« Nous nous permettons donc une nouvelle fois d’attirer votre attention sur les difficultés rencontrées en France pour collaborer à la recherche de la vérité dans cette affaire, bien que trente ans se soient écoulés depuis les faits ». Ainsi s’expriment Bruno Jaffré et Jacques Casamarta,, au nom du Réseau international « Justice pour Thomas Sankara justice pour l’Afrique », dans cette lettre adressée aux députés et sénateurs français, à propos du dossier Thomas Sankara.
Le juge d’instruction burkinabè François Yaméogo chargé de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara a lancé une commission rogatoire et demandé la levée du secret défense en France en octobre 2016.
Nous nous permettons donc une nouvelle fois d’attirer votre attention sur les difficultés rencontrées en France pour collaborer à la recherche de la vérité dans cette affaire, bien que trente ans se soient écoulés depuis les faits.
Lors des deux dernières législatures, plusieurs députés français ont en effet demandé l’ouverture d’une enquête parlementaire, se faisant ainsi le relais d’une demande émanant de députés du Burkina Faso. (Voir la dernière en date à http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion0248.asp)
M. Bartolone a répondu par la négative le 7 juillet 2015, sous prétexte que cette affaire ne concernerait que la justice burkinabé.
(Voir thomassankara.net/le-president-de-lassemblee-nationale-francaise-claude-bartolone-soppose-a-louverture-dune-commission-denquete-parlementaire-sur-lassassinat-de-thomas-sankara/ )
Désormais, c’est la justice burkinabè elle-même qui est à l’origine de la procédure en direction de la France. Une réponse négative à la requête du juge François Yaméogo serait un mauvais signal envoyé en direction des pays africains et de leur jeunesse pour laquelle Thomas Sankara est désormais la référence, mais aussi vis-à-vis de la population française qui est en droit de savoir quel rôle a pu jouer la France par le passé.
Il est donc fondamental que notre pays assume ses responsabilités dans cette affaire. Il en va de sa crédibilité dans la recherche de la justice et de la vérité, mais aussi de la nécessité d’assumer son passé afin de pouvoir engager avec l’Afrique des relations nouvelles sur la base du respect mutuel.
La France doit accepter la mise en place de cette commission rogatoire et la levée du secret défense – en dépit de ou bien justement en raison de sa supposée implication. Une pétition rédigée en ce sens a déjà rassemblé près de 6000 signatures ( Voir à http://www.thomassankara.net/petition-louverture-dune-enquete-parlementaire-parlement-francais-conditions-de-lassassinat-president-thomas-sankara-de-compagnons-4469:).
Nous espérons donc vivement qu’à votre tour, vous saurez trouver les moyens, en tant que député (e), d’intervenir et de soutenir la demande du juge François Yaméogo.
Veuillez agréer, Madame la Députée, Monsieur le député, l’assurance de notre considération respectueuse. »
Pour le réseau international « Justice pour Thomas Sankara justice pour l’Afrique »