Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a indiqué ce jeudi 12 novembre 2020, face à la presse à Ouagadougou, qu’à mi-parcours de la campagne pour les élections couplées présidentielle et législatives qui a démarré le 31 octobre dernier, « les principes d’égalités d’accès dans les médias publics, de pluralisme et d’équilibre de l’information dans tous les médias sont relativement bien respecté ».
Cet état de fait est à mettre à l’actif des médias qui ont fait preuve de « professionnalisme et d’observance des prescriptions réglementaires du pacte de bonne conduite, qui ont globalement, au-delà des quelques dérapages signalés, fait preuve de retenue, de respect mutuel, de tolérance et d’acceptation de différence », a déclaré Aziz Bamogo, vice-président du CSC qui souligne que du 29 octobre au 9 novembre 2020, l’analyse des activités de production et de diffusion des émissions a amené le CSC à mettre en place un dispositif de monitoring spécial pour prendre en compte « 256 médias toutes catégories confondues ».
Ce qu’on peut dire en résumé, dans cette première partie de la campagne, le CSC observe « une bonne exploitation des espaces dédiés aux candidats notamment (ceux) de la présidentielle. Par contre on observe une faible exploitation des différents espaces de communication par les candidats des élections législatives », a apprécié M. Bamogo qui fait remarquer que cela a amené le CSC à « être plus flexible, ce qui a permis de mettre une stratégie de rappel des candidats en place ».
Des manquements ont été constatés au cours de cette première partie de la campagne électorale. L’observation à mi-parcours de la couverture médiatique de la campagne fait ressortir « neuf cas de violation de la réglementation, de l’éthique et de la déontologie par huit médias », déplore le CSC. Il s’agit de Lefaso.net, RTB/Télé, Omega FM, Netafrique.net, 3TV, Infowakat.net, Burkina24 et de la Radio Salankoloto qui ont été épinglés.
« On peut dire que ce sont des manquements mineurs », a estimé Aziz Bamogo invitant les journalistes à éviter de retransmettre l’intégralité des meetings des partis politiques. « En tant que journalistes, vous faites la médiation, vous assurez la médiation du message », a-t-il soutenu avant d’appeler aussi les acteurs politiques à veiller au respect du pacte de bonne conduite et à la sensibilisation de leurs militants relativement aux « affichages anarchiques et au respect des affiches des adversaires».
Le CSC a constaté des affichages anarchiques dans toutes les villes du pays, a-t-il regretté, invitant les candidats aux élections législatives à une meilleure utilisation des espaces de communication qui leur sont donnés gratuitement ».
« Les médias audiovisuels observés sont au nombre de 142 répartis dans 53 localités dont 34 à Ouagadougou, 13 à Bobo-Dioulasso, quatre à Fada N’Gourma et les autres répartis dans 50 localités. Les journaux mis en observation sont au nombre de 20 et les médias en ligne sont 94 », a détaillé le Conseiller Modeste Ouédraogo. Les radios privées devant couvrir la campagne électorale sont au nombre de 63, a poursuivi le cadre du CSC.
Au total, ce sont 24 médias en ligne subventionnés par le CSC qui traitent l’information électorale, a précisé M. Ouédraogo. « Les médias en ligne ayant consacré le plus grand espace aux candidats en lice sont Burkina24, Minute.bf et le Faso.net », a-t-il fait savoir.
Par Bernard BOUGOUM