A la clôture du septième congrès de l’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), tenu les 5 et 6 mai au Palais des sports de Ouaga 2000 auquel ont pris part environ 4 000 congressistes, certains militants se sont confiés à Wakat Séra, saluant la « transparence » du processus qui a abouti à la mise en place de la nouvelle direction du parti de l’ex-président Blaise Compaoré qui a été fait « président d’honneur » de la troisième force politique du Burkina.
Selon le député Boubacar Bouda, secrétaire chargé des questions parlementaires, « on ne peut pas souhaiter réussir une organisation d’un congrès d’un parti comme le nôtre, mieux que ça ». « C’est une innovation majeure dont nous sommes fiers parce que les gens ont accepté à un moment se soumettre à la règle de la démocratie interne », a même estimé l’honorable député qui voit en « cela, un indicateur de la disposition d’esprit des dirigeants du CDP à gérer le pays dans la démocratie », après les élections à venir.
« L’enjeu de ce congrès était de taille du fait qu’on est sorti d’une situation difficile en 2014 et 2015, faisant de telle sorte que certains ont vite pensé à l’éclatement du parti », a déclaré pour sa part le député Moussa Nikièma qui occupe le poste de secrétariat du secteur informel de son parti. « Le mode de vote était simple et clair, tout s’est fait dans la transparence devant tous les 72 membres du bureau exécutif national », a rappelé M. Nikièma.
Le premier secrétaire chargé de la Jeunesse, Modeste Ouédraogo, a relevé que leur congrès « est la première expression démocratique dans un parti politique au Burkina Faso à travers l’expression du vote que le CDP a expérimenté ». « Je pense que cela va inspirer d’autres partis politiques, et c’est sûr ces valeurs démocratiques que nous allons nous appuyer pour avancer », a-t-il poursuivi en invitant l’ensemble des militants de son parti et les populations burkinabè « à accompagner la relance du CDP pour une reconstruction du Burkina Faso » puisque qu’« aujourd’hui, le président Eddie Komboïgo, a eu la légitimité au niveau du Bureau exécutif national pour conduire » l’ex-parti majoritaire qui a dirigé le pays pendant 27 ans.
« C’est une première dans notre pays qu’on arrive à élire le président d’un parti par le mode de vote à bulletin secret. C’est une avancée démocratique significative et nous nous en réjouissons », a salué Salifou Taïta, secrétaire chargé à la Technologie de l’Information et de la Communication (TIC). Pour lui, au-delà du « succès » du congrès de son parti, la nouvelle équipe installée « est une équipe engagée pour le combat. Quand vous regardez la mobilisation depuis l’ouverture jusqu’à la fin, vous savez plus que jamais que le CDP est déterminé et nous sommes sûrs que 2020 est à notre portée », a-t-il terminé.
Le secrétaire adjoint chargé de la santé, de la protection sociale et de la lutte contre l’exclusion, au niveau du BEN du CDP, Césaire Ky, a assuré de son côté que « vu le mode de vote qui a abouti à la mise en place de cette nouvelle équipe, nous partons ragaillardis et revigorés. Pendant ces 48H, les débats étaient très francs et pleins de cordialités en ce sens que nous avons pu faire un diagnostic minutieux sans complaisance de la situation de notre parti. Je puis vous rassurer que nous avons commencé une marche radieuse avec détermination, courtoisie et humilité pour les élections de 2020 et nous demandons au peuple de nous accompagner », a-t-il invité.
Le CDP « reconnait dans la gestion du pouvoir d’Etat (les années antérieures) avoir commis des erreurs quand (il) était aux affaires et c’est pour cela que nous nous orientons vers un nouveau départ pour permettre au peuple burkinabè d’aspirer au mieux-être », a conclu, sourire aux lèvres, son secrétaire adjoint chargé de la santé, de la protection sociale et de la lutte contre l’exclusion.
Par Bernard BOUGOUM