Nairobi, Kenya, le 10 octobre 2018 (CEA) – Des experts des services d’information sur le climat (SIC) de tout le continent approuvent à l’unanimité et valident ce mardi, un rapport montrant que les SIC présentent des avantages socio-économiques (SEB) utiles pour l’alimentation, les secteurs de l’énergie et de l’eau en Afrique.
Les experts participant à un atelier technique de validation sur l’analyse de l’utilité socioéconomique des services d’information météorologique et climatique pour les secteurs aliment-énergie-eau sur le continent conviennent que les phénomènes climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les vagues de chaleur et les inondations ont d’énormes impacts sur la société et sur les écosystèmes et que leurs tendances sont corrélées au changement climatique global.
Ils ont examiné de près le modèle de systèmes sectoriels SEB de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), qui a été mis au point pour analyser les impacts du climat dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture. Le modèle saisit les liens entre les secteurs et fournit des informations sur les impacts intersectoriels, par exemple l’agriculture et l’eau.
M. Frank Rutabingwa, Expert principal en ressources naturelles à la CEA, déclare que, dans le cadre du processus visant à démontrer les avantages socio-économiques des SIC dans les secteurs sensibles au climat, le Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC), conformément au projet des Services d’informations météorologiques et climatologiques pour l’Afrique (WISER) financé par le Département britannique en charge du développement international (DfiD), avait mis au point un cadre permettant d’évaluer les avantages économiques et sociaux des SIC par rapport aux coûts des investissements.
« Les travaux de modélisation sont conçus pour soutenir la planification du développement, en particulier dans le contexte de la résilience au changement climatique, qui vise à mobiliser les investissements pour réaliser de meilleurs progrès pour tous », dit M. Rutabingwa.
Les versions précédentes du modèle ECA WISER ont été conçues pour évaluer l’impact d’évènements climatiques défavorables sur les pays. Le nouveau comprend les secteurs individuels et leurs liens avec d’autres secteurs et se concentre sur la performance macroéconomique.
Les sorties du modèle ont été calibrées pour se rapprocher des développements historiques.
Le modèle ECA WISER III a été conçu pour saisir les impacts climatiques au niveau sectoriel et intersectoriel ou le lien, une approche qui reconnaît l’interdépendance critique de l’alimentation, de l’énergie et de l’eau dans un monde aux ressources de plus en plus restreintes. L’application du modèle a été effectuée dans trois pays à savoir, l’Ouganda, le Mozambique et le Cameroun.
« Les avantages socio-économiques des Systèmes d’information sur le climat sont nombreux et variés. Certaines sont directes, d’autres indirectes et d’autres induites, comme le montrent les exposés de nos experts », fait savoir M. Rutabingwa.
En ce qui concerne le lien ou les synergies entre l’alimentation, l’eau et l’énergie, l’analyse montre que l’inclusion des impacts climatiques dans les simulations a des impacts significatifs sur la performance et les coûts du secteur ; l’adaptation au changement climatique, afin de renforcer la résilience, présente un potentiel pour la réduction des impacts du changement climatique et pour l’amélioration du niveau de référence et la simulation des mesures d’adaptation indique non seulement le potentiel de réduction des coûts, mais également la possibilité de générer des avantages nets.
« Ce qui est le plus intéressant dans le contexte de l’approche du lien, c’est que plusieurs synergies se dégagent lors du rapprochement des modèles d’agriculture, d’énergie et d’eau », ajoute M. Rutabingwa.
Les experts recommandent aux gouvernements africains d’encourager l’utilisation de la planification systémique dans tous les secteurs, y compris les indicateurs de performance sociaux, économiques et environnementaux ; d’utiliser une approche multipartite pour s’assurer que tous les indicateurs clés soient pris en compte et que les politiques soient formulées et mises en œuvre efficacement dans le lien existant entre l’alimentation, l’eau et l’énergie.
Le groupe exhorte également les gouvernements à soutenir l’élaboration de nouveaux modèles quantitatifs intégrant la connaissance dans toutes les disciplines et tenant pleinement compte de la climatologie ; à augmenter les investissements dans la collecte, le traitement et l’utilisation des informations météorologiques, y compris les systèmes d’alerte précoce et aussi à investir dans les Services d’information sur le climat, afin de diffuser des informations en temps voulu.
Les participants, y compris de hauts responsables gouvernementaux, quittent l’atelier avec une meilleure compréhension du concept dudit lien ; une meilleure capacité d’analyse des informations météorologiques fournies par les SEB et une connaissance accrue des modèles de système, d’analyse coûts-avantages intégrée, de méthode économique utilisée pour analyser les interventions politiques et les investissements; et une validation des modèles de dynamique de système pour l’alimentation, l’énergie et l’eau.