Accueil A la une Elections locales en Côte d’Ivoire: et Yop pour Bictogo et le RHDP!

Elections locales en Côte d’Ivoire: et Yop pour Bictogo et le RHDP!

0
Le RHDP est en tête selon les résultats partiels des locales du 2 septembre

C’est à dose homéopathique que la Commission électorale indépendante distillait, ce dimanche, les résultats partiels des élections locales ivoiriennes du samedi 2 septembre. Et pour l’instant, c’est le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix qui se place au-dessus de la mêlée. Le RHDP domine largement les débats dans ce qui pourrait prendre des allures de raz-de-marée, si les tendances ne sont pas inversées par l’opposition.

Et c’est certain, la plupart des ministres défendant les couleurs du parti au pouvoir font plus que tirer leur épingle du jeu. Symbole de cette razzia du RHDP qui se dessine, les essais réussis du président de l’Assemblée nationale et du Premier ministre! Après une campagne réussie, marquée par une omniprésence sur le terrain, Adama Bictogo, le patron du perchoir et Patrick Jérôme Achi, le chef de l’exécutif arrachent, le premier avec un score de 44,32%, et le second avec 68%, respectivement, la commune de Yopougon, et la région de La Mé dans le district des Lagunes, avec 68%.

Yopougon, ou «Yop» ou encore «Poy», c’était un enjeu crucial car, non seulement elle est la plus grande commune d’Abidjan, met mettait en bataille, l’homme d’affaires et inconditionnel d’Alassane Ouattara, le candidat du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) Michel Gbagbo, le fils de… et Augustin Dia Houphouët Yohou, lui aussi porteur d’un nom évocateur à plus d’un titre. C’est ainsi que les urnes devaient désigner entre un fidèle lieutenant du président de la république, l’héritier de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et le cheval du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui étrenne également un nom «lourd», celui du «Vieux», Dia Houphouët-Boigny, celui-là même qui fut le premier président de la Côte d’Ivoire.

PPA-CI et PDCI, se sont sabordés, en se passant, à Yopougon, du deal qui les met en couple et faisait que l’un des partis était censé soutenir le candidat de l’autre si celui-ci se trouve en position favorable. PPA-CI et PDCI ont simplement dilapidé leur chance de mettre cette mairie dans l’escarcelle de l’opposition. Certes, on est loin des mathématiques, mais, calcul évident, les 35% de Michel Gbagbo qui arrive en deuxième position derrière le scintillant de mille feux Adama Bictogo, ajoutés au 19% de Dia Houphouët, font 54%, ce qui aurait mis Yopougon dans le giron de l’opposition.

La division de l’opposition a donc donné la victoire au pouvoir. Rien d’étonnant, quand c’est de notoriété que les opposants s’opposent toujours, jusqu’en leur propre sein. Ils ne sont, pour la plupart du temps, que d’accord sur leurs désaccords! Toute chose qui ne fait que le jeu du pouvoir, dont le sport favori est le «diviser pour régner». Résultats des courses, à l’étape actuelle de la proclamation des résultats partiels, toutes les régions, en dehors de celle du Bélier, sont aux mains de la machine intraitable du RHDP, tout comme, la majorité des communes devraient battre pavillon RHDP. Est-ce le bilan d’Alassane Ouattara jugé positif par les analystes économiques qui a rejailli sur les hommes et femmes du parti au pouvoir engagés dans les locales? Pourtant, pour les détracteurs du capitaine du RHDP, les populations ont besoin de plus que les ponts construits à la pelle. Trouver le pain quotidien relève simplement du parcours du combattant pour une jeunesse confrontée aux dures réalités du chômage et du déficit d’emploi, serinent les opposants du pouvoir.

Les résultats de ces élections portent tout de même l’hideuse plaie de destruction de bureau de vote ou d’urne et de certaines défaillances et irrégularités «qui ne sont pas de nature à entacher la sincérité du scrutin», selon les mots du président de la CEI. En tout cas, ce double scrutin constitue un test grandeur nature pour les différents partis qui affûtent leurs armes pour la présidentielle de 2025 qui suscite déjà des pronostics bien passionnés.

Pour le moment, Henri Konan Bédié, lui, peut continuer à dormir de son dernier sommeil, son fief Daoukro restant un bastion imprenable par le pouvoir d’Alassane Ouattara!

Par Wakat Séra