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Elections 2020 au Burkina: le CDP demande la « suppression du code électoral » de 2015

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La nouvelle équipe dirigeante du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) qui s’est prononcée sur des  sujets d’actualité nationale, ce mercredi 30 mai 2018 à Ouagadougou, face à la presse, a demandé la «suppression pure et simple du code électoral» adopté en 2015 sous la transition.

En prélude aux élections de 2020 au Burkina, le CDP a émis le vœu de voir la loi électorale, relue le 7 avril 2015 par le Conseil national de la transition (CNT, organe législatif), «supprimée», parce qu’elle exclut de la présidentielle, des législatives et des municipales en ses articles 135, 242 et 166 « toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels ayant conduit à une insurrection ou à tout autre forme de soulèvement, sont inéligibles », a affirmé Eddie Komboïgo président du CDP.

« Nos camarades ont été victimes de cette loi, et il est temps de redonner les droits fondamentaux à tous les Burkinabè », a insisté le président de l’ex-majorité, jugeant l’actuel texte du code électoral « caduque ».

Le CDP a aussi évoqué les deux projets de loi adoptés le 17 mai 2018 par l’Assemblée nationale. Pour les responsables du parti qui a été au pouvoir pendant 27 ans au Burkina, le premier projet de loi portant autorisation de ratification de la Convention d’entraide judiciaire en matière pénale et le deuxième relatif à l’autorisation de ratification de la Convention  d’extradition entre le gouvernement du Burkina Faso et le gouvernement de la République française sont des lois « taillées à la taille de François Compaoré, frère cadet du fondateur de notre parti, Blaise Compaoré ».

« Nonobstant les arguments du ministre de la Justice, Réné Bagoro, cette loi est la fille de la vengeance, qui creuse davantage le fossé entre les Burkinabè à l’heure où tous les cœurs vaillants aspirent à la réconciliation nationale », a déclaré M. Komboïgo, espérant que la partie française saura « déceler les dessous de cette loi et en prendre acte ».

Quant à la rupture du Burkina avec la Chine Taïwan et le rétablissement des relations diplomatiques entre le Faso et la République populaire de Chine, le CDP a estimé que « c’est un acte de souveraineté qui incombe aux autorités en place ». Toutefois le parti tient « à déplorer le manque d’élégance et de reconnaissance à Taïwan pour ses soutiens multiples et importants à l’égard de notre peuple » durant ces 24 dernières années.

La situation nationale est également marquée par « la morosité de l’économie tant décriée, les mouvements de grèves des travailleurs qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail et par des attaques répétées des terroristes au point de nous faire perdre le contrôle d’une partie du Sahel », a égrené le président du CDP qui a déploré le fait que « les gouvernants s’achètent sur le dos du contribuable des voitures (de marque) talisman, sous prétexte de crevaison à répétition » pendant que pays vit des « déficits céréaliers.

Cette conférence constitue la première sortie du CDP après son septième congrès ordinaire  tenu les 5 et 6 mai dernier dans la capitale burkinabè.

Par Mathias BAZIE