Une trentaine de journalistes et des représentants de l’administration burkinabè ont été outillés sur l’Education sociale et financière (ESF), au cours d’un atelier organisé par le Cadre de concertation des associations et ONG actifs dans le domaine de l’éducation de base au Burkina Faso (CCEB-BF), à Ouagadougou, du mardi 25 au jeudi 27 avril 2023.
Le Cadre de concertation des associations et ONG actifs dans le domaine de l’éducation de base au Burkina Faso (CCEB-BF) porte avec d’autres partenaires, la mise en œuvre de l’Education sociale et financière (EDF) au Burkina dont la phase pratique d’essai a commencé depuis 2018. C’est dans cette optique que cet atelier a été organisé sur trois jours pour mieux expliquer le projet de Aflatoun international qui veut faire en sorte que le pays ait une jeunesse consciente, socialement épanouie. Cette formation a entre autres objectifs principaux, une meilleure implication des participants, notamment, les journalistes, afin qu’ils plaident pour la prise en compte de l’ESF dans les curricula de l’enseignement burkinabè.
« Le projet veut à travers l’accompagnement de la presse, la prise en compte de l’ESF dans les curricula. Donc, nous comptons beaucoup sur les journalistes pour sensibiliser les populations afin que les décideurs prennent les dispositions pour sa matérialisation et sa concrétisation dans les programmes de formation au niveau du ministère de l’Education et de la Jeunesse à travers l’inclusion financière au Burkina Faso », a avancé le secrétaire exécutif du CCEB-BF, Assane Sankara qui a rassuré qu’au niveau de l’Administration publique, « le problème ne se pose plus avec des techniciens qui sont disponibles ».
« Actuellement, il faut un arrêté ou un décret qui acte la prise en compte du module dans les curricula, dans les programmes d’activité afin que les techniciens commencent le travail nécessaire. Mais pour cela, il faut que l’autorité soit vraiment sensibilisée, préparer à prendre cette disposition. C’est pour cela que la contribution de la presse est vraiment nécessaire », a poursuivi M. Sankara qui se demande s’il faut passer par une « infusion, par discipline ou par cohabitation ».
Une approche d’enseignant plus souple et dynamique
« L’Education sociale et financière a pour objectif de capacité les enfants en compétence de vie et de gestion financière. On veut leur inculquer les manières de bonne gestion afin qu’ils gèrent les ressources de façon responsable, entre autres », a déclaré Adélaïde Rayaïssé/Zougouri, chargée de ce projet. Selon elle, l’approche Aflatoun international qui prend en compte cette nouvelle donne dans l’éducation vise à faire en sorte que l’élève acquiert des connaissances via une bonne démarche.
Dans le programme du système éducatif burkinabè, « il y a ces outils que nous proposons aux enseignants. Ils permettent à l’enseignant de rendre attractif, participatif, les cours. Souvent, ce n’est pas parce que l’enfant n’est pas intelligent qu’il ne réussit pas mais c’est l’approche qui pêche parfois », a laissé entendre la chargée du projet ESF qui explique que c’est fort de ce constat que leur structure a choisi d’autres façons de faire qui sont des démarches et des outils utilisés lors des séances d’enseignements et d’apprentissages.
« Ce sont des outils qui captivent. Ils amènent les enfants à être présents réellement quand ils apprennent. Tu ne peux pas être en présence d’un enseignant qui met en œuvre ces outils d’apprentissage et tu seras distrait », a-t-elle soutenu.
Dans le processus de mise en œuvre de ce projet, le CCEB est dans quatre provinces du Burkina, précisément le Centre-Nord, l’Est, le Nord et le Sahel, des zones à fort défis sécuritaire. « Dans ces quatre régions, nous sommes avec 40 établissements scolaires et dix centres non formels. Au niveau de ces écoles, nous mettons des clubs en place. Chaque club est constitué de 50 élèves dont 40 filles parce que nous faisons une part belle à la gente féminine pour rassurer le gouvernement », a indiqué Adélaïde Rayaïssé/Zougouri .
Mais, le problème que rencontre le CCEB est que, vu qu’il n’y a pas de temps de dispensation des cours dédié à ce nouveau module, cela constitue à ce niveau une grosse difficulté. « Quand c’est comme ça, on essaie de voir avec les responsables d’établissements et les communautaires ainsi que l’administration au niveau régional pour qu’ils nous accompagnent », a répondu madame Rayaïssé.
« Donc ce sont les week-end qu’on gagne le temps pour dispenser ce module. Et nous avons l’adhésion qui est là. C’est pourquoi nous pensons qu’on gagnerait mieux à vraiment l’intégrer dans le programme national pour permettre à tous les élèves d’en bénéficier », a-t-elle plaidé.
Par Bernard BOUGOUM