La Coordination nationale des syndicats de l’Education (CNSE) du Burkina, a exprimé ce samedi 13 avril 2019, face à la presse, son «insatisfaction» par rapport aux conclusions de la mise en œuvre du protocole d’accord qu’elle a signé avec le gouvernement. Elle a annoncé un mouvement d’humeur pour dénoncer «la nonchalance» des autorités.
Les membres de la CNSE ont fait ce samedi, le point sur la mise en œuvre du protocole d’accord. Le bilan est loin d’être «satisfaisant», selon ce regroupement des syndicats de l’éducation nationale.
«En termes de bilan, nous retenons que les conclusions sont loin d’être satisfaisantes. Sur l’ensemble des points, aucun n’est entièrement satisfait», a déclaré le coordonnateur de la CNSE, Bonaventure Belem, pour qui «sur certains (points), aucun élément n’indique qu’ils seront respectés».
La CNSE «insatisfaite» a relevé que «le gouvernement s’inscrit davantage dans un esprit de dilatoire que de résolution véritable des problèmes».
Sur le point du statut valorisant, la coordination dit noter que jusque-là, son «contenu n’est pas arrêté et visiblement, le gouvernement n’est pas dans une logique d’en faire un statut véritablement valorisant».
Pour ce qui est l’opérationnalisation des décrets relatifs à l’octroi d’une bonification et à la correction des indemnités, M. Belem a indiqué qu’ «au-delà du retard important, l’on note sur cette question, des interrogations subsistent sur l’objectivité des chiffres communiqués» par le gouvernement. «Tous les agents du MENAPLN (Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales) et une partie des agents du MERSI (Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation) sont bénéficiaires de l’indemnité spécifique. Cependant, nous relevons que le nombre de bénéficiaires indiqués par le gouvernement est de loin inférieur à celui portant octroi d’une bonification qui, elle, ne bénéficie qu’aux agents qui sont dans les emplois du MENAPLN», a-t-il fait savoir.
A la date du «27 mars 2019, la partie syndicale représenté au sein du comité de suivi de la mise en œuvre du protocole apprenait de sources gouvernementales que seulement 12 982 sur 100 114 ont constaté l’incidence financière de la bonification d’échelon en fin mars 2019 soit environ 12,5%», a informé le coordonnateur de la CNSE, Bonaventure Belem.
C’est au regard de tout cela que la CNSE a annoncé l’observation d’un arrêt de travail de 24 heures le jeudi 18 avril 2019. Il s’agirait d’une grève qui sera ponctuée de marche-meeting sur l’ensemble du territoire national, selon le coordonnateur Belem qui appelle à la mobilisation pour dire «non à la nonchalance dans la mise en œuvre de (leur) protocole».
Ce regroupement syndical compte intensifier la lutte si le gouvernement ne se penche pas sur ses préoccupations, annonçant un probable prise en otage des examens scolaires, s’il est poussé à bout. «Nous ne mettons pas dans notre agenda, la prise en otage des examens», a dit M. Belem, soutenant que cela pourrait arrivé si les autorités restent sur leur attitude de «nonchalance».
Il est à noter que cette coordination qui avait lancé un mot d’ordre de boycott de certaines activités, notamment la suspension des évaluations et l’arrêt du traitement et la transmission du courrier, l’avait suspendu, il y a de cela deux mois, « pour montrer au gouvernement sa volonté à poursuivre les discussions dans un esprit de dialogue sincère ».
Par Daouda ZONGO