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Elections 2020 Burkina: l’opposition s’inquiète du bon déroulement de l’enrôlement de la diaspora

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L’opposition burkinabè a rencontré la presse, ce jeudi 16 janvier 2020 à son siège à Ouagadougou, pour exprimer leurs inquiétudes quant au bon déroulement de l’enrôlement de la diaspora, en vue des élections de 2020.

«D’énormes difficultés sont rencontrées sur le terrain», depuis le lancement de l’enrôlement le 4 janvier dernier dans 22 pays, selon le président du Mouvement pour le Changement et la Renaissance (MCR), Carlos Toé qui parlait au nom de l’opposition burkinabè, assisté par le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) Eddie Komboïgo. Pour eux, ces difficultés sont liées aux documents d’enrôlement, au lieu d’enrôlement et à des problèmes divers.

«Il nous revient que dans de nombreux pays, les Burkinabè sont nombreux à n’avoir pas la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB)», a affirmé M. Toé qui estime que les chiffres obtenus après quelques jours d’enrôlement, sont «suffisamment choquants». «Par exemple, en Côte d’Ivoire, avec 1 300 000 Burkinabè immatriculés à l’ambassade et dans les trois consulats, et sur deux millions de potentiels électeurs, en date du 14 janvier 2020, (…) le nombre d’enrôlés est de 1 419» et les résultats des autres pays font état de «423 au Bénin, 92 au Ghana, 367 au Mali, 634 au Togo, 509 au Sénégal, 92 au Gabon, 136 en Tunisie» et la tendance est même en France, aux Etats-Unis, au Canada et dans les autres pays concernés, poursuit le président du MCR.

Pour l’opposition, cette faible participation s’explique en grande partie par la centralisation des lieux de votes qui sont les ambassades et les consulats.

Les conférenciers ont, par ailleurs, dénoncé la délivrance de CNIB par des individus, dans une école en Côte d’Ivoire. «Il nous est aussi revenus que dans certaines localités (…) des individus proches du pouvoir en place distribuent ouvertement de l’argent à ceux qui s’enrôlent», a déclaré Carlos Toé, notant qu’au regarde de toutes ces difficultés, «il est évident que l’opération d’enrôlement des Burkinabè de l’extérieur sera un échec cuisant, comme l’a plusieurs fois prévenu l’opposition».

L’opposition burkinabè demande, donc, au gouvernement de permettre à l’Office national d’identification (ONI) de proroger les délais de confection des CNIB à l’extérieur, de permettre à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de proroger la période d’enrôlement des Burkinabè de la diaspora et de permettre la création de sites dans d’autres lieux en accord avec le pays hôte.

«Compte tenu du nombre de CNIB et de cartes consulaires expirées, l’opposition recommande au président du Faso (Roch Kaboré) de prendre les dispositions idoines pour proroger jusqu’au 31 décembre 2021, la validité de ces documents» et «ce, conformément aux conclusions du dialogue politique tenu en juillet 2019», a indiqué M. Toé.

«Nous ne souhaitons pas qu’il y ait des guéguerres pré, pendant et post élection», a soutenu Eddie Komboïgo, affirmant qu’il faut plus de réalisme dans cette opération d’enrôlement.

Par Daouda ZONGO