Depuis l’instruction du dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, le général Djibrill Bassolé et ses conseils n’ont de cesse de dénoncer le caractère «illégal» des écoutes téléphoniques que le ministère public utilise pour charger l’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères. Ce mardi 8 janvier 2019, quatrième jour d’audition de l’accusé, la position de ceux-ci n’a pas varié. Un de ses avocats, Bertrand Repolt a, au cours de cette audience, indiqué que «ces éléments sonores ne sont pas des écoutes judiciaires».
Les conversations du général Djibrill Bassolé interceptées et utilisées comme une pièce au dossier du putsch manqué, «ne sont pas des écoutes judiciaires», selon son avocat, Bertrand Repolt, qui regrette le fait que le ministère public insiste à les faire reconnaître par M. Bassolé.
Contestant les écoutes téléphoniques qui lui sont opposées, le général Bassolé est entré dans un mutisme total vis-à-vis des questions qui ont trait à cette pièce. Pour lui ces éléments n’ont pas été interceptés, ni par «la gendarmerie» ni par «aucun service de l’administration publique» ce qui permet, selon lui, d’émettre «des doutes» quant à leur authenticité.
En ce qui concerne l’origine des écoutes téléphoniques, le parquet militaire a laissé entendre que ce sont les Officiers de police judiciaire, sous commission rogatoire, qui ont intercepté les conversations, notant que l’origine de ces éléments sonores est connue depuis le cabinet du juge d’instruction.
A la suite du parquet les avocats de la partie civile ont pris la parole pour leurs questions et observations. Mais face au silence de l’accusé, la partie civile qui voulait comprendre, notamment, en quoi des conversations qu’il n’a jamais tenues peuvent caractériser «une atteinte à sa vie privée», s’est contentée de faire ses observations.
Selon Me Hervé Kam qui se base sur les écoutes, le général Bassolé cherchait un soutien militaire et une aide financière.
Quant à Me Séraphin Somé, il a soutenu que le «comportement» du général Djibrill Bassolé «fait comprendre qu’il ne veut pas que la vérité jaillisse». «Cette attitude est curieuse», a poursuivi Me Somé, qui fait savoir que l’accusé a «honte» car il est «coincé», raison pour laquelle il «refuse de répondre aux questions».
L’audience a été suspendue vers 16h30 et reprendra demain mercredi 9 janvier 2019 avec toujours l’audition du général Djibrill Bassolé.
Par Daouda ZONGO