearl, vous pouvez poser votre question.
Question : Il est tôt le matin ici à Washington, Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield, je tiens seulement à vous remercier de tout cœur pour votre disponibilité pour cet appel, et je ne doute pas que vous savez que le quatrième pouvoir et les journalistes sont essentiels à une démocratie saine. Et donc vraiment pour faire notre devoir vis-à-vis de notre public, je suis sûre que vous êtes consciente qu’une partie de notre travail consiste également à faire en sorte que vous assumiez également vos responsabilités.
Ma question est donc la suivante, et j’ai suivi de très près votre déplacement en Afrique du Nord. J’espère que vous vous rendrez plus au sud en Afrique australe où l’Afrique du Sud et d’autres pays de la région jouent un rôle vital en Afrique. Voici ma question : il y a à peine deux jours, le sénateur Risch, qui siège au comité des Relations étrangères du Sénat, a publié une déclaration dont je vais juste citer une partie pertinente à ma question. Il dit, je cite : « L’élection d’aujourd’hui au Conseil des droits de l’homme des Nations unies est une imposture. Tous les pays, y compris les États-Unis, se présentent sans opposition. Les États-Unis ne devraient pas légitimer un organisme auquel siègent des auteurs de violations des droits humains, comme la Chine, le Venezuela et Cuba. Le conseil continue par ailleurs à consacrer de manière disproportionnée la majorité de son temps et de son attention à persécuter notre allié. » Il poursuit brièvement par ces propos : « L’administration Biden se félicitera de réintégrer cet organe imparfait. Il l’aura toutefois fait sans obtenir les réformes nécessaires et sans veiller au respect des droits humains dans le monde. »
Je voulais donc que vous nous disiez, Madame l’ambassadrice, pour assumer notre responsabilité vis-à-vis de notre public, comment, au cours de ce déplacement, vous avez contribué à le faire avec ces pays qui, en premier lieu, vous rejoignent au Conseil de sécurité, comment comptez-vous le faire au Conseil des droits de l’homme ? Et ce qui est pertinent aux questions abordées aujourd’hui, un rapporteur spécial des Nations unies a en fait publié une déclaration aujourd’hui au Zimbabwe appelant les États-Unis à lever leurs sanctions ciblées contre le Zimbabwe, et il y a eu un tollé général et une levée de boucliers, un rejet de cette déclaration de presse du bureau des Nations unies à Harare. Je me demande si vous pourriez en parler. Merci beaucoup.
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Eh bien, cela fait beaucoup de choses.Et je – permettez-moi de commencer par dire que j’apprécie beaucoup le sénateur Risch.Je me suis beaucoup entretenue avec lui depuis que j’ai eu mon audience, donc je connais son point de vue et celui d’un certain nombre de sénateurs et de membres du Congrès sur notre retour à la Commission des droits de l’homme.
Nous craignons également qu’il y ait des membres de la Commission des droits de l’homme qui ne les respectent pas. Mais nous croyons fermement que si nous ne sommes pas présents au sein de cette instance, nous ne pourrons pas nous opposer à leurs actions, et ce n’est qu’en étant à la table des négociations avec eux que nous pourrons les pousser sur ces efforts. Un membre du Congrès nous a dit : « Nous ne choisissons pas toujours avec qui nous nous asseyons à la table des négociations. Cela ne veut pas dire que l’on ne doit pas s’y asseoir. » C’est une façon de s’assurer que nos priorités sont également prises en compte, notamment en nous opposant à la focalisation injuste sur l’un de nos alliés, sur Israël, comme l’a mentionné le sénateur Risch. Nous savons que lorsque nous y étions, il y avait moins de résolutions contre – critiquant Israël. Il y avait plus de résolutions qui critiquaient certains des autres violateurs des droits de l’homme présents dans cette instance.
Ce n’est donc pas une institution parfaite.En fait, c’est une institution extraordinairement imparfaite, mais c’est avec cela que nous devons travailler, et nous allons faire de notre mieux pour œuvrer au sein du Conseil des droits de l’homme pour nous assurer qu’il fait ce qu’il se doit pour tous les peuples du monde.
Et je n’ai pas vu le rapport du rapporteur spécial sur le Zimbabwe, mais permettez-moi d’être claire : nos sanctions ciblent les personnes et les institutions qui commettent des violations des droits humains, et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour garantir que ces sanctions n’affectent pas la population.Ce qui se passe au Zimbabwe est le résultat de politiques malavisées au Zimbabwe.Ce qui se passe au Zimbabwe est la conséquence de son gouvernement ;ce n’est pas une conséquence de nos sanctions.Et nous nous opposerons toujours à toute critique à notre égard selon laquelle nos sanctions ont un impact injuste sur la population.Et vous verrez certainement que nous serons critiqués pour cela.Nous sommes critiqués pour cela par le gouvernement car ils savent qu’ils sont responsables de ces actes, et je regrette que le rapporteur spécial ait pris la décision de faire figurer cela dans son rapport.
Je crois que l’on me dit que c’est peut-être la dernière question, Marissa. Encore une, me dit-on.
Modératrice : Non, en fait, je crois que c’est – c’est la dernière question. Alors merci à tous. C’est tout le temps dont nous disposons aujourd’hui. Madame l’ambassadrice Linda Thomas- Greenfield, avez-vous un mot de conclusion ?
Madame l’ambassadrice Thomas-Greenfield : Eh bien, encore une fois, je tiens à vous remercier toutes et tous. J’aime le point qu’a soulevé – je pense que c’était – que Pearl a fait valoir, selon lequel il vous appartient également de me demander des comptes, et j’accepte cette responsabilité. Je sais que je suis ici pour servir le peuple américain et que vous pouvez m’aider à mieux exercer mes fonctions en me faisant part des questions vous pourriez avoir.
Je peux donc vous dire que vous pouvez toujours compter sur moi pour être à votre disposition et pour dialoguer avec vous tous pendant mon mandat à ce poste.
Modératrice : Voilà qui conclut le point de presse d’aujourd’hui. Je tiens à remercier Madame l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, représentante des États-Unis auprès des Nations unies, de nous avoir parlé aujourd’hui et tous les journalistes pour leur participation.
Si vous avez des questions sur le point de presse d’aujourd’hui, vous pouvez vous mettre en contact avec le Centre médiatique régional pour l’Afrique à l’adresse AFMediaHub@state.gov.Merci.