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Education sociale et financière: de jeunes leaders et des journalistes outillés sur le budget et l’épargne

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Des groupes formés pour s'essayer à l'élaboration du budget

Une quarantaine de jeunes leaders burkinabè et des journalistes du Réseau des journalistes et communicateurs en éducation, genre, eau et développement (REJCEED), ont été outillés, du 26 au 28 mars 2024, à Ouagadougou, sur la notion de l’éducation sociale et financière concernant surtout le budget et l’épargne. « Pour pouvoir faire de l’épargne, il faut forcément avoir un budget qui est un outil permettant d’identifier et de prioriser les dépenses qu’on peut ajuster », a affirmé la formatrice, Adélaïde Rayaïssé/Zougouri, représentant le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base du Burkina Faso (CCEB-BF).

Le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base du Burkina Faso (CCEB-BF) et le Réseau des journalistes et communicateurs en éducation, genre, eau et développement (REJCEED), travaillent en tandem pour une meilleure éducation des jeunes scolaires. Dans ce cadre, le CCEB-BF a organisé un atelier de formation à Ouagadougou au profit des journalistes du REJCEED et de jeunes leaders sur le nouveau concept de l’éducation sociale et financière dont les deux structures plaident pour son intégration effective dans les curricula de l’enseignement de base au Burkina Faso.

Ainsi, du 26 au 28 mars 2024, à Ouagadougou, les participants à cet atelier de sensibilisation et d’information ont suivi des communications portant sur le concept de l’éducation sociale et financière et ses sous points dont le budget, l’épargne et l’aspect social. L’exercices, selon ses initiateurs, vise à plus responsabiliser les populations, précisément les élèves, afin qu’ils deviennent des adultes avertis en matière financière. Il s’est agi pour les formateurs de faire comprendre l’importance de l’éducation financière et travailler à ce que les participants soient beaucoup plus conscients de l’éducation sociale et financière qui allie les valeurs cardinales humaines et l’esprit d’entrepreneuriat.

Le secrétaire exécutif du CCEB-BF, Assane Sankara

Le secrétaire exécutif du CCEB-BF, Assane Sankara, a signifié que cet atelier se tient en marge de la Semaine Mondiale de l’argent en vue de donner l’information concernant la gestion de l’argent aux jeunes scolaires. « Comment chercher l’argent et comment préparer son avenir. Quand vous avez de l’argent, votre comportement change, d’où la nécessité de sensibiliser les jeunes avec tous les outils et services qu’on utilise aujourd’hui. Comment épargner, comment planifier, comment entreprendre. Nous voulons apprendre aux jeunes l’entrepreneuriat en tant qu’élève », a-t-il justifié.

« C’est en maîtrisant les dépenses qu’on peut épargner »

« Pour pouvoir faire de l’épargne, il faut forcément avoir un budget qui est un outil permettant d’identifier et de prioriser les dépenses et même de les ajuster. Cela nous permet de fixer le minimum de revenu pour épargner. Sans ces outils qu’ils doivent élaborer, ils ne peuvent pas réellement maitriser les dépenses, alors que c’est en maîtrisant les dépenses qu’on peut épargner », a fait savoir Adélaïde Rayaïssé/Zougouri, chargée du projet Education sociale et financière au CCEB-BF.

Adélaïde Rayaïssé Zougouri, formatrice, représentante du CCEB-BF

Pour Mme Rayaïssé, l’épargne est un comportement que tout homme doit intégrer. Selon les formateurs, s’adressant aux participants, « quelle que soit leur revenu, ils doivent se dire toujours que leur première dépense à faire, c’est l’épargne ». « On leur a dit aussi que l’épargne n’est pas seulement que financière. L’épargne, c’est faire attention dans l’utilisation de toute ressource qu’elle soit financière, matérielle ou immatérielle », a soutenu représentante du CCEB-BF, Adélaïde Rayaïssé Zougouri.

« Nous avons dit aux participants de savoir réduire leur dépense, de savoir se refuser des choses, de savoir réparer, de savoir recycler, c’est en essayant d’avoir un changement de comportement qu’on arrive à limiter nos dépenses et à avoir une épargne solide. N’épargne qui veut mais qui a des qualités et des comportements pour le faire. Sinon, il n’y a pas de formule pour épargner », a-t-elle affirmé, signifiant que les formateurs ont insisté pour qu’une fois, ces jeunes, de retour dans leurs milieux respectifs, partagent les connaissances qu’ils ont acquises à cette formation.

Qu’est-ce que sait que la finance numérique ?

A l’occasion de cette formation, les participants ont échangé avec leurs formateurs sur ce que sait que la finance numérique. Les pays de la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), particulièrement le Burkina Faso, sont dans un contexte marqué par une faible inclusion financière. « On remarque que la plupart des jeunes n’ont pas accès à des comptes bancaires et s’ils y ont accès, ce n’est pas évident qu’ils ont accès au crédit. Il était question de les outiller sur ce que sait que la finance numérique, montrer ses avantages et ses risques. Aujourd’hui, quand un jeune veut entreprendre, il va de soi qu’il fasse des commandes en ligne, des achats en ligne et avoir des investisseurs pour pouvoir faire des paiements électroniques », a justifié Abdoul Razack Zida, spécialiste de la question.

Abdoul Razack Zida, formateur, spécialiste de la finance numérique

« Et dans ce sens, s’il n’est pas outillé pour utiliser les cartes de crédit ou internet pour faire des achats, il va de soi qu’il soit arnaqué par des personnes vraiment sans foi ni loi. C’est dans ce sens que nous avons initié cette formation pour attirer leur attention sur les risques et leur montrer les différents outils qu’ils peuvent utiliser pour pouvoir faire des transactions en ligne de façon sécurisée », a ajouté M. Zida.

Pour cet expert, les risques liés au numérique sont nombreux. « Le risque le plus courant est le piratage. Des gens vous envoient des emails ou des messages pour dire qu’il y a tel colis qui est à votre possession pour votre entreprise et qu’il faut verser une certaine somme avant de rentrer en possession dudit colis. Et lorsqu’il y a ces mécanismes, il va de soi que tu fasses un renseignement pour regarder si la structure qui t’a envoyé le message est une structure crédible ».

Il est très fréquent de voir que des jeunes étudiants reçoivent des messages soient par mail ou simples messageries où on leur fait des promesses de bourses d’études et de visas et on leur demande de verser des sommes importantes pour rentrer en possession de ce qu’on leur a promis. Pour ces cas, M. Zida, conseille aux jeunes scolaires face à de telle demande, de prendre attache avec les ambassades ou services de sécurité pour voir si ce sont de véritables offres avant de faire quoi que ce soit.

Aussi, pour les cas d’arnaques et autres sur Facebook notamment, il a dit aux jeunes de faire recours aux services de la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC). Il a également conseillé les jeunes d’éviter les jeux de hasard parce qu’il y a trop de risques. « C’est toujours bien pour un jeune d’investir dans l’économie réelle, c’est-à-dire, utiliser ses ressources financières pour injecter dans une chaine de production de biens et services marchand qu’il va soutirer des bénéfices parce que là-bas, le risque est minimal », a-t-il fait comprendre, martelant que « les jeunes qui s’adonnent aux jeux de hasard diminuent leurs potentialités, leur créativité, etc ».

La communication du représentant du ministère de l’Education nationale, Adama Sakandé, s’est focalisée sur le volet sociale de l’éducation. « Sans le volet social, rien ne peut se construire car l’homme avant d’entreprendre quoique ce soit, appartient à une société, à un environnement qu’il doit connaitre. Donc, sur le plan social, s’il n’est pas éduqué, il n’y a pas de valeur et ça sera très difficile pour lui de pouvoir vivre en harmonie dans son cadre », a laissé entendre M. Sakandé qui a fait savoir aux jeunes et aux journalistes, l’importance de la gestion de soi, des compétences à avoir pour prendre des décisions et de la gestion de leur santé sexuelle et reproductive.

Carine Ouédraogo, participante

C’est pourquoi, à l’occasion de cette formation, il a inculqué aux participants, « un certain nombre de compétences de vie très importante pour leur parcours. Cela va garantir au pays d’avoir des Burkinabè de demain responsables, productifs et créatifs, comme le recommande d’ailleurs la loi de l’orientation de l’éducation », a conclu Adama Sakandé.

De jeunes leaders apprécient la formation…

Les participants ont salué cette formation qui leur donne des compétences pour bien gérer leurs revenus. Carine Ouédraogo dit avoir retenu que « l’éducation financière est vraiment très importante parce qu’elle (leur) permettra de bien gérer (leurs) revenus, d’économiser et d’épargner également pour pouvoir subvenir à (leurs) besoins futurs. J’ai aussi retenu qu’il faut plus investir dans les actifs que les passifs », a-t-elle ajouté.

Saturnin Tapsoba, participant

Quant à Saturnin Tapsoba, un autre participant, cette formation est à saluer car il est très important surtout pour eux qui sont jeunes. « Il faut qu’on commence d’abord à apprendre comment gérer et planifier nos dépenses avant d’entrer dans notre vie active pour chercher l’argent. Une chose est de chercher l’argent et l’autre chose est de savoir le gérer », a-t-il complété.

Il faut noter que cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Promotion de l’accès des filles à un Système Éducatif et de Formation Professionnelle de qualité » dans les régions du Sahel, du Nord, de l’Est et du Centre-Nord du Burkina Faso (PROMESSE-FP) initié par le consortium Solidar Suisse- Educo – Aflatoun international avec l’appui financier de l’ambassade des Pays-Bas au Burkina Faso.

Par Bernard BOUGOUM