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Enquête sur Zida: «Tout ce qui est écrit dans le journal Jeune Afrique est-il vérité?»

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Suite à la publication du journal  Jeune Afrique N°2980 du 18 février 2018, d’un article sous le titre «Burkina-Canada, Zida dans le viseur» et relayé par certains médias burkinabè dont Wakat Séra (www.wakatsera.com), cette réaction signée de Jean Lambert Tiendrébéogo est parvenue à la rédaction de votre quotidien en ligne.

«J’aimerais à travers ces lignes saluer la pluralité et la liberté de presse que vit le pays des hommes intègres depuis un moment. Je respecte cette presse nationale. Mais permettez-moi de m’indigner contre un fait: comment un média national peut-il se rabaisser en prenant, sans analyse, pour argent comptant ce que dit un autre média fut-il «Jeune Afrique»? C’est une remarque générale et pas seulement pour le cas cet écrit sur l’ancien premier ministre. Tout ce qui est écrit dans le journal Jeune Afrique est-il vérité? Jeune Afrique est-il neutre dans ce qui est dit dans ses colonnes? Comme toute entreprise de presse, je ne crois pas que le journal Jeune Afrique écrit  sans penser au profit qu’il pourrait en tirer. Oui! Jeune Afrique aussi, c’est d’abord le «comment tirer profit des écrits et des lecteurs».

Sans chercher forcement à défendre Zida (Yacouba Isaac Zida, premier ministre burkinabè sous la Transition, NDLR) ou son épouse, j’aimerais, à l’analyse simple de l’écrit de Jeune Afrique, mettre en exergue quelques interrogations:

  1. Je voudrais tout d’abord attirer l’attention de l’opinion publique, que la plus grosse coupure de billet en euro, c’est le billet de 500 euros. Donc calcul fait, 208 000 euros en espèces et en coupure de 500, cela fait tout de même 416 billets.
  1. Cet argent intercepté était-il dans un sac ou un carton sous la soute ou dans un bagage à main?
  1. Le journal ne nous dit pas d’où (de quel pays) revenait madame Zida pour être interceptée finalement à l’aéroport d’Ottawa. L’Afrique? L’Europe? Ou des USA?
  1. On sait les règlementations en matière de transport d’argent en espèce dans tous les continents. Donc arriver à cacher 416 billets est pratiquement impossible.
  1. Le journal ne nous dit pas non plus si finalement les autorités canadiennes ont laissées passer madame Zida avec l’argent ou si elles ont récupérés et gardé par devers elles les 208.000 euros.
  1. Si l’affaire s’est passée en septembre 2017, pourquoi c’est maintenant en février 2018 que Jeune Afrique en parle, lui qui est si bien introduit dans les secrets de la diplomatie burkinabè?
  1. Si réellement, Jeune Afrique a pu obtenir une copie d’une lettre qui doit être très confidentielle, alors j’ai vraiment peur pour notre diplomatie et crains que cela n’affecte les relations entre les autorités canadiennes et celles du Burkina Faso, car cela dénoterait l’incapacité de notre pays à garder la discrétion et le secret.
  1. Le journal dit que son mari, elle et leurs enfants sont au Canada depuis 2016. Alors qu’est-ce qui aurait pu pousser madame Zida à revenir au Burkina Faso sachant ce qui se trame contre son mari?
  1. L’ambassadeur Athanase Ilboudo a présenté ses lettres de créances le 20 novembre 2017, donc c’est 3 jours après qu’il a reçu la lettre? C’est bien possible.
  1. Madame Zida, je crois, vit au Canada depuis un bon moment maintenant, donc elle connaît les règles là-bas, pourquoi alors va-t-elle s’exposer maintenant en voyageant avec une telle somme?
    Et puis connaissant son mari, qui a passer plusieurs années dans les renseignements, va-t-il  la laisser voyager avec une telle somme?

Jeune Afrique sait que la «question ZIDA» intéresse plus d’un burkinabè, voire d’africains et cela ferait vendre. J’aimerais vraiment que chacun de nous s’interroge et ne pas nous laisser manipuler par un journal qui cherche à faire rien que du profit à travers ses écrits.

Jean Lambert Tiendrebeogo

Economiste