Accueil A la une Elections au Togo: vers une razzia du parti au pouvoir!

Elections au Togo: vers une razzia du parti au pouvoir!

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Le président Faure Gnassingbé sera sans doute le prochain président du conseil des ministres au Togo

En attendant la proclamation de l’ensemble des résultats provisoires des élections législatives et régionales togolaises du 29 avril 2024, c’est déjà l’heure des projections. Selon les premières tendances relatives aux chiffres sortis des urnes et proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’Union pour la République (UNIR), parti au pouvoir, est certain d’être maître de l’animation du Parlement, fort de la majorité absolue. L’opposition, quant à elle, risque, une fois de plus, de s’en tirer avec la portion congrue.

La configuration de l’Assemblée nationale, sera, à n’en point douter, la copie conforme de celle de la législature de 2018, c’est-à-dire aux couleurs «bleu et blanc» de l’UNIR. Du coup, le visage du président du conseil des ministres qui doit être issu des rangs du parti majoritaire, se dessine déjà, sous les traits du président togolais, Faure Gnassingbé. En effet, selon la nouvelle constitution qui pourrait entrer en vigueur avant le samedi 5 avril, deadline accordé à sa promulgation par le président de la république, ce sont les élus du peuple qui devront, désormais, élire, le prochain président de la république, un fauteuil honorifique, et les mêmes députés et les sénateurs, le président du conseil des ministres, celui-là même qui aura la réalité du pouvoir.

Le score stalinien, en passe d’être obtenu par l’UNIR, pourrait se justifier par plusieurs facteurs dont la non mise à jour du nouveau logiciel socio-politique, par une opposition qui n’a pas su adapter sa stratégie de conquête du pouvoir aux aspirations nouvelles des populations, se contentant de dénoncer la longévité aux affaires du chef de l’Etat togolais. Sans oublier l’éternelle tare des composantes de cette opposition, qui, à l’instar de toutes celles du continent, n’arrive pas à parler le même langage. Seul compte le rayonnement de chefs de parti indéboulonnables, qui, paradoxalement, réclament et exigent, l’alternance à la tête de l’Etat. Du reste, les opposants africains, dont ceux togolais, n’ont jamais su se dépêtre du piège du «diviser pour régner» tendu en permanence par les des dirigeants, fidèles lecteurs du Prince de Nicolas Machiavel.

En attendant, que les urnes livrent leur verdict final, faisant découvrir également le taux de participation très scruté, et que le Togo s’installe pour de bon dans le système de régime parlementaire prôné par la nouvelle constitution, un texte contre lequel une partie de l’opposition et de la société civile promet de continue de se battre, l’UNIR est dans la lancée de conservation du pouvoir politique. Il faut juste espérer que le président Faure Gnassingbé, n’arrête jamais d’associer à la gestion du pays, toutes les compétences idoines, même s’il doit aller les chercher dans l’opposition.

Par Wakat Séra